lundi 30 novembre 2009

Le parlement luxembourgeois ne veut plus cautionner la politique israélienne

La Chambre des Députés du Luxembourg vient de voter à l'unanimité une motion sur le conflit israélo-palestinien, qui se démarque des positions des dirigeants européens dans ce domaine.

TEXTE INTÉGRAL DE LA MOTION

Motion votée par la chambre des Députés luxembourgeois lors du Débat sur la politique européenne et étrangère : Luxembourg, le 18 novembre 2009

La Chambre des Députés,

Prenant acte de la Déclaration de Monsieur le Ministre des Affaires étrangères ;

Notant que le processus de paix au Proche Orient est à nouveau enlisé ;

Rappelant le droit d'Israël d'exister à l'Intérieur de frontières sûres de même que le droit des Palestiniens à l'autodétermination, comportant la création de leur propre État indépendant démocratique viable ;

Constatant qu'Israël poursuit sa politique de colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est de même que la construction de la barrière de séparation ;

Déplorant le blocus imposé par Israël contre la Bande de Gaza et la situation humanitaire dramatique qui en résulte ;

Prenant acte des conclusions et recommandations du rapport de la Mission d'établissement des faits instituée par l'Organisation des Nations Unies sur le conflit de Gaza (rapport Goldstone) ;

Rappelant que ce dernier recommande le lancement dune enquête sur les violations du Droit international humanitaire et des Droits de l'Homme, tant par Israël que par la partie palestinienne ;

Estimant que les responsables des violations du droit humanitaire international commises durant l'offensive de Gaza sont tenus, quels qu'ils soient, de répondre de leurs actes ;

Invite le Gouvernement
à promouvoir au sein de l'UE une politique cohérente permettant à l'UE d'user de toute son influence pour faire avancer le processus de paix au Proche Orient et qui devrait comporter notamment les éléments suivants :

à demander au Gouvernement israélien de mettre rapidement un terme au blocus de la Bande de Gaza, d'autoriser l'accès de l'aide humanitaire, de permettre l'entrée des matériaux indispensables à la reconstruction et de contribuer à la réouverture des points de passage, notamment Rafah ;

à demander au Gouvernement d'Israël de décréter l'arrêt immédiat de la politique de colonisation dans les territoires palestiniens occupés et de faciliter ainsi la reprise du processus de paix dans un climat de confiance mutuelle ;

à demander à la partie palestinienne de reconnaître sans ambiguïté le droit d'Israël à l'existence, de renoncer à la violence contre la population civile israélienne et de s'entendre sur un seul et même objectif politique pour l'avenir d'une Palestine démocratique et pacifique ;

à en appeler à l'unité des Palestiniens ;

à œuvrer pour que les instances de l'ONU restent saisies du rapport Goldstone, que les conclusions et recommandations du rapport soient mises en œuvre à tous les niveaux requis et que les responsables de violations du Droit humanitaire soient traduits en justice ;

à définir une position commune sur le développement futur des relations entre Israël et l'UE qui doit aller de pair avec les progrès du processus de paix.

Communiqué de nos amis du Comité luxembourgeois pour une Paix Juste au Proche-Orient :
le 18 novembre la Chambre des Députés du Luxembourg a voté une motion sur le « conflit » israélo-palestinien. Même si certaines formulations restent ambigües, ce texte est plus clair et plus précis que les vœux pieux et les paroles vagues auxquels les politiciens luxembourgeois et européens nous ont habitués. Par ailleurs le texte a été voté à l'unanimité. Cette unanimité sur les questions essentielles est un acquis !

La motion demande au gouvernement luxembourgeois et à l'Union européenne de s'engager pour :

la fin du siège de Gaza

un arrêt de la politique de colonisation

les suites à donner au rapport Goldstone et de la traduction en justice des responsables

mettre des conditions aux relations EU-Israël

Et « demander à la partie palestinienne de reconnaître…le droit d'Israël à l'existence »
Sur ce dernier point- parachuté sans aucun doute pour équilibrer le texte - il sera permis de faire quelques réflexions :

1) Le Conseil national palestinien a reconnu Israël en 1988 et l'OLP a reconnu Israël en 1993, ce qui na pas empêché Israël de coloniser et de défigurer les territoires palestiniens ;

2) Si on demande « à la partie palestinienne de reconnaître le droit d'existence d'Israël », il faudrait au moins définir de quel Israël il s'agit. Car Israël a la particularité d'être un État qui ne se fixe pas de frontières et qui continue de jour en jour à voler les terres de ses voisins ;

3) Dans ce même paragraphe « équilibriste » on demande « à la partie palestinienne » de « renoncer à la violence contre la population civile » et de s'entendre sur un avenir « démocratique et pacifique ». Pour être vraiment équilibré, on aurait au moins dû demander pareille chose à la partie israélienne aussi… ;

Dans leurs déclarations le Ministre J. Asselborn et le député B. Fayot ont affirmé tous les deux que les groupes armés palestiniens avaient utilisé des boucliers humains…. Par contre rien n'est dit de l'usage de boucliers humains par les soldats israéliens. Pourtant les différents rapports (Goldstone, Amnesty International, Human Rights Watch) citent de nombreux cas.

Voici quelques extraits du rapport Goldstone à ce sujet : The Mission investigated several incidents in which Israeli armed forces used local Palestinian residents to enter houses, which might be booby trapped or harbor enemy combatants (this practice, known in the West Bank as neighbor procedure, was called Johnnie procedure during the military operations in Gaza). The Mission found that the practice constitutes the use of human shields prohibited by international humanitarian law. (article 1722). The Mission investigated four incidents in which Israeli forces coerced Palestinian civilian men at gun point to take part in house searches during the military operations (Chapter XIV). The Palestinian men were blindfolded and handcuffed as they were forced to enter houses ahead of the Israeli soldiers (article 55).

23-11-2009

Source : CAPJPO (Comité pour une Paix Juste au Proche-Orient)

dimanche 29 novembre 2009

Vaccination et pandémie virale 2009: faites-vous confiance au SAGE ?

« Il y a pire que l’ignorance, c’est de croire tout savoir ».

En réalité, l’attitude purement vaccinale, la solution exclusivement pharmacologique, dans la pandémie grippale H1N1 de 2009, est une attitude « sauve qui peut », qui dévoile notre manque d’intérêt pour les causes, notre haussement d’épaules, geste criminel et hautement irresponsable, face aux circonstances entraînant les maladies.

Cette attitude est une marque de fabrique de nos époques modernes, une triste caractéristique de nos sociétés qui n’ont de solution et de motivation pour réagir que lorsqu’il est trop tard, que lorsque le mal est déjà parmi nous. Une solution souvent unique, étroitement corrélée aux impératifs économiques du capitalisme et du néolibéralisme voraces, le seul système, selon leurs instigateurs, qui marcherait et qui aurait vaincu tous les autres parce qu’il serait le meilleur, une solution unique basée sur la vente de quelque chose, en l’occurrence un vaccin. Un médicament. Quelque chose qui rapporte (c’est toujours quelque chose qui rapporte à quelqu’un) à des multinationales, les firmes pharmaceutiques, que les différentes fusions ont transformées en monstres assoiffés de profits et vivant de nos souffrances et de nos maladies*. Une solution bourrée d’effets secondaires dont peu de gens nous disent quelque chose, et encore moins, ce qui est plus grave encore, les experts agréés et les instances gouvernantes, censées nous protéger contre les appétits financiers insatiables des grandes multinationales pour lesquelles nous ne sommes que des consommateurs. C’est par connaissance et intérêt personnels, ou par des recherches autodidactes sur Internet, ou encore par hasard, que les citoyens « ordinaires » découvrent ces vérités alternatives, ces dangers occultés, et souvent, tombent de haut. Alors, ou comme le dit Winston Churchill, ces personnes secouent la tête, se relèvent et repartent comme si de rien n’était, ou ces personnes poursuivent leur recherche qui les transformera à jamais.

Il est bien là, le vrai drame humain révélé par le scandale de cette psychose vaccinale. Il n’est pas (que) dans le combat des pro-vaccins contre les anti-vaccins, sujet brûlant qui mérite à lui seul un article dédié, mais il est aussi dans la mise en évidence du déni par l’homo sapiens sapiens des causes de ses problèmes et de son intérêt exclusif pour les conséquences. L’homme ne s’intéresse à ce qui le menace que lorsqu’il est trop tard et que sa survie est en jeu.

Cette situation semble favorisée et figée sous la pression mercantile des véritables systèmes qui nous gouvernent (et ce ne sont pas les gouvernements élus, qui eux obéissent, sont complices) mais cette pression permanente et excessive dont nous sommes les victimes ne nous déresponsabilise pas, car nous sommes tous des victimes consentantes. Nous permettons tout cela. Que ce soit, pour la plupart, par ignorance ou méconnaissance ne change rien, car cela ne fait qu’élargir notre responsabilité à cette ignorance, ou méconnaissance, à laquelle nous consentons tout autant. Il y a trop de dossiers didactiques et d’avis exprimés qu’Internet rend disponibles au plus grand nombre, pour que cette ignorance se justifie. Nous détournons volontairement le regard. Tous les jours, nous décidons, en conscience, d’adhérer à ces systèmes dans notre vie de tous les jours, à chaque seconde où la souffrance, quelle que soit sa forme et sa cible, rencontre notre volonté qui se rend très souvent sans aucune résistance. Pas tous, heureusement.

« L’avenir de l’humanité sera en règle générale celui qu’elle mérite ».(1)

Et c’est ce qui va nous arriver. C’est ce qui nous arrive. Encouragés dans ce sens par nos institutions et nos gouvernants, nous ne nous intéressons aux problèmes que lorsqu’il est question de notre survie et à ce moment de panique, il nous faut une solution toute faite, indolore, gratuite et que nous sommes prêts à avaler sans même lire la notice, sans même, pour certains, réclamer de notice. Nous faisons confiance, malgré toutes les trahisons, malgré la volonté de faire avant tout des profits énormes, volonté évidente, pas du tout occulte, exprimée par les firmes vendeuses, et malgré tous les scandales (sang contaminé, hormone de croissance, maladie de la vache folle, …) dans lesquels ont toujours trempé des politiciens de tous horizons et de toutes les législatures successives, qu’ils soient républicains ou démocrates, de gauche ou de droite, socialistes, libéraux, ou humanistes, scandales dont le point commun est l’argent, toujours l’argent, et dont beaucoup d’experts agréés (médecins, chercheurs…) peuvent être complices sans le savoir ; ils croient bien faire. Malgré tout cela, nous faisons confiance ou prenons leur remède carrément sans réfléchir. Non, pas tous. Il y a des cachets, bleus, roses, jaunes, rouges, blancs pour tout, absolument pour tout. Pourquoi écouter tous ces signaux d’alarme si désagréables qui envahissent notre corps quand nous pouvons les éteindre un à un, en avalant une toute petite pilule. Bien sûr, nous confondons l’alarme avec le problème qui la cause, mais tout ce qui compte, c’est de ne rien ressentir, surtout si ça fait mal. Anxiolytiques, somnifères, antidépresseurs, neuroleptiques, calmants, stimulants, énergisants, antidouleurs, euphorisants**… […] Dans tous les pays développés, la consommation médicale de médicaments progresse structurellement plus vite que le PIB […](2). Tout est bon pour nous libérer de devoir trouver une solution à la cause.

Nous sommes responsables de notre aveuglement, même s’il est soutenu avec force par les intérêt financiers colossaux qui sont en jeu. C’est le cas pour tout, mais particulièrement pour nos problèmes de santé.
[…] Ainsi fait-on croire au public que l’on peut éviter les cancers de la peau – et en particulier le plus dangereux d’entre eux, le mélanome- en évitant de s’exposer au soleil et en se tartinant de crèmes solaires. Pourtant, comme l’explique le Dr Brigitte Houssin dans « Soleil, mensonges et propagande », les écrans solaires n’ont pas prouvé leur efficacité alors même qu’une exposition régulière et modérée au soleil est bénéfique.(3)
Les écrans solaires rapportent. Le soleil lui, est gratuit. Bien sûr, l’exposition au soleil doit être contrôlée et raisonnable, mais quelle révélation à contre-courant de la propagande médico-pharmaceutique et cosmétique!
De la même façon, […] comme le montre le Dr Michel de Lorgeril (cardiologue et chercheur au CNRS) dans « Cholestérol, mensonges et propagande », l’usage massif de médicaments anti-cholestérol (les statines)(4) n’a pas donné les résultats escomptés sur la mortalité globale, et il serait plus efficace, moins coûteux et moins dangereux de modifier son hygiène de vie.(5)

Nous y voilà. Modifier son hygiène de vie. C’est tellement plus facile de prendre une pastille, et un peu d’eau, et cette facilité est tellement encouragée par nos sociétés, surtout dans nos contrées européennes, avec tous leurs systèmes de remboursement, assurances et mutuelles.

Retour sur la grippe A H1N1 et la pandémie virale 2009.

[…] les élevages industriels sont les laboratoires dans lesquels se fabriquent les virus de la grippe, nous ne sommes pas près, par notre mode de consommation, d’en avoir fini avec la grippe. Et notre responsabilité collective est immense.
[…] les grandes pandémies sont apparues avec l’émergence de l’agriculture, il y a environ 10 000 ans. […] C’est vrai de la grippe, la variole, la malaria, la tuberculose, le typhus, la diphtérie, la rougeole, la fièvre jaune, la peste et le choléra…[…] Ces maladies étaient inconnues de l’humanité avant l’ère agricole du néolithique, soit pendant les sept millions d’années au cours desquelles nos ancêtres n’ont pratiqué que la cueillette, le charognage, puis la chasse et la pêche.
[…] En réalité, disent Robert Webster (Hôpital pour enfants St Jude de Memphis, Tennessee), Christoph Scoltissek (Institut de virologie de l’université Justus Liebig de Giessen, en Allemagne), et Stephen Morse (université Rockefeller de New-York), le principal responsable de l’émergence de nouveaux virus mortels de la grippe est aussi le principal responsable des grandes épidémies qui de la Mésopotamie à l’empire Aztèque ont anéanti des pans entiers de l’humanité : l’homme et ses pratiques d’élevage.
[…] Le porc sert […] souvent de « tube à essai » dans lequel des virus de plusieurs origines (canards, oies, poulets, porcs) peuvent échanger du matériel génétique et construire un nouveau virus mortel.
[…] Loin d’être enrayée par la prise de conscience de l’origine de ces catastrophes, la manufacture de virus mutants est facilitée par les nouvelles pratiques d’élevage.(6)
« Eliminez tous les élevages de porcs et de canards, et vous éliminerez les pandémies de grippe » dit Edwin Kilbourne, professeur de microbiologie à l’Ecole de médecine de Mount Sinai de New York.(7)

Les pandémies naissent dans les élevages industriels. Du hamburger à la grippe.

Revenons en arrière. La ville mexicaine de La Gloria, 3000 habitants, et sa région sont considérées comme l’épicentre de l’épidémie de grippe porcine de 2009.
[…] C’est aussi dans la région de La Gloria – les vallées de Perote et Guadalupe Victoria – qu’est implantée l’une des usines Granjas Caroll du Mexique (GCM) dont sont sortis en 2008 près d’un million de porcs. GCM appartient pour moitié au plus gros producteur de cochons du monde, l’Américain Smithfield Foods (Virginie). Chaque jour, plus de 2300 cochons sont abattus dans l’énorme usine à viande de GCM. On les retrouve sous forme de bacon dans les hamburgers servis par les McDo américains, dont GCM est un fournisseur majeur. Au cours des dernières années, les producteurs de viande des Etats-Unis ont établi d’énormes unités d’élevage et d’abattage au Mexique, profitant des accords de libre-échange entre les deux pays, de la main d’œuvre bon marché et de la règlementation environnementale plus laxiste qu’au nord du Rio Grande. Ces usines sont appelées, dans le jargon de la profession des CAFO (confined animal feeding operations). Dans ces longues constructions blanches que l’on découvre d’avion, des milliers de cochons sont parqués et engraissés pour l’abattage tandis que les truies sont confinées dans des caisses de métal, où elles passent le plus clair de leur existence à porter et mettre bas des porcelets.(8)

Outre les souffrances infligées à ces animaux, pour satisfaire quelques plaisirs gustatifs, ce mode de vie alimentaire, encourageant ces élevages industriels de masse, ont de graves conséquences sanitaires pour l’homme, dont la pandémie virale de 2009 est un épisode encore en cours, parmi bien d’autres à venir. (...)

Tirez la vaccination de son piédestal.

(...) La vaccination ne traite pas la grippe, une fois installée. Elle ne sert qu’en prévention. Contrairement à ce qu’en répercutent les médias de masse, il n’y a pas (comme pour le réchauffement climatique d’ailleurs) d’unanimité scientifique autour de cette efficacité vaccinale. Des scientifiques sérieux et intègres l’ont remise en doute, et ont rétabli la vérité sur les dangers de la vaccination en elle-même et de ses nombreux adjuvants (mercure, squalène, nanoparticules).(10) Au-delà de ce débat fondamental qui devrait avoir lieu entre scientifiques sérieux, non liés aux firmes pharmaceutiques et dont la réputation et l’intégrité seraient sans tache, et parmi lesquels je vois bien entre autres, pour les raisons précitées, Robert Webster et Tom Jefferson, et surtout pas David Salisbury ou Roselyne Bachelot (11), oui au-delà de ce débat sur le fait même de vacciner, c’est à son exclusivité en tant qu’arme contre les microbes que je m’attaque.

Le vaccin est la solution de facilité qui caractérise bien l’attitude de l’homme moderne, et que nous privilégions même au risque de faire du tort à notre santé et à celle de nos enfants, même au prix de coûts exorbitants pour nos sociétés, c’est-à-dire pour nous-mêmes.
Et en choisissant exclusivement la facilité, nous oublions délibérément tous les remèdes bien moins coûteux, bien moins dangereux, et bien plus efficaces car le seul véritable rempart contre toutes les agressions biologiques est en nous, notre système immunitaire, inné et spécifique. Même le vaccin sait ça.

Voilà tout le mal que nous fait cette obnubilation de la vaccination : nous détourner encore un peu plus d’un effort personnel nécessaire et d’une prise en main de nos vies; nous permettre d’ignorer encore un peu plus notre responsabilité dans tout ce qui nous arrive; nous encourager à tolérer encore longtemps des élevages industriels intensifs ignobles pour les animaux confinés et les populations alentour; et surtout nous empêcher de nous tourner vers tous les remèdes bien plus inoffensifs et bien meilleur marché, qui aident réellement notre système immunitaire, sans le détruire ou le retourner contre nous.

Je vous conseille la lecture de ce « petit » livre (12) de Thierry Souccar, journaliste spécialiste de nutrition, Prévenir et guérir la grippe, et d’y suivre les conseils de David Nieman, du professeur Etienne-Emile Baulieu, de John Cannell, Jeffrey Blumberg, Thomas Ely … Vous y trouverez le pourquoi du caractère saisonnier de la grippe, lié à l’ensoleillement et à la teneur en vitamine D de nos organismes, les vertus des vitamines D, C, E etc. Se préparer à la grippe, aux futures pandémies, ne peut se résumer à l’injection de produits chimiques et dangereux , apprentis sorciers de nos systèmes immunitaires sophistiqués, mais exige de nous bien plus que ça : suivre une alimentation et une hygiène de vie saines, et, par une connaissance délivrée de toute dépendance aux firmes pharmaceutiques, prendre tous les compléments, vitamines, qui peuvent nous aider, aux bonnes doses, aux bons moments.
Il est de plus en plus évident que la vaccination n’a rien à voir avec un fabuleux progrès médical, mais bien davantage avec une occasion de profit, de plus-value et de bénéfices en bourse. Encore une fois.

La pandémie virale de 2009 n’est pas terminée. Chez nous, elle ne fait que commencer, surtout quand les personnes vaccinées contre le H1N1, contre la grippe saisonnière, de plus en plus nombreux, vont entrer en collision avec le virus (...) . Pourtant, préparez-vous déjà aux suivantes. Il y en aura une pour chaque année, une grande vague de peur. La peur est le levier principal par lequel on nous gouverne. Peur du climat. Peur des dictateurs possédant l’arme nucléaire. Peur des terroristes qui viennent des grottes afghanes. Peur des virus... Et la peur abaisse fortement nos défenses immunitaires naturelles. L’OMS (organisation mondiale de la santé, WHO http://www.who.int/fr/), qui a voué allégeance aux multinationales pharmaceutiques, brandissant la vaccination comme un saint graal, a un plan de peur intense pour nous, pour chaque année à venir (13)
Êtes-vous prêts ?

Pascal Sacré
Anesthésiste-intensiviste.
26.11.09

* Fusion Pfizer et Pharmacia, http://lci.tf1.fr/economie/2002-07/mega-fusion-dans-secteur-pharmaceutique-4876177.html
** Médicaments agissant sur le cerveau, ou plus généralement, sur le système nerveux, permettant une action spécifique, en supprimant l’anxiété, la dépression, en induisant le sommeil, etc.

Notes :
1) Citation attribuée à Albert Einstein, http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Einstein
(2) Evolution annuelle de la consommation de médicaments en France, http://www.leem.org/medicament/la-consommation-de-medicaments-en-france-445.htm
(3) Thierry Souccar, Prévenir et guérir la grippe, Thierry Souccar éditions, 2009, ISBN 978-2-916878-47-8
(4) Exemple de statine célèbre : Lipitor® ou atorvastatin, de la firme Pfizer.
(5) Thierry Souccar, op.cit.
(6) Ibid.
(7) Ibid.
(8) Ibid.
(9) Ibid
(10) http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=15207 et
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=15163
(11) Roselyne Bachelot, connexion de la ministre de la santé française avec le monde pharmaceutique http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2009/09/24/roselyne-bachelot-a-passe-20-ans-au-service-de-l-industrie-p.html
(12) Thierry Souccar, op.cit.
(13) Dr Tom Jefferson, interview par Spiegel http://www.resterenvie.com/blogue/?p=610, http://www.resterenvie.com/blogue/?p=662 et
http://www.resterenvie.com/blogue/?p=681
Source: mondialisation.ca

samedi 28 novembre 2009

Petits meurtres entre amis

Contre les chiens de garde de la vertu qui vomissent la victoire de l’équipe de France, et somment le peuple français d’expier la faute d’un seul homme (voir les sorties guignolesques d’un Finkielkraut décidément partout, ou celle du trio improvisé Gaccio-Orsenna-Attali, dont on attend avec impatience la tournée prêchi-prêcha en Province), contre ces thuriféraires du consensus mou et de la culpabilité collective, nous devons revenir à une critique radicale du football moderne pour échapper à la logorrhée médiatico-politique qu’on nous impose à longueur d’ondes.

Thierry Henry n’a pas triché. Il a trahi.

Tricher, c’est enfreindre la règle en vue de gagner. Or, tout amateur éclairé de ce sport professionnel sait que tous les matches sont entachés de fautes, actes d’antijeu, simulations, intimidations…, acceptées, tolérées, pour peu que la victoire soit au bout. Les exemples abondent dans ce sens. Dans le football-spectacle, tricher c’est la Règle, la Loi tacite, certes honteuse, mais pratiquée par tous les dirigeants, les arbitres, les joueurs, les intermédiaires, les journalistes sportifs.

Alors, parfois, pour faire bonne mesure, apaiser la vindicte populaire et laisser croire que le football est encore un jeu noble et respectable, et non un vulgaire business aux impératifs strictement financiers, on prend un tricheur la main dans le sac et on le punit durement. Pour l’exemple. Pour montrer à la foule que l’ordre règne, que la « planète football » est saine et que justice est rendue. L’individu sacrifié par ses pairs au nom du collectif, victime expiatoire symbolique qui préserve la Grande et Sainte Famille des turbulences qui la menacent. Henry et Domenech en Kerviel et Madoff.

Thierry Henry, c’est Sonny Corleone, le fils adoré de la Famille, l’Héritier qui, l’espace d’une course désespérée, devient Fredo, le Maladroit, en quête de reconnaissance, mais destiné aux railleries et à l’échec dans tout ce qu’il entreprend. Fredo a monté sa propre arnaque pour faire aussi bien que son père, mais ce n’était pas le moment.

La grippe A, le 11 septembre, l’Iran, la crise financière et économique, le référendum irlandais, l’Afghanistan… autant d’évènements traumatisants qui, dans leurs livraisons médiatiques frauduleuses et mensongères, participent de la soumission accélérée de la France aux intérêts de la gouvernance mondiale. Le peuple est fatigué ; il en a marre de découvrir, chaque jour un peu plus, qu’il est le dindon de la farce. Et que les puissants le fourrent avec le sourire, en toute impunité.

Fredo, lui aussi donc, s’essaie à la triche. Pour toucher le pactole : une deuxième Coupe du Monde, dans laquelle il brillerait et qui le ferait s’asseoir aux côtés de son père, Don Vito, l’indétrônable, sanctifié pour ses traits de génie (les deux buts de la tête et la panenka) et ses coups de folie criminelle (le piétinement assassin et le coup de tête orgueilleux).

Mais notre Fredo ne sait pas qu’on ne badine pas avec la Coupe. Que son geste trahit l’image promotionnelle de la Grande Fête Fraternelle qui s’annonce. Que trop d’arnaques ainsi enfournées, et c’est l’indigestion assurée. Alors liquider Fredo, le nouveau bouc émissaire, c’est l’espoir de retrouver l’unité menacée et de détourner l’attention des autres arnaques bien plus graves, bien plus tragiques.

« Le football, mirage mystificateur »

Thierry Henry a en réalité fait ce que tout footballeur aurait fait et fera. Tout le monde le sait, beaucoup veulent le cacher. C’est pourquoi aucun sportif, aucun footballeur, aucun entraîneur, aucun dirigeant de club n’a sérieusement critiqué son geste et aucun ne le fera. Car, en football, la triche est tolérée aussi longtemps qu’elle reste discrète, esthétique et surtout payante. On apprend à tricher, à tirer le maillot, à « plonger », à « casser du footballeur », à simuler, à réclamer réparation d’une faute imaginaire, à se plaindre…, on entretient la rivalité et on banalise les violences. On participe d’un système corrompu et on ferme les yeux.

Il faut toute la franchise d’un Irlandais justement, et pas des moindres, Roy Keane, joueur « dur sur l’homme », « rugueux », grande gueule, pour rappeler que la triche est fréquente dans ce sport, que ceux qui en profitent peuvent vite en devenir les victimes. Il ne s’en offusque pas lui qui a tout gagné et tout connu ou presque sous les maillots mancunien et irlandais. Il connaît les règles, les a intériorisées et n’en a pas honte. Implicitement, il nous confirme donc que ceux qui pratiquent ce sport, ceux qui le regardent et ceux qui le commentent nous roulent dans la farine depuis six jours, en feignant de s’indigner de la mimine de Titi, dans ce brouhaha assourdissant savamment entretenu par les médiacrates de tous bords. Tous savent pertinemment que, depuis trente ans maintenant, le football professionnel est l’expression paroxysmique de la logique capitalistique du nouvel ordre mondial, dans lequel l’éthique n’a pas droit de cité (n’en déplaise à Dominique Rocheteau). Tous le savent, et tous s’en accommodent.

Il faut lire ou relire le trop méconnu ouvrage de Jean-Michel Brohm et Marc Perelman, Le football, une peste émotionnelle (Gallimard, 2006, rééd.) dont j’extrais ces quelques lignes :

"
A tous les rêveurs impénitents qui distillent à longueur d’années la mélasse populiste – et en cela consiste leur travail de mystification, de manipulation et d’instrumentalisation de l’opinion publique – nous avons donc mis le nez dans la boue des stades, où pataugent de nombreux acteurs pas toujours très propres.

(…)Dans le cas du football cette face cachée est double. Elle concerne tout d’abord une série de réalités censurées, occultées, refoulées qui constituent l’ordinaire de l’institution football : corruptions, affairismes, arrangements, magouilles, tricheries, mais aussi violences multiformes, dopages, xénophobies, racismes et complicités avec les régimes totalitaires ou les Etats policiers. Ces réalités, loin d’être de simples « déviations », « dénaturations » ou « dérives », comme se l’imaginent naïvement les idéologues sportifs, constituent au contraire la substance même du football spectacle. Or ces réalités sont systématiquement minimisées, banalisées, euphémisées et quand elles finissent par devenir un grave « problème d’ordre public » (exactions des hooligans, racisme et antisémitisme dans les stades, endettement des clubs, délinquance financière), on tente de les noyer dans l’euphorie unanimiste des slogans de foule : « Et un et deux et trois zéros », « on a gagné », « on est les champions », « la victoire est en nous ». L’idolâtrie du football joue là le rôle d’un mirage mystificateur ou d’un écran de fumée opaque derrière lequel se dissimulent les secrets honteux d’une honorable société, au même titre que la façade alléchante de l’amour tarifé recouvre le commerce sordide de la prostitution et du proxénétisme. « Derrière l’invisible mesure des valeurs, le dur argent est là qui guette », écrit Marx. Derrière le matraque footballistique de l’espace public se profilent toujours la guerre en crampons, les haines identitaires et les nationalismes xénophobes. Et derrière les gains, transferts et avantages mirobolants des stars des pelouses, promues « exemples pour la jeunesse », se cachent les salaires de misère, le chômage, l’exclusion, la précarité et l’aliénation culturelle de larges fractions de la population invitées à applaudir ces golden boys et ces mercenaires des stades comme naguère les foules romaines étaient conviées par les tyrans aux combats de gladiateurs.

(…)Le football spectacle n’est donc pas simplement un « jeu collectif », mais une politique d’encadrement pulsionnel des foules, un moyen de contrôle social, une intoxication idéologique qui sature tout l’espace public.

(…)Les « fêtes populaires » et les « rencontres amicales » ne sont donc pas d’innocents « jeux de balle », mais l’expression même des trois principales formes de la fausse conscience qui empêchent de percer à jour la véritable nature du football : dissimulation (scotomisation des dessous de table, pots-de-vin, tractations occultes, évasions fiscales, fraudes diverses) ; idéalisation (héroïsation des champions, esthétisation des « buts fabuleux », surestimation des " vertus éducatives " du football) ; illusion (croyance en la possibilité de « redresser » le foot système, de le mettre au service de l’intégration, d’en faire le ciment de la cohésion sociale ou de la concorde nationale)."

Vous trouvez le tableau un peu trop sombre, pessimiste, anti-footballistique ?

Allez voir sur Internet : « Affaire des matches truqués » (Italie, Luciano Moggi, 2006), « scandale du sifflet doré » (Portugal, 2004), « scandale Pettinato » (France, 2003-2006), « procès de la Juve » (Zeman – Zidane – dopage – Dr Agricola, 1998 – 2007), etc.

Et gardez le meilleur pour la fin ! Pendant que la France se réveillait divisée par le doigt d’honneur de Thierry Henry, les polices britannique, allemande, suisse et autrichienne lançaient simultanément une cinquantaine de perquisitions pour mettre à jour une vaste escroquerie au niveau européen. Quelques 200 matches de football joués dans 9 pays (Allemagne, Autriche, Belgique, Suisse, Croatie, Slovénie, Turquie, Bosnie et Hongrie), dont une quarantaine concernerait la Ligue des Champions et la Coupe de l’UEFA, auraient été arrangés. Bel exemple d’unité européenne ! Le plus gros scandale du football européen, qui promet des rebondissements nombreux, car selon la police allemande, ce ne serait que le « sommet de l’iceberg » : http://blogs.forbes.com/sportsmoney...

Voilà un bel exemple de triche ; et pourtant, vous n’en avez sans doute pas, ou très peu, entendu parler dans les médias français ! Etonnant, non ?

Rendons à cette affaire sa juste ampleur : un milliardaire français a entubé des millionnaires irlandais, ce qui a profité à ses copains milliardaires, puisque tout ce petit monde va pouvoir passer de jolies vacances tous frais payés en Afrique du Sud.

L’Afrique du Sud, dont 43% de la population (21 millions d’habitants) vit avec moins de 260€/an, quand le seul salaire de Thierry Henry pour la saison 2008-2009 était de 7 500 000 € (hors revenus publicitaires). Mais silence…

L’Afrique du Sud, pays de liberté et de paix où le taux d’homicide et de criminalité est le plus élevé au monde, avec celui de la Colombie et du Salvador (8 à 10 fois celui des Etats-Unis, 20 à 40 fois celui de la France) : http://www.legrandjournal.com.mx/ac...

L’Afrique du Sud, une des sociétés les plus inégalitaires au monde (10% de la population détient 45% des richesses), va voir débarquer une cohorte de milliardaires et la pléthore de leurs supporters, courtisans aisés (voyez le prix d’une place pour un match de Coupe du Monde, sans compter le voyage et l’hébergement). Choc social garanti ; on attend avec impatience le dénouement.

Mais heureusement l’Afrique du Sud, et toute l’Afrique avec elle, a enfin le privilège d’accueillir la Coupe du Monde de football ! Le cirque Barnum au grand complet. Hourra !! Et avec l’équipe de France, triple hourra !!!

Pour l’« expert » Eugène Saccomano, la victoire de l’équipe de France, « c’est de la délinquance ordinaire », « malhonnête », un « hold-up » qui « a mis les supporters intègres mal à l’aise ». Donc, les Bleus sont des racailles, des bandits, des gangsters ou presque. Autant dire des gens sans aucune moralité. Mais ce n’est pas si grave parce que « cela étant dit et souligné, on est quand même heureux que les Bleus aillent en Afrique du Sud au bout du bout du suspense ». http://eugenesaccomano.spaces.live....

Petit billet pour la forme, politiquement correct, qui confirme, s’il en était besoin, que le cynisme règne et que seul le résultat compte, et non les moyens de l’obtenir.

Ces autruches préfèrent évidemment garder la tête au ras du gazon pour ne pas regarder en face la monstrueuse pompe à fric et la machine à décerveler les consciences qu’est devenu en quelques décennies l’empire football. Il faut bien, n’est-ce pas ?, que le miroir aux alouettes du football attire les gogos et leur fasse oublier les misères du quotidien, avec ses ennuis et son ennui. L’essentiel c’est le rêve, la magie, l’émotion, assènent en chœur les officines de publicité, les agences de propagande, les lobbies asservis au football. Qu’importent les scandales, les exactions criminelles des supporters, les manipulations politiques, la fanatisation des masses, les morts et les blessés des stades, pourvu qu’on ait le bonheur, l’euphorie, l’exaltation chavirante. Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ! (J-M. Brohm, op.cit.).

Norman Clay
26.11.09
Source: Le Grand Soir

vendredi 27 novembre 2009

Lynne Stewart: quand la justice déraille.

Jeudi, le 19 novembre, le Juge John G. Koeltl a ordonné à Lynne Stewart, avocate spécialisée dans la défense des droits civils et militante de longue date, de se présenter immédiatement pour être incarcérée. Condamnée à 28 mois de prison le 16 octobre 2006 pour conspiration et soutien matériel au terrorisme, Lynne Stewart était en liberté conditionnelle. Cette femme de 70 ans a consacré sa vie aux pauvres, aux défavorisés, à la communauté noire et à la justice. Ceux d’entre eux qui n’avaient pas les moyens de payer les services d’un avocat pouvaient frapper à sa porte. Aujourd’hui, Lynne Stewart lutte non seulement pour sa liberté, mais également pour la liberté de tous les Américains.

La justice américaine s’est intéressée au cas de Lynne Stewart seulement après le 11 septembre 2009. Rappelons que sa seule faute est d’avoir contrevenu aux mesures administratives spéciales (Special Administrative Measures, SAM) du bureau américain des prisons (US Bureau of Prisons). Elle avait été obligée de signer ces mesures pour pouvoir défendre le Cheik Omar-Abdel Rahman. Les SAM sont inconstitutionnels : elles violent le Premier Amendement ainsi que le Sixième Amendement de la Constitution américaine selon lequel, tout accusé a droit à un avocat et à être jugé par un jury d’État impartial dans l’État même où le crime a été commis et seulement pour ce crime. L’Administration Clinton n’a pas considéré Lynne Stewart comme une terroriste et une traître. À l’époque, son cas a simplement été considéré comme une faute administrative. Lynne Stewart a reçu une lettre à cet effet, et n’a pas pu rendre visite à son client pendant quelque temps. Puis, elle a pu reprendre ses visites au Cheik en prison et poursuivre son travail d’avocate. Ce n’est que le 9 avril 2002 qu’elle a été arrêtée à son domicile par le FBI, quelques mois après les évènements du 11 septembre 2001 et dans un climat d’hystérie collective. Le soir de son arrestation, John Ashcroft, ministre de la Justice des États-Unis, est allé à l’émission populaire de David Letterman, Late Night Show, et a déclaré à toute l’Amérique que Lynne Stewart était une traître à la nation.

Aujourd’hui, les médias décrivent Lynne Stewart soit comme une terroriste et une traître qui mérite la pire punition, soit comme une héroïne. Mais elle n’est ni l’un ni l’autre. C’est une femme de 70 ans avec des années d’expérience de vie en tant que mère, grand-mère, activiste et avocate. Jeune femme blanche, elle s’est engagée et a lutté pour la cause de ses compatriotes noirs, parce qu’elle croyait dans la justice. Des décennies plus tard, elle a défendu le Cheik Omar-Abdel Rahman, parce qu’elle croyait toujours dans la justice.

Aujourd’hui, elle est en prison et elle croit encore dans la justice. Même si son procès nous ramène des années en arrière, durant la pire période qu’ont connue les États-Unis, à savoir le McCarthism.

Dans sa conférence de presse du 17 novembre, elle a dit être trop âgée pour pleurer, mais que cela faisait trop mal pour ne pas pleurer. Elle a également mis en garde les autres avocats de la défense : « C’est un avertissement pour les autres avocats. [Le gouvernement leur envoie le message] Ne défendez pas vos clients avec trop de vigueur, ne faites pas de zèle ».

Je connais Lynne Stewart depuis cinq ans. La première fois que j’ai entendu parler d’elle, c’est dans les journaux, en 2004. Ils décrivaient Lynne Stewart comme une terroriste et, avec mon mari, nous avons décidé de la contacter pour voir ce qui s’était réellement passé et qui elle était. Nous avons décidé de faire un documentaire sur son cas pour découvrir ce qui est arrivé. Nous nous sommes efforcés d’être aussi neutres que possible. Des années après, je peux affirmer que la seule erreur de Lynne Stewart a été sa trop grande confiance. Elle croyait en la justice et le gouvernement des États-Unis l’a trahie en:

- s’attaquant au droit de la liberté de parole et de presse, et au droit qu’a le peuple d’adresser des pétitions au gouvernement pour obtenir la réparation de torts ;
- s’attaquant au droit de tout accusé d’être assisté d’un avocat pour sa défense, en intimidant la défense ;
- s’immisçant dans les conversations privées, les rencontres en privé entre avocat et client, les fax, les lettres et les e-mails pour recueillir des « preuves ».

Pour envoyer une lettre à Lynne Stewart, écrivez :
Lynne Stewart
#53504-054
MCC-NY
150 Park Row
New York, NY NY 10007

Vous pouvez aussi téléphoner ou écrire au Président Obama :
The White House
1600 Pennsylvania Avenue NW
Washington, DC 20500
Veuillez inclure votre adresse électronique
Numéros de téléphone
Commentaires : 202-456-1111v Standard : 202-456-1414
http://www.whitehouse.gov/CONTACT/

Claude Jacqueline Herdhuin
Scénariste, assistante-réalisatrice et auteure
27.11.09
Source: Le Grand Soir

jeudi 26 novembre 2009

Remettons au goût du jour le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels

Le dernier sommet de la FAO à Rome constitue, une nouvelle fois, un échec pour tous les défenseurs des droits humains et surtout une condamnation pour le milliard de personnes affamées dans le monde. Outre l’absence éloquente de tous les dirigeants du G8 (à l’exception de Silvio Berlusconi - pays hôte oblige), la déclaration finale passe à côté des principales causes de la faim dans le monde : la vente de terres agricoles de pays d’Afrique et d’Asie à des Etats et des entreprises étrangères, la spéculation dans les bourses de matières premières ou encore la production d’agrocarburants. Pis, cette déclaration reste prisonnière du dogme libéral en prônant une plus grande ouverture des marchés agricoles tout en omettant les effets destructeurs du dumping agricole sur les millions de paysans et plus largement sur le droit à l’alimentation ; un droit fondamental reconnu par le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC).

Ce traité international, ratifié par la majorité des Etats dont la Belgique en 1983, reconnaît dans son article 11 « le droit fondamental qu’a toute personne d’être à l’abri de la faim » et impose aux Etats d’adopter « individuellement et au moyen de la coopération internationale, les mesures nécessaires, y compris des programmes concrets (…) pour assurer une répartition équitable des ressources alimentaires mondiales par rapport aux besoins ». Malgré le caractère juridiquement contraignant de ces dispositions pour les Etats et les études qui montrent qu’il y a assez de nourriture pour tous les humains, la situation s’est considérablement dégradée dans le cadre de la mondialisation néo-libérale et ce, bien avant l’éclatement de la crise globale. Le fossé entre le Nord et le Sud s’est creusé et les inégalités dans les pays du Nord ont explosé. Cette injustice généralisée risque encore d’empirer avec la crise mondiale, à moins d’un changement radical de logique concrétisant enfin la primauté des droits humains sur les intérêts égoïstes des Etats.

La ratification du Protocole additionnel au PIDESC par les Etats pourrait être un premier pas dans cette direction. Adopté par l’Assemblée générale des Nations-unies le 10 décembre 2008 après vingt ans de pression des ONG et des mouvement sociaux, ce protocole doit être ratifié par au moins 10 Etats pour entrer en vigueur. La Belgique l’a signé le 24 septembre 2009 mais ne l’a pas encore ratifié. En donnant compétence à un Comité de l’ONU pour examiner des plaintes d’individus, de groupe d’individus ou d’ONG mandatées, alléguant des violations des droits énoncés dans le PIDESC, ce protocole renforcera (s’il est adopté) la protection de ces droits fondamentaux tels que les droits à l’alimentation, à la santé, à l’éducation, au logement, etc. L’enjeu de la ratification est également de mettre fin à la différence de traitement totalement injustifiée entre d’un côté, les droits, économiques, sociaux et culturels et de l’autre, les droits civils et politiques qui bénéficient d’un mécanisme de plainte depuis 1976 !

Alors que la Conférence mondiale sur les droits de l’homme a rappelé à Vienne en 1993 que « les droits humains sont universels, indissociables, interdépendants et intimement liés », force est de constater que les droits économiques sociaux et culturels ne sont toujours pas considérés comme des obligations juridiques par les pouvoirs publics. Pourtant, le PIDESC impose aux Etats de respecter, protéger et promouvoir ces droits humains à l’intérieur mais aussi à l’extérieur de leur frontières, via une véritable coopération internationale. Sur son territoire, la Constitution belge impose aussi aux politiques de mettre en oeuvre les droits économiques, sociaux et culturels énoncés à l’article 23, qui dispose notamment que « chacun a le droit de mener une vie conforme à la dignité humaine ». On peut ainsi apprécier le décalage manifeste entre les textes et la réalité…

En tant que partie au PIDESC, la Belgique s’est aussi engagée « à agir, tant par son effort propre que par l’assistance et la coopération internationales, notamment sur les plans économique et technique, au maximum de ses ressources disponibles, en vue d’assurer progressivement le plein exercice des droits reconnus dans le présent Pacte par tous les moyens appropriés, y compris en particulier l’adoption de mesures législatives » (article 2). Ce qui passe nécessairement par une augmentation et une réforme radicale de son aide publique au développement (APD). En effet, de nombreuses dépenses de la Belgique ne contribuent en rien au développement du Sud comme certains frais liés à la répression des « sans-papiers », les allègements de dettes ou encore les frais exorbitants d’experts originaires de pays industrialisés, auxquelles il faut encore ajouter les prêts concessionnels et l’aide liée qui profitent principalement aux dirigeants et aux entreprises belges. Toutes ces dépenses ne servent en réalité qu’à gonfler artificiellement l’APD, alors que dans le même temps, le seul remboursement annuel du service de la dette est supérieur au montant de l’APD ! Soulignons que la coopération au développement implique également la levée de tous les obstacles au développement comme la dette du Sud largement illégitime.

Malheureusement, sous prétexte de la crise, nos États sacrifient les budgets de la coopération au développement et nous demandent de nous serrer la ceinture, après avoir injecté en quelques mois des centaines de milliards de dollars aux banques privées. Pourtant, la somme estimée par l’ONU pour assurer à la totalité de la population les services sociaux essentiels n’est que de 80 milliards de dollars par an pendant dix ans… De ce fait, l’argument du manque de ressources financières pour le Sud est donc irrecevable. Il s’agit bien d’un choix purement politique qui viole leurs obligations en matière des droits humains. En décidant de renforcer le FMI et la Banque mondiale, malgré les dommages causés par leurs politiques anti-sociales dans le tiers-monde et tout récemment en Europe de l’Est, le G20 encourage même ces violations. Ainsi, la Belgique vient d’accorder au FMI, le 13 novembre dernier, un prêt de 4,74 milliards d’euros.

En pleine crise mondiale, le besoin de faire valoir nos droits fondamentaux n’a jamais été aussi vital. Saisissons cette occasion pour rappeler à nos politiques leurs obligations contenues dans le PIDESC et poussons les à ratifier rapidement le Protocole au PIDESC.

Renaud Vivien, Florence Kroff, Renaud Duterme, Virginie de Romanet
23.11.09

Renaud Vivien, Renaud Duterme et Virginie de Romanet sont membres du CADTM Belgique (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde) et Florence Kroff, membre de FIAN (Foodfirst Information and Action Network). Le CADTM et FIAN organisent le 27 novembre une journée thématique sur les droits économiques, sociaux et culturels à la Maison des Parlementaires à Bruxelles, 21 rue de Louvain de 9h30 à 16h30. L’entrée est gratuite. Plus d’informations sur : http://www.cadtm.org/Conference-deb...

Source: CADTM

mercredi 25 novembre 2009

A chacun ses indignations !

Les 20 ans de la chute du mur de BERLIN ont été abondamment traités, par l’ensemble de nos médias. Notre mémoire a été ravivée, rafraîchie. Nous ne risquons pas d’oublier cet évènement et même le plus cancre d’entre nous en histoire contemporaine ne peut désormais en ignorer les détails et le déroulement.

La grande messe de la pensée unique nous a servi, dans un rituel prévisible une page d’histoire formatée, consensuelle mais surtout déconnectée du contexte historique réelle. Cadrer nos émotions, nos indignations et nos révoltes sur un sujet bien ciblé, exploiter un fait historique sans donner tous les outils nécessaires à une analyse objective, raviver au passage notre anticommunisme des fois qu’il s’émousse avec le temps, bref tous les artifices de la manipulation de masse ont été mis en action.

Ce retour de propagande n’est pas un hasard, il arrive en pleine période où le capitalisme ne fait plus recette, empêtré dans son orgie financière, il est incontestablement incapable de relever les défis sociaux de notre époque.

Un besoin de solutions alternatives plus collectives, plus partageuses s’impose chaque jour sur l’ensemble de la planète, Le dollar, arme financière de la suprématie Américaine, n’est plus la monnaie favorite des échanges commerciaux, et seul le militaire par l’intermédiaire de l’Otan permet aux pays libéraux de s’imposer dans les régions les plus stratégiques du monde.

S’il devient évident que l’épanouissement des femmes Afghanes n’est pas l’objectif premier de ces guerres, il apparaît également difficile d’imputer à la RDA le bombardement de civils Afghans venus se ravitailler en essence autour d’un camion citerne.
Mais ce n’est pas non plus la RDA qui occupe ce pays contre sa volonté et qui a formé, et financé les mouvements religieux les plus intégristes afin de renverser la république démocratique d’Afghanistan, et ce, bien avant l’entrée des soldats soviétiques.
La RDA n’a aucune responsabilité sur le million de morts Irakien et la destruction de ce pays.
La RDA ne projette pas non plus d’envahir l’Iran, le Pakistan, elle n’a pas bombardé non plus l’Ossétie et n’a pas colonisé les territoires Palestiniens. La RDA n’existe plus. Un sondage récent effectué sur la partie EST de l’actuelle Allemagne a pourtant donné une majorité de citoyens regrettant le socialisme dans ce pays. Même si ce résultat bouscule un peu les réflexes anticommunistes habituels, l’opinion de ses gens est respectable et aurait mérité dans une démarche intellectuelle honnête d’être souligné.

Concernant les festivités de Berlin, les médias nous ont bien fait passer le message : la République Démocratique Allemande enfermait les Berlinois de l’Est derrière un mur dissimulant bien évidemment un enfer quotidien. C’est simple, le décor est posé et on reste surtout cohérent avec l’histoire néolibérale telle qu’elle nous a été inculquée dans les pays capitalistes.

L’histoire est pourtant bien différente et cette propension à prendre le grand public pour un écervelé devient à la longue insupportable. Encore une fois, il est nécessaire d’essayer de rééquilibrer le débat pour au moins laisser à chacun son libre arbitre et la possibilité de se documenter par soi-même.
D’abord il est important de préciser que quelles que soient ses opinions, tout le monde ne peut que se réjouir de la réunification des deux Allemagnes. Des familles entières séparées par l’histoire se sont enfin retrouvées et il est incontestable que la chute du mur de Berlin restera un évènement historique majeur de notre siècle.
Ensuite le propos n’est pas d’exempter de toutes critique l’ancienne RDA et son mode de fonctionnement mais de rappeler que le partage de l’Europe et la naissance du pacte de Varsovie sont des conséquences directes de la deuxième mondiale et la question « indignation et colères », il y a de quoi faire !

Juste pour remettre un peu les pendules à l’heure, c’est quand même l’extrême droite fasciste qui au bas mot a détruit les trois quarts de l’Europe et massacré 40 millions de ses habitants. Je ne suis pas sûr que notre mémoire collective n’ait forcément connaissance que ce chaos monstrueux qui restera quand même la plus grande horreur jamais organisée par l’homme n’ait pu exister que par une trahison incontestable des milieux financiers de l’époque qui ont consciemment contribué au réarmement de l’Allemagne Hitlérienne. Plutôt Hitler que le front populaire clamait sans complexe les grands groupes capitalistes européens de l’époque. L’objectif était double : briser les mouvements populaires de gauche et particulièrement le rôle prépondérant des partis communistes d’Europe et se débarrasser par la même occasion de l’URSS en poussant Hitler à entrer en guerre avec ce pays.

Le capitalisme Américain n’a d’ailleurs pas été en reste puisqu’une grande partie du patronat Américain des années 1930 / 1940 était pro Hitler.

« Des documents irréfutables prouvent qu’une grande partie des sociétés US ont carrément collaboré avec Hitler, et pas seulement au début de la guerre : Pour les capitalistes Américains, la guerre en Europe était source d’enrichissement ».

Ce jeu cynique ne cessa que lorsque l’URSS vainquit Hitler. Alors seulement, les Etats-Unis se précipitèrent pour sauver leurs intérêts en Europe. (1)

Plus pervers, on notera cette phrase hallucinante du constructeur automobile américain :
Henry Ford : "Ni les Alliés, ni l’Axe ne devraient gagner la guerre. Les USA devraient fournir aux deux camps les moyens de continuer à se battre jusqu’à ce que tous deux s’effondrent." (1)

La signature honteuse des accords de Munich en Septembre 1938 et trois mois plus tard, la signature du pacte d’amitié franco allemand par le ministre français Bonnet, scelle définitivement la trahison du Capitalisme envers les peuples d’Europe.
La France, de concert avec la Grande-Bretagne, allaient faire leur possible pour empêcher la conclusion d’un accord de sécurité collective avec l’URSS contre l’Allemagne. La proposition de l’URSS sera complètement ignorée, reconnaîtra d’ailleurs Churchill bien plus tard.

En Août 1939, L’URSS, isolée face à Hitler, signe le fameux pacte de non agression avec l’Allemagne (et non pas « d’alliance » comme des gens peu scrupuleux de l’histoire l’ont souvent présenté.), répit nécessaire pour faire fonctionner les usines d’armement, l’URSS n’ayant pas à l’époque les moyens militaires à la hauteur de ceux de l’Allemagne. Le 25/08, en France, Daladier interdit par décret le journal l’Humanité.
Le 26/09, le même Daladier décrète l’interdiction du Parti Communiste Français ; ses élus sont sommés de renier leur idéal sous peine de déchéance. Idem pour les dirigeants syndicaux.

Septembre 1939 : Début de la guerre et de son cortège d’horreurs, de persécutions raciales mais aussi politiques où les principales victimes sont les communistes, mais aussi les socialistes, les gaullistes et les antifascistes de toutes tendances.

Mon propos n’est pas de dérouler toute la deuxième guerre mondiale car il y a évidemment beaucoup de choses à dire sur les crimes des Nazis et des forces de droite collaboratrices, mais de mettre en lumière que l’ennemi du monde de la finance, était et a toujours été le monde Communiste et non pas l’idéologie fasciste.

C’est d’ailleurs l’URSS qui a payé le plus lourd tribu à la barbarie fasciste (20 Millions de morts).
Mais c’est également l’URSS qui a imprimé le véritable tournant à la guerre grâce à deux batailles titanesques : la bataille de Stalingrad en février 1943 et la bataille de Koursk en juillet 1943. Les soviétiques ont perdus 1 600 000 soldats au cours de ces deux batailles soit 10 fois plus que les alliés sur le front de Normandie ; les pertes Allemandes ont été de 900 000 hommes soit presque 5 fois plus que sur le front de Normandie. C’est seulement après les victoires russes sur le front Est qui ont fortement modifié le rapport de forces dans cette guerre que le débarquement en Normandie a été décidé (Août 1943) afin, entre autre, de ne pas laisser seuls les Soviétiques victorieux à Berlin.

Il ne s’agit évidemment pas de jeter la moindre ombre sur le souvenir de tous ces soldats alliés sacrifiés sur nos plages de Normandie car ils font partis intégrante des victimes de cette folie, mais de montrer que l’histoire qu’il nous reste aujourd’hui est plus proche d’un mythe que d’une réalité, bien plus cynique et calculatrice que tout ce que notre mémoire a appris à conserver. D’ailleurs au lendemain de la guerre, lorsque l’on interrogeait les gens sur le Pays qui avait été le plus déterminant dans la victoire sur le nazisme, plus de 70 % des gens pensaient que c’était l’URSS. Aujourd’hui, désinformation oblige, si l’on pose la même question, ils ne sont qu’à peine 20 %. La guerre a pourtant été gagnée sur le front de l’Est et non pas en Normandie. Mais cela n’empêche pas qu’aujourd’hui pour beaucoup de jeunes Américains, le camp de concentration d’Auschwitz est situé en Allemagne et a été libéré par les GI américains alors qu’en fait il est situé en Pologne et c’est l’armée rouge qui a libéré ce camp.

Quel rapport avec le 20ème anniversaire de la chute du mur et ces évènements ? D’abord il me paraît illusoire de comprendre le monde d’aujourd’hui sans une relecture approfondie des grands évènements géopolitiques de notre siècle, ensuite pour montrer que vu du côté des pays Socialistes, le monde capitaliste est un prédateur et que c’est avant tout dans cet esprit que le mur a été construit : Rappelons que dans les années 1950 la RDA n’a eu de cesse de déposer des recours auprès de l’ONU pour les multiples agressions perpétrées sur son sol par la RFA. L’économie a subit de plein fouet les conséquences de cette bataille : sabotage, espionnage, diffusion de fausses nouvelles, embargo, évasions de capitaux, vol de brevets, création de pénuries artificielles, attentats. . .
D’ailleurs, dans l’histoire des révolutions, les pays dans le monde qui ont tentés de s’affranchir du capitalisme ont systématiquement du faire face à des contre-révolutions violentes et surtout abondamment financée. Le Honduras en a d’ailleurs fait récemment les frais par un coup d’Etat militaire soutenu par les USA.

L’objectif n’est pas de donner une image d’Epinal des pays Socialistes. Je crois profondément que tout système, toute organisation humaine, politique ou religieuse a des comptes à rendre à l’histoire y compris les anciens pays du pacte de Varsovie. Mais l’acharnement avec lequel l’image du Socialisme est systématiquement caricaturé et falsifiée frise à mon sens la plus complète indécence au regard de la façon dont le monde d’aujourd’hui été façonné par le Capitalisme depuis maintenant plus d’un siècle. Arrêtons de toujours demander aux communistes de faire une introspection sur leurs idéaux alors que le bilan social, économique écologique, humain du capitalisme est pitoyable. Les guerres coloniales d’aujourd’hui se font dans la plus grande indifférence, le camp de Guantanamo n’est toujours pas fermé, la Colombie détient toujours le triste record au niveau des meurtres de syndicalistes, Israël continue le rapt des terres Palestiniennes, l’Afrique n’en finit plus de mourir, Cuba reste le seul pays au monde à subir un embargo économique aussi injuste que pénalisant bien que dénoncé régulièrement par les instances de l’ONU. Les écarts de richesse entre les possédants et les peuples du monde n’a jamais été aussi important.

Je regrette que les journalistes, les intellectuels, les chroniqueurs qui ont été si bavards pour l’anniversaire de la chute du mur restent bien silencieux sur ces autres sujets.
La mise à plat des dossiers les plus brûlants de notre histoire, si elle se fait un jour, sera une quête longue et difficile mais elle semble pourtant incontournable si l’humanité a la prétention de se projeter dans l’avenir.

Frédéric Juignet
24.11.09
(1) Extrait du site de M.Collon (d’après le livre de J.Pawels « Le mythe de la bonne guerre »).
Source: Le Grand Soir

mardi 24 novembre 2009

Demande de soutien

Luk Vervaet, professeur de néerlandais à la prison de Saint-Gilles, et activiste des Droits de l’Homme, est interdit d’accès à toutes les prisons de Belgique depuis le 10 août 2009. Il vient de perdre sur toute la ligne le procès en référé qu’il a intenté à l’État belge. Entre-temps, il a également reçu son préavis. La Plate-forme pour la liberté d’expression et le Clea vous adressent un appel chaleureux à le soutenir dans son combat.

Comment faire ?
Vous pouvez consulter les informations sur le dossier publiées sur le site du Clea et y signer la pétition en ligne : http://www.leclea.be/petition/
Vous pouvez aussi, et ce n’est pas le moins important, soutenir Luk Vervaet financièrement sur le compte de la Plate-forme.

Luk doit en effet payer les frais du procès en référé contre l’État belge, soit 1200 euros. S’il veut aller en appel ou entreprendre d’autres démarches juridiques, ce qui lui est vivement conseillé, et que vous lui conseillerez aussi après lecture du dossier, cela coûtera à nouveau quelque 1200 euros. Il faut y ajouter les frais d’avocat….
Nous sommes également en train de préparer la publication de ses articles, comme documentation témoignant de son activité : Témoignages sur la prison (titre provisoire), une édition de la Plate-forme pour la liberté d’expression. Car c’est en effet bien pour ses articles sur les droits des détenus, y compris ceux des présumés terroristes, que l’accès aux prisons belges lui est dénié. Pourquoi sinon ? Frais d’impression : 1500 euros. Soit un total d’environ 4500 euros. Ce n’est pas rien.

Ironie de l’histoire : Luk est un membre fondateur de la Plate-forme pour la liberté d’expression, mise sur pied pour défendre le droit à l’expression des intellectuels, des journalistes et des activistes mais aussi celui des syndicats et des ONG; contre le climat de répression depuis le 11 septembre 2001 (la législation antiterroriste belge, les méthodes spéciales de recherche et d’investigation, l’abus de la loi sur la formation de bandes, etc.) Notre fonds de soutien prendra à l’avenir un caractère permanent pour défendre le droit à la liberté d’expression à l’occasion de ces dossiers juridiques, via les médias, ses publications propres et toute initiative utile. Nos remerciements à Herman De Ley qui met un compte à notre disposition en attendant l’ouverture d’un compte officiel.

Nous demandons aux grandes organisations et associations déjà signataires du texte de la Plate-forme ainsi qu’à tous les citoyens indignés, nantis et moins nantis, de contribuer selon leurs moyens. Toute contribution est la bienvenue : les petits ruisseaux font les grandes rivières. L’union fait la force. No passaran !

Vous pouvez virer votre soutien sur le compte 000-0902356-62 (IBAN: BE51 0000 9023 5662) au nom de De Ley, Herman, Vosselaredorp 58B3, 9850-Nevele, avec pour communication: “soutien LV”.

N’oubliez pas de signer la pétition sur CLEA : http://www.leclea.be/petition/
Dès à présent, nos plus chaleureux remerciements.

Les emmurés du Midi

Chacun de nous peut un jour être exproprié pour utilité publique. Etendre un aéroport, construire un RER, ériger une nouvelle gare nécessitent souvent des expropriations.

Que s'est-il passé pendant 18 ans au quartier du Midi? L'arrivée du TGV devait transformer le quartier en "petit Manhattan", un centre d'affaires international. En 1991, la commune de Saint-Gilles annonce aux habitants qu'ils vont être expropriés "en extrême urgence". En 2009, plusieurs propriétaires se battent encore devant la justice.

Pour l'émission "Devoir d'enquête", quatre familles racontent les années de mépris subi et de lutte souvent vaine...

Dans ce reportage de la RTBF, on reconnaîtra plusieurs extraits de "Dans 10 jours ou dans 10 ans" (dont la fameuse "scène des WC"), un documentaire constitué essentiellement d'images réalisées par des habitants du quartier Midi et qui a participé de leur mobilisation.

Ce film est désormais téléchargeable sur internet et disponible en édition DVD (accompagné d'un livret et de nombreux bonus) dans plusieurs points de prêt ou de location à Bruxelles et en Wallonie.

En librairies, un ouvrage publié récemment revient de manière plus complète sur cette saga politico-financière toujours inachevée. Au fil d'une investigation fouillée et documentée, "Bruxelles-Midi, l'urbanisme du sacrifice et des bouts de ficelle" retrace une partie de l'histoire urbanistique de Bruxelles et révèle les dessous de l’un des plus grands fiascos urbanistiques de ces deux dernières décennies en Belgique.
Une lecture édifiante, qui permet de prolonger la réflexion sur les grands projets urbanistiques, l'usage des lois d'expropriation et leurs conséquences humaines, sociales et urbaines.

Demain, mercredi 25 novembre, à 20h20 sur La Une de la RTBF :
"Les emmurés du Midi"
Un reportage de Françoise Berlaimont et Daniel Remi.

lundi 23 novembre 2009

Dimanche 29 novembre 2009 : Journée internationale des Nations Unies pour la solidarité avec le Peuple palestinien

A l’occasion de la Journée internationale des Nations Unies pour la solidarité avec le Peuple palestinien, l’ABP (Association Belgo-Palestinienne) a le plaisir de vous inviter à une conférence-débat suivi d’un concert :

Dimanche 29 novembre 2009 à partir de 14h
Théâtre Molière - Galerie de la Porte de Namur
3, Square du Bastion – 1050 Bruxelles

Colonisation :
Gel de l’Etat palestinien

Abe Hayeem, architecte, membre fondateur de "Architects and Planners for Justice in Palestine" :
Colonies, leur architecture et le droit international
Influence politique dans l’architecture des colonies

Rezeq Daraleis, membre du ” Union of agricultural work committees” (UAWC) :
La situation particulière de la vallée du Jourdain
Les agriculteurs palestiniens – les colonies de peuplement – les exportations vers les marchés européens

Salwa Alenat, membre de Kav LaOved :
Syndicat défendant les travailleurs palestiniens dans les colonies

Gaza :
Situation et rapports

Linnea Arvidsson, ancienne Desk officer Israël/Territoire palestinien occupé du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, commanditaire du rapport Goldstone. Actuellement responsable du bureau régional européen du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
Le rapport Goldstone : Elaboration, contenu et implications

Pierre Viart, chef de clinique honoraire à l'ULB, membre du groupe Proche-Orient santé :
Gaza 9 mois après les bombardements: un bien triste constat.

20h : Concert Marwan Abado

Réfugié palestinien né à Beyrouth, Marwan Abado habite aujourd’hui à Vienne, ville depuis laquelle il promène son oud et sa voix chaleureuse à travers le monde. Marwan cherche son inspiration dans la poésie et la prose contemporaine arabe, une poésie qui touche à l'amour comme à l'exil. Chaleur, profondeur et délicatesse de la musique, voici Marwan Abado et son oeuvre passerelle entre les cultures et les peuples.

Traduction simultanée FR/EN
En collaboration avec Muziekepublique
Info: abp.eccp@skynet.be – 02 223.0756

dimanche 22 novembre 2009

Dette et migration

Certains pays riches ont considérablement profité d’une main d’œuvre bon marché grâce à l’immigration tant légale qu’irrégulière. C’est particulièrement vrai lors de l’apogée du secteur de la construction en Espagne. Cette main d’œuvre, appelée à la rescousse dans les années 1970-80, a provoqué une forte croissance des grandes entreprises du secteur, sans pour autant améliorer les conditions de vie des travailleurs. Maintenant que la construction est au ralenti et que la crise s’approfondie, des milliers d’ouvriers sont licenciés. Jusqu’en mars 2009, les compagnies de la construction, qui avaient engrangé plus de 15 milliards de bénéfices en 2007 et 2008, ont énormément licencié. Ce sont quelques 449 600 nouveaux chômeurs en un an (premier trimestre 2008 au premier trimestre 2009) qui sont venus grossir les rangs des 743 700 chômeurs de la construction. |1|

Conséquence de la crise, le nombre de chômeurs en Espagne a doublé en un an passant d’un peu plus de deux millions au premier trimestre 2008 à plus de quatre millions un an plus tard |2|. Disposant d’une réserve de main-d’œuvre plus que nécessaire, les pays européens tentent dorénavant de freiner l’arrivée de migrants par le renforcement des contrôles migratoires et l’augmentation de la répression, en vue de faciliter leur déportation. La honteuse « directive retour », adoptée par les 27 pays de l’Union Européenne en juin 2008, prévoit la possibilité d’incarcérer dans des centres de rétentions jusqu’à 18 mois, et sans aucune forme de procès, des migrants sans papiers avant leur expulsion. La France avait déjà voté la loi Hortefeux en 2007 rendant les conditions d’immigrations plus difficiles et introduisant la possibilité de pratiquer des tests ADN pour vérifier les liens de filiation. Suivant le même mouvement, l’Espagne vient d’adopter une troisième réforme législative de sa controversée « ley de extranjeria » qui augmente de 50 à 60 jours le temps légal de détention des sans papiers et criminalise les personnes aidant au séjour d’étrangers par des amendes allant jusqu’à 10 000 euros.

Le retour pose de nombreux problèmes dont celui de revenir humilié et sans espoir dans un pays frappé de plein fouet par la dette, celle-ci provoquant une hémorragie financière, qui, asphyxiant les services publics vitaux, encourage de nouveaux départs : la boucle est ainsi bouclée. La cause du phénomène réside bien dans la pauvreté structurelle encourageant l’exode et non dans nos politiques d’accueil et d’expulsion.

Nous savons que les pays riches, par l’entremise de leurs multinationales pillent les ressources des pays injustement appelés « pays pauvres ». Une fois la plus-value réalisée sur le dos des travailleurs, ces mêmes multinationales peuvent exporter leurs bénéfices vers les maisons mères situées la plupart du temps au nord industrialisé. En 2008, ces multinationales implantées au Sud ont rapatrié 298 milliards de dollars de bénéfices au Nord. Il ne restera pour le pays dit « pauvre », qu’une maigre part de la richesse extraite de son sol avec laquelle il devra rembourser une dette dont il est devenu l’esclave économique. En effet, lorsque l’on compare les flux d’argent entrants destinés en nouveaux prêts et dons avec les capitaux sortants en remboursements du capital et intérêts, il y a bien un envoi de capitaux vers les supposés créanciers du Nord. Cela entraine une réelle hémorragie financière que nous appelons « transfert net de la dette » |3| : les pays du Sud ont ainsi destiné 18,9 milliards de dollars aux pays riches, en ce qui concerne la dette extérieure publique en 2007. Il faut souligner que pour aider leurs familles restées dans ces pays saignés aux quatre veines par la dette, les immigrés envoient plus du double de la « généreuse » Aide publique au développement (APD). APD aux pays du Sud qui, soit dit en passant, n’atteint même pas les 0,7 % du RNB promis en 1970. Les immigrés ont ainsi envoyés 251 milliards de dollars en 2007 dans leurs pays d’origines, comparés aux 104 milliards de dollars d’APD. Les pays en développement (PED), ont remboursé (service de la dette publique interne et extérieure) le chiffre hallucinant de 800 milliards de dollars à leurs créanciers en 2007, ce qui correspond à la somme calculée par différentes institutions de l’ONU nécessaire à la satisfaction des besoins humains fondamentaux pour toute la planète pendant dix ans. Cette somme faramineuse, au lieu de la destiner à l’éradication de la pauvreté, va directement aux créanciers. Les États destinent donc une part de leur budget, souvent beaucoup plus importante, au remboursement de la dette que pour leurs services publics de santé ou d’éducation |4|. Enfin, le piège de la dette ne serait pas complet si nous n’ajoutions les conditions qui accompagnent ces prêts. Ces conditions, dénommées « Plans d’ajustement structurel » (PAS), dictent les politiques économiques du pays endetté, sous la supervision du FMI, lui dérobant ainsi toute souveraineté. Les ajustements imposés tendent à supprimer les subventions aux produits de première nécessité entrainant des émeutes dites « de la faim » et prescrivent, entres autres, les privatisations qui aboutissent à l’augmentation inéluctable des tarifs. Dans un tel contexte, il parait difficile de survivre dans ces pays pillés dits « en développement » et la population fuit la pauvreté structurelle à la recherche de meilleures conditions de vie.

Selon l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), il y aurait sur les quelques 200 millions de migrants, 67 millions de personnes obligées de fuir leur foyer (migration forcée) en 2008 |5|. La plus grande partie des déplacés ou réfugiés sont des conséquences de conflits armés (26 millions) ou de désastres naturels (25 millions). Contrairement à une idée reçue, les réfugiés se déplacent majoritairement dans leur propre pays ou vers un autre pays du sud voisin et non en Europe |6|. Le pays qui a le plus accueilli de réfugiés est le Pakistan avec 1 780 900 personnes en 2008. Les pays européens arrivent bien après avec l’Allemagne à la quatrième place (582 700 refugiés) |7|. L’Europe n’est pas le refuge de la misère du monde comme se plaise à le dire certains pour justifier la politique migratoire en cours. Rappelons que la France a expulsé 23 200 « étrangers » ou sans papier en 2007 et plus de 29 000 en 2008 |8|. L’Espagne reçoit une pression constante des membres de l’Union européenne pour freiner l’arrivée d’embarcations depuis l’Afrique. Frontex, est l’organisme de surveillance des frontières extérieures de l’Union européenne, créé en 2005, chargé de réaliser des activités d’ « interception » et « déviation » sur les côtes d’Afrique occidentale. Est-ce pour réduire les statistiques alarmantes de l’immigration que Frontex a vu son budget exploser, passant de 6 à 35 millions d’euros en trois ans |9| ? Certaines ONG, ne pouvant surveiller toutes les opérations de Frontex en mer, s’inquiètent de possibles exactions aux droits de l’homme.

L’Espagne destine quelques 700 millions d’euros à l’aide au développement de l’Afrique occidentale |10|, mais cette assistance est conditionnée à l’adoption d’accords de réadmission. En clair, l’Espagne augmente son aide publique au développement (APD) en échange d’un accord de principe sur l’accueil d’immigrés expulsés. Encore une mesure comptabilisée dans l’APD bien qu’elle n’aide aucunement au développement dudit pays. Un des points d’entrée de l’Espagne et de l’Union européenne, les îles Canaries, ont reçu une grande quantité de migrants par mer durant les dernières années depuis l’Afrique occidentale et septentrionale : plus de 30 000 seulement en 2006. Ce chiffre inclu plus d’un millier de mineurs non accompagnés, venant du Sénégal, Maroc, Mali, Mauritanie et autres pays d’Afrique subsaharienne. Bien que ces chiffres aient légèrement baissé en 2007 (serait-ce dû à l’augmentation des expulsions des opérations Frontex ?), on peut craindre le pire avec les conséquences de la crise alimentaire et financière. On estime entre 400 et 1 000 par an le nombre de personnes, victimes invisibles, qui meurent dans ces trajets.

Comme nous l’avons vu à Ceuta et Melilla en 2005 |11|, ce n’est pas en construisant des murs pour fortifier notre riche Europe que l’on arrêtera la pression migratoire pour échapper à des conditions de vie indignes. Les candidats à l’émigration dans l’espoir de sauver leur famille restée sur place continueront à affluer aux portes des pays occidentaux tant que nous n’aurons pas résolu le problème de la pauvreté. La solution à l’émigration ne réside donc pas dans le contrôle des frontières et la répression allant jusqu’à la déportation, mais bien dans le respect de la dignité humaine au Nord comme au Sud.

Jérôme DUVAL
16.11.09

Notes :
|1| Público, 20 juillet 2009.
|2| Selon l’INE (Instituto Nacional de Estadísticas), il y avait 2.174.200 chômeurs au premier trimestre 2008 contre 4.010.700 au premier trimestre 2009.
|3| Le transfert net de la dette est la différence entre le service de la dette (remboursement du capital et des intérêts) et les sommes reçues en dons et nouveaux prêts sur la même période.
|4| En 2006, l’Equateur a consacré 38% de son budget au remboursement de la dette, alors que la part du budget destiné à l’ensemble des dépenses sociales représentait 22%. (Millet Damien, Toussaint Eric, « 60 Questions, 60 réponses sur la dette le FMI et la Banque mondiale », Syllepse, 2009. p.27)
|5| Il faut ajouter à ce chiffre les 4,7 millions de refugiés Palestiniens sous le mandat de l’UNRWA et qui ne sont pas comptabilisés par l’UNHCR.
|6| De ces 67 millions de déplacés, il y en a 51 qui sont des déplacés internes (dans le même pays)
|7| Lire le rapport : 2008 Global Trends, UNHCR, 2009.
|8| Papa Faye : http://www.cadtm.org/Migration-et-developpement-de-l#nh7.
|9| Site de Frontex : http://www.frontex.europa.eu/finance/
|10| ACNUR : http://www.eacnur.org/media/docs/ACNUR_EVALUACION_CANARIAS.pdf
|11| Les polices espagnoles et marocaines ont tiré sur des centaines de personnes, migrantes et demandeurs d’asile, qui tentaient de traverser les murs les séparant de Ceuta et Melilla. Plusieurs dizaines de personnes sont mortes, assassinées pour avoir tenté de franchir une frontière.
Source: CADTM

samedi 21 novembre 2009

Rassemblement pour dénoncer la violence des policiers belges

Rassemblement pour dénoncer la violence gratuite de certains policiers de Bruxelles.
Leurs exactions ne doivent pas restées impunies.
Vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=mZnUem61Wlo

Venez ce samedi 21 novembre 2009 à 16h
devant la Palais de Justice de Bruxelles

« Ne soyez pas spectateurs »

Rappel des faits en visionnant cette vidéo :
Video : http://www.youtube.com/watch?v=WJMk7MU3o9E

Source : JT 19h00 de RTL TVI, le 17 novembre 2009
Infos CAD au 0488.613.956

jeudi 19 novembre 2009

Puisque ni Arafat, ni Abbas, ni Haniyeh ne conviennent… n’est-il pas temps de tirer les conclusions ?

Pour tout observateur attentif, rien de bien neuf dans les déclarations récentes de l’ensemble de la diplomatie occidentale à propos de la décision du président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas de ne pas se représenter aux élections prochaines, prévues début 2010. Chacun y est allé de sa petite intervention – jusqu’à Shimon Pérès ! – pour inviter l’intéressé à revoir sa position.

Là où les représentants de nos divers gouvernements ont ignoré depuis des décennies, la détérioration toujours plus grave de la situation dans les Territoires occupés par Israël et tout particulièrement à Gaza, l’empressement à soutenir de manière presque unanime et encourager Mahmoud Abbas à se représenter à ces futures élections, devrait au minimum, nous interpeller.

En effet, comment comprendre que pendant des années, nos élus et leurs médias serviles n’ont cessé de mettre en exergue la corruption endémique et généralisée de l’appareil étatique palestinien jusqu’à son sommet ; n’ont cessé d’abandonner les leaders palestiniens à leur funeste sort ; n’ont cessé d’ignorer les multiples compromis acceptés par une population étranglée ; n’ont cessé d’encourager et soutenir les initiatives israéliennes de tous genres, y compris dans le laisser-faire du Mur d’apartheid, dans l’alliance du gouvernement avec l’extrême-droite, dans le blocus assassin de la Bande de Gaza, dans l’emprisonnement de parlementaires et de mineurs, dans la non-application des résolutions des Nations-unies et le non-respect du Droit international et humanitaire, etc… et d’assister au revirement soudain de ces mêmes élus trouvant aujourd’hui toutes les qualités à Mahmoud Abbas, pour qu’il reste à la tête d’un hypothétique Etat ? Comment comprendre une telle attitude, sinon que l’homme de l’ombre, le pâle représentant des Palestiniens, celui-là même qui parfois s’accrochait au cou d’Ehud Olmert pour l’embrasser est tellement consensuel, tellement faible qu’il convient parfaitement aux interlocuteurs israéliens en premier lieu et par ricochet à tous ceux qui soutiennent activement Israël dans la poursuite de sa politique profondément injuste, hors-la-loi et criminelle ?

A l’heure où Mahmoud Abbas se dirige peut-être vers la décision politique la plus courageuse de sa carrière, c’est la panique dans les chancelleries. Perdre un tel interlocuteur s’avère sans doute perdre un allié bien utile et fort peu encombrant. La décision est même interprétée par certains comme une manœuvre tactique visant à le rendre incontournable, indispensable, quelques mois avant les élections, lui assurant ainsi la certitude d’une réélection aisée et massivement soutenue de l’extérieur. Et puis, qui donc pourrait remplacer cet évanescent papy, si peu vindicatif, si peu déterminé, si policé et si soumis aux dictats qui lui sont imposés !? A 74 ans, la retraite volontaire de celui-là même qui fut l’un des artisans des moribonds Accords d’Oslo ne semble pas recevoir l’aval de ses interlocuteurs étrangers qui n’osent imaginer devoir faire face à un nouveau candidat dont on ne connaît pas encore le nom, ni la tête, et moins encore les intentions. Diable, que nous préparent encore ces imprévisibles insoumis !?...

Or, pour la population palestinienne qui a tout enduré depuis plus de soixante ans sans percevoir la moindre lueur dans l’avènement de son Etat, ces prochaines élections ne sont-elles pas une opportunité de faire table rase de tout ce qui a manifestement échoué ? Et d’en tirer les conclusions ? Puisque rien ni personne ne semble jamais convenir aux différents gouvernements israéliens : ni Yasser Arafat qui était trop ceci, ni Mahmoud Abbas qui est trop cela, ni Ismaïl Haniyeh qui n’est ni ceci ni cela tout en même temps ; qu’ils volent, pillent, emprisonnent et massacrent toujours plus leurs voisins au fil des ans ; qu’ils refusent obstinément l’arrêt de la colonisation et par leur comportement affichent une arrogance peu commune, peut-être est-ce le moment de remettre en cause le partage-même de ce qui fut décidé sans l’avis des premiers concernés, en 1947… et de dénoncer la solution choisie par les États dits démocratiques qui leur fut imposée, la déclarant caduque et impossible à réaliser de par l’intransigeance coloniale israélienne…

Et peut-être dans la foulée conviendrait-il de rappeler que finalement, le problème des pogroms puis du génocide des juifs pendant la dernière guerre mondiale était bien un problème européen qui ne concernait pas le Proche-Orient où ils vivaient tranquilles. Problème qui dès lors, ne devrait pas trouver sa solution sur le dos des Palestiniens qui aujourd’hui continuent à payer notre ardoise ! Et de suggérer aux Européens et leurs alliés de trouver sur leurs terres, un endroit pour l’établissement de l’Etat « juif » d’Israël. Ce sera l’occasion de voir si leur détermination au soutien d’un tel État déguisé en démocratie sera toujours aussi appuyée et inconditionnelle…

Ainsi, voilà bientôt deux ans, je proposais dans La Démocratie Mensonge, une solution à la question israélo-palestinienne, sous forme de « pensées interdites » :

« (…) Si l’on regarde l’Histoire humaine, rien n’y est jamais définitif. Tout est, là également, en constante évolution. Et tout particulièrement, les frontières délimitant les limites de tel ou tel pays. Il n’est qu’à jeter un œil sur les cartes géographiques d’antan. Celles d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec celles d’hier ou d’avant hier. Et ne sont probablement pas à l’image de celles de demain. Transformées elles aussi, par la conjonction des forces qui les (re)dessinent. Et dans ce cas-là, les forces en question sont la volonté et les décisions des hommes et des femmes qui peuplent le monde et ses régions, et en modèlent, en modifient ses étendues et ses limites. Il ne faut pas remonter bien loin dans le passé pour en avoir des exemples : que ce soit en ex-URSS, en ex-Yougoslavie, en ex-Tchécoslovaquie pour ne parler que d’une Europe qui n’a de cesse de se redessiner, les récentes nouvelles frontières sont nombreuses. Et ne sont certainement pas définitives. Dans quelque temps, qu’adviendra-t-il du Kosovo, du Monténégro, de l’îlot russe de Kaliningrad enclavé en pays baltes eux-mêmes rattachés à l’Union européenne, du Kurdistan inscrit sur plusieurs pays, du Sahara occidental, ou du Tibet, … ? Bien malin qui pourrait en dessiner aujourd’hui les futures frontières.

Mais l’observation des faits scientifiques nous a appris aussi autre chose, d’essentiel : dans son évolution, l’univers a horreur du gaspillage d’énergie, étant entendu que rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Pour une fois, essayons donc d’en tirer les leçons et de nous les appliquer.

Il n’y a pas si longtemps, au moment où quelques responsables juifs réclamaient une terre pour accueillir leur projet de foyer national, étaient envisagées trois éventualités : la Palestine, l’Argentine et l’Ouganda. Le choix s’est porté sur la Palestine, pour diverses raisons dont celle d’un retour à la Terre Promise… cette fadaise ! Aujourd’hui, plutôt que de continuer dans cette option qui paraît sans issue, dans cette obsession sanglante et meurtrière d’imposer les frontières du jeune État d’Israël au cœur de la Palestine historique dont les habitants n’ont jamais eu leur mot à dire sur cette décision, et d’en payer le prix le plus fort depuis 60 ans, pourquoi ne pas envisager une quatrième voie, plus économe à tout point de vue ? En outre, dans l’esprit de la « globalisation » où tout est bon à n’importe quelle entreprise pour améliorer ses marges bénéficiaires par l’entremise de la délocalisation, l’idée s’inscrit tout à fait dans l’air du temps…

De toutes les manières, plus les années passent, plus la domination d’Israël sur la région semble comptée. Depuis 1967, à l’inverse de ce qui apparaît au premier coup d’œil, l’Etat israélien a perdu une partie du terrain volé à ses voisins. Il a rétrocédé le Sinaï à l’Egypte, a quitté la majeure partie du Sud Liban, s’est retiré de Gaza, et devra tôt ou tard négocier le Golan syrien… avant d’entamer des pourparlers au sujet des nombreuses colonies implantées en Cisjordanie dont on sait que toutes sont illégales.

Son recours à une oppression féroce sur ce qui lui reste en est d’autant plus brutale : les Palestiniens en font les frais chaque jour… avant, sans doute, l’implosion de l’Etat israélien sous sa forme actuelle, condamné à disparaître par la définition même de ses statuts racistes et de ses pratiques d’apartheid impossibles à perpétuer éternellement dans un monde qui prône la « démocratie » comme modèle…

L’Algérie a résisté pendant plus de 130 ans à l’occupation française… Même dans un infernal quotidien, les Palestiniens savent avoir encore du temps devant eux… et il est fort improbable que les pays arabes voisins acceptent la disparition du 3ème lieu saint de l’Islam à Jérusalem, au seul profit du judaïsme…

Ainsi, puisqu’il est établi que les États-Unis soutiennent inconditionnellement et, envers et contre tout, le gouvernement et le peuple israéliens, pourquoi ne pas offrir à ces derniers, l’un des plus grands espaces qui soit – la superficie des USA est de 9.630.000 km² et celle d’Israël de 20.770 km², soit moins de 0,25 % du territoire américain – en leur permettant d’y édifier leur État ? Les espaces désertiques ne manquent pas dans le Sud-Ouest des USA et quelques grands déserts pourraient bien accueillir ceux qui semblent avoir un penchant atavique pour la chose.

Avec les techniques actuelles, nul doute qu’il soit possible de déménager les quelques vieilles pierres restantes du Mur des Lamentations… Et si vraiment cela ne pouvait être envisagé par crainte de dommages irréversibles au site historique, ou par respect pour ceux qui désireraient rester à Jérusalem, ainsi que pour le tourisme qui retrouverait-là son affluence d’antan, on pourrait assurément compter sur les techniciens d’Hollywood pour effectuer de parfaits décors de la Ville Sainte, plus vrais que nature ! Et pourquoi pas, envisager jusqu’à la reconstruction totale du Temple de Salomon qui trônerait alors, dans toute sa splendeur, au centre d’une nouvelle capitale, baptisée New-Jerusalem !?

Ce serait tout avantage pour les Israéliens : ils ne seraient pas trop dépaysés par l’environnement naturel ; seraient directement sous l’aile protectrice et satellitaire de leur bienfaiteur ; ne devraient plus utiliser leur argutie habituelle de peurs paranoïaques alimentées par la présence d’Arabes et de musulmans innombrables à leurs frontières ; n’auraient plus besoin d’un budget militaire exponentiel pour garantir la paix avec leurs voisins, ce qui leur permettrait de se pencher sur le problème réel de la pauvreté dans le pays ; n’auraient plus à vivre en état de stress permanent parce qu’ils seraient mieux abrités d’éventuelles attaques suicides ; pourraient se livrer sans limite à leur occupation favorite, à savoir, l’extension de leur territoire, etc… Le colossal budget militaire ainsi économisé pourrait servir à édifier très rapidement les infrastructures modernes dont ils bénéficient aujourd’hui, et pourrait en outre être consacré aux soins psychologiques indispensables pour soigner les nombreuses névroses d’une grande majorité de citoyens.

Enfin, comble de bonheur, ils seraient proches du Saint des Saints puisque le souffle divin traverse aussi le Président yankee [à l’époque du président Bush- ndlr], qui conduit désormais le monde de vision en vision… Comme on peut le voir, là également, point de dépaysement…

La région du Moyen-Orient serait finalement libérée de l’une de ses tensions majeures. La Communauté internationale serait définitivement débarrassée de l’un de ses plus épineux problèmes puisque le cas échéant, tout problème israélien deviendrait interne aux États-Unis. Là également, que d’économies d’argent et d’énergie ! Le calme reviendrait sans doute dans l’ensemble de la région. Ainsi peut-être que sur les cours pétroliers. Le nouveau Moyen-Orient ainsi reconstitué pourrait être sécurisé d’Est en Ouest et du Nord au Sud et nettoyé de tout danger nucléaire, y compris en Iran. Et les peuples libérés pourraient enfin se consacrer à l’essentiel. Ce qui au vu des dégâts à tous niveaux, éliminerait le chômage et assurerait du travail pour tous, pendant des décennies entières. Nous serions en Europe, soulagés des interventions indigestes des prétentieux de salons, politologues incompétents, journalistes verbeux, « spécialistes » pédants, etc… Et chacun de nous pourrait en définitive, consacrer son temps à autre chose.

Quand on voit les milliards engloutis, dans la conquête spatiale pour les armes sophistiquées des uns, dans la reconstruction et l’aide humanitaire sans fin des autres, sans compter les coûts indécents d’une diplomatie inopérante de tous, en termes strictement économiques, l’impact d’un tel plan serait i-ni-ma-gi-na-ble ! Au lieu d’entraîner les forces vives du pays dans leurs guerres ruineuses, les États-Unis pourraient booster leur économie de façon vertigineuse. Les places boursières s’envoleraient. Et leur image extérieure retrouverait une blancheur (presque) immaculée.

Plutôt que de renouveler sans cesse des promesses jamais tenues à propos d’un futur État palestinien, celui-ci pourrait éclore dans ses limites historiques, et la place libérée par une partie de la communauté juive permettrait d’y accueillir tous les réfugiés entassés dans les pays voisins qui, eux aussi, seraient débarrassés d’un douloureux problème à l’intérieur de leurs frontières… Tous les Israéliens, juifs ou non, qui le désirent pourraient rester en Palestine et cohabiter sereinement avec leurs compatriotes arabes, musulmans, chrétiens ou laïcs, comme c’était le cas par le passé, ainsi que dans nombre de pays de par le monde.

De son côté, le nouvel Israël pourrait négocier son rattachement comme 51ème Etat aux cinquante actuels qui forment les États-Unis d’Amérique. Il serait ainsi, enfin reconnu par toutes les Nations, y compris par les États arabes les plus réticents, dans son « droit d’exister »…

L’ensemble des anciennes Résolutions des Nations Unies seraient déclarées caduques et une nouvelle ère de réelle prospérité s’ouvrirait pour chacun. Bref, ce serait la paix pour tous, dans le meilleur des mondes… Cela s’avèrerait une véritable manne céleste, proche du miracle… Mais, quoi de plus naturel, pour le peuple élu dont les plus convaincus n’ont de cesse de répéter qu’ils sont en dialogue direct avec Dieu !? (…) »

Daniel Vanhove
18.11.09
Observateur civil – Membre du MCP (Mouvement Citoyen Palestine)
La Démocratie Mensonge – 2008 – Ed. Marco Pietteur – coll. Oser Dire