vendredi 10 septembre 2010
Ce racisme rampant et présent jusque dans les hautes sphères de nos Etats "démocratiques"
(traduction: le Goebbels du mois)
NDLR: ami d'Adolf Hitler, l'un des ministres les plus puissants du régime national-socialiste, particulièrement par sa position de ministre du Reich à l’Éducation du peuple et à la Propagande. Il s'est suicidé le 1er mai 1945.
Le racisme qui gangrène la société israélienne
Il y a quelque jours, un politicien allemand, Thilo Sarrazin, dont les tirades récurrentes contre les musulmans et les Arabes sont toujours passées sans encombre, a fait scandale en évoquant l’existence d’un «gène juif». Médias et gouvernement ont alors fait mine de découvrir ce raciste patenté, le sommant de démissionner de ses postes de dirigeant du parti social-démocrate (SPD) et d’administrateur de la banque nationale (Bundesbank). Mais en Israël, l’affaire Sarrazin a fait un flop, note le correspondant à Tel-Aviv des journaux suisse Le Temps et belge Le Soir.
Et pour cause ….
Les écrits de Thilo Sarrazin à propos du «gène juif» n’ont pas rencontré beaucoup d’écho en Israël. Ils vont dans le même sens que la théorie de rabbins fondamentalistes.Certes, les médias ont évoqué la polémique provoquée par son ouvrage ainsi que son écartement voté à l’unanimité jeudi par le directoire de la Bundesbank. Mais cela n’a pas été plus loin.
Cette relative indifférence détonne dans un pays où la montée réelle ou supposée de l’antisémitisme en Europe suscite des commentaires quotidiens. Elle s’explique peut-être par l’actualité diplomatique chargée de ces derniers jours, mais également parce que des rabbins fondamentalistes répandent depuis longtemps la même théorie que le polémiste allemand.
En avril 1996, Yitzhak Ginsburgh, un rabbin d’extrême droite enseignant alors dans une colonie proche de Naplouse, en Cisjordanie, a par exemple publié un article affirmant en substance que chaque cellule d’un juif contient «une part de la divinité du Tout-Puissant». De ce fait, l’ADN des juifs serait «différent des autres». Ce qui expliquerait pourquoi on peut prélever des organes sur un goy (non-juif) pour sauver un juif, mais pas le contraire. «Si vous voyez deux personnes souffrir, un juif et un non-juif, la Torah nous dit qu’il faut soigner le juif en premier», a-t-il notamment écrit.
«Pas comme les autres»
Yitzhak Ginsburgh est connu pour son extrémisme. Il a d’ailleurs été surveillé par le Shabak (la Sûreté générale israélienne) pour avoir participé à la rédaction d’un livre (Baruch, quel mec!) à la gloire du colon Baruch Golstein qui avait assassiné 29 Palestiniens dans une mosquée d’Hébron en février 1994 afin de torpiller le processus de paix d’Oslo.
C’est en tout cas au nom d’une prétendue spécificité génétique juive que les rabbins des implantations de Cisjordanie justifient la colonisation. A leurs yeux, le fait que l’Etat hébreu soit condamné pour cela par la communauté internationale démontrerait que le peuple juif «n’est pas comme les autres».
Coïncidence ? La plupart des rabbins favorables à la théorie du «gène juif» dirigent des yeshivot (écoles talmudiques) établies dans les implantations de Cisjordanie. Parmi ceux-ci, Yitizhak Shapira s’est distingué en 2009 en publiant La Torah du roi, un livre affirmant qu’en raison du statut particulier des juifs, les Saintes Ecritures les autorisent à tuer un non-juif sans autre forme de procès.
Cet ouvrage a soulevé de nombreuses critiques en Israël. Pourtant, il a été inscrit au programme des élèves de plusieurs yeshivot. Des partisans d’Yitizhak Shapira l’ont également distribué aux soldats qui participaient à l’opération «Plomb durci» (l’invasion de la bande de Gaza en décembre 2008-janvier 2009).
La théorie du «gène juif» touche toutefois un public beaucoup plus large que celui des colons. Le 8 août dernier, le quotidien anglophone Jerusalem Post a ainsi publié l’interview du vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Elie Yishaï. S’exprimant à propos des conversions au judaïsme, ce personnage clé de la vie politique israélienne et leader du parti ultra-orthodoxe Shass a décrété que seules les personnes qui se convertissent selon les préceptes orthodoxes «ont le gène juif» alors que les autres «ne l’ont pas».
D’une manière générale, les études censées démontrer que les juifs bénéficieraient d’un patrimoine génétique commun et constituent de ce fait un peuple unique malgré l’éloignement de ses différentes communautés rencontrent toujours un écho favorable en Israël. Elles sont reprises par les médias et longuement commentées sur les sites internet religieux.
