jeudi 30 avril 2009

Nos partis seraient trop riches et trop puissants

Deux politologues de la KUL publient un livre cinglant. Il assassine le financement public des partis politiques : ces derniers seraient de plus en plus riches et donc de plus en plus puissants.

Chaque année, les partis politiques puisent 53 millions d’euros dans l’argent public : c’est le total des dotations qui leur sont allouées. Les partis ne reçoivent pas le même montant. Les moyennes avancées par les chercheurs universitaires ont été calculées sur une période allant de 2000 à 2007. En quelques chiffres, le PS reçoit 11 millions, le MR plus de 8 millions, Ecolo 4, 76 millions et le CDH reçoit 4,64 millions.

En Belgique, l’aide de l’Etat est considérable

Chez nos voisins, la situation n’est pas la même : en Allemagne et en Hollande par exemple, l’aide que l’Etat apporte aux partis représente 30% de leurs revenus. Chez nous, l’aide de l’Etat pèse bien plus lourd dans la balance : elle intervient à hauteur de 59% en ce qui concerne les revenus annuels d’Ecolo, 67% en ce qui concerne le PS, 78% pour le MR et 86% pour le CDH.

Les membres et les mandataires se cotisent

Les membres de chaque partis cotisent, mais c’est le PS qui pousse le plus ses militants à participer : 8% des ressources du parti vient de leur participation, alors que la moyenne des autres partis tourne autour de 4 à 5%. En ce qui concerne les mandataires, ils contribuent également. Mais là, c’est Ecolo qui remporte la palme : 20% de ses recettes sont assurées par une ponction de 40% du salaire de chaque élu. La moyenne nationale est de … 5%, tandis que le PS atteint les 16%.

Les partis font fortune

Lorsqu’on compare les dotations aux dépenses, on remarque que les campagnes ne dévorent qu’un tiers de l’argent fourni. Sans oublier que nous ne votons pas chaque année ! Selon les deux auteurs, les partis seraient donc en train de faire fortune, et d’amasser de l’argent en une sorte d’épargne. La fortune des cinq plus grands partis (PS, MR, Open VLD, SP.A-Spirit et CD&V à l’époque du cartel avec la NV-A), avoisinait les 14,6 millions d’euros.

Pas d’élu, pas d’argent

Le problème qui se pose, est celui d’un tout jeune parti qui voudrait se lancer : il doit le faire sans argent aucun, puisque c’est le parlement qui décide du montant octroyé aux