Serge Dumont (Le Soir)
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En contrepoint de l’article de Serge Dumont, le quotidien belge a réalisé un reportage sur une firme de charlatans qui propose au public des tests, fort rémunérateurs, destinés à établir si le client est «génétiquement juif»:
Titre : Un test de dépistage du gène juif, à vendre
"Etes-vous juif ?", questionne le site de «généalogie par ADN» iGenea.com. «Etes-vous un Levi ou un Cohen?». Par l’analyse de votre ADN, iGenea affirme pouvoir vous aider à déterminer vos éventuelles racines juives. Dont coût? 99 à 389 euros, pour des tests (un frottis buccal) accessibles en Belgique soit via internet, soit via un numéro d’appel gratuit 0800. Nous les avons appelés ce vendredi:
- Bonjour, Madame. Vous représentez la société iGenea ?
- Oui, Monsieur…
- Voilà : j’habite ici en Belgique et j’essaye de savoir si, effectivement, je pourrais faire un test de dépistage du gène juif…
- Ce serait du côté maternel ou paternel ?
- Je pense que ce serait du côté paternel. Ce qui m’intrigue, c’est un nom de famille, donc j’essaie de savoir si, euh…
- Et ce serait la lignée maternelle de votre père, ou sa lignée paternelle ?
- La lignée paternelle du père.
- Si c’est la lignée paternelle pure et directe, là, par exemple, pour une origine juive, on pourrait reconstruire l’origine, créer un profil ADN. Après, c’est notre spécialiste qui va interpréter si le profil ADN, par ses mutations et spécifications, appartient par exemple au groupe AJ, qui est typique pour une telle provenance. Ça peut être aussi un autre «haplogroupe» si on a des concordances sémitiques très claires, et des concordances avec d’autres personnes, mondialement. Car chaque personne a aussi accès à notre banque de données, et a aussi la possibilité de contacter ceux qui ont des concordances, pour échanger des informations sur un possible ancêtre commun.
- Donc, vous pouvez me dire, avec un certain taux de fiabilité, si j’ai des racines juives ?
- Oui, si le profil ADN nous montre des mutations spécifiques, ainsi que des concordances génétiques très claires avec une telle provenance.
- Et c’est un test que je dois passer ici, en Belgique ?
- C’est iGenea qui va vous envoyer tout ce qui est nécessaire pour faire un prélèvement de salive. Ce sont deux petites brosses, avec des bouteilles pour conserver ainsi vos échantillons. Et avec le kit vous recevrez des indications et aussi une enveloppe pour la réponse, pour retourner vos échantillons. Il n’est pas nécessaire de vous déplacer.
- Et le taux de fiabilité ?
- Cela dépend du profil ADN. Si quelqu’un n’a pas de concordance génétique, l’interprétation d’origine ne peut pas être très précise. Notre travail est d’interpréter le profil ADN.
- Cela va me coûter combien ?
- Cela dépend toujours de la taille des tests. Si c’est du côté paternel, ce que nous conseillons c’est le test Y-ADN-37 pour 229 euros. Là, on analyse 37 marqueurs ou parties de votre profil ADN. On a la possibilité d’avoir une concordance génétique avec un autre homme qui peut partager un ancêtre en commun avec vous. - Vous me dites qu’il existe un gène très connu pour l’appartenance à la judéité?
- Oui, c’est «J», normalement.
- Je vous remercie. On s’inscrit via votre site, je suppose?
- Et si vous avez des questions, n’hésitez pas!
Renseignements pris auprès du registre de commerce du canton concerné, iGenea.com est le bras marketing d’une société implantée au cœur de Zurich, dont l’objet principal est de proposer des tests de paternité. Gentest.ch GmbH, petite société au capital de 20.000 CHF (15.300 euros), n’est elle-même, que le paravent européen de la société FamilyTreeDNA, implantée au Texas. FamilyTree semble avoir beaucoup de succès lorsqu’il s’agit d’identifier la part d’«indianité» (native American) des Américains. Mais Gentest, lui, a déjà été instrumentalisé par des activistes macédoniens pour tenter de démontrer qu’ils n’avaient rien à voir avec les Albanais ou les Serbes, mais étaient bien les «purs» descendants de la Macédoine antique. Gentest a-t-il été débordé par ces revendications nationalistes? C’est fort possible. Mais en ce qui concerne l’origine juive, la société n’a guère d’excuses puisqu’elle a développé une page web spécifique pour vanter l’adéquation de son produit.
Vous voulez connaître «votre peuple d’origine» (sic), votre «tribu»? Profitez-en, il y a même des promos jusqu’à la fin du mois ! ;-)
08.09.10
CAPJPO-EuroPalestine
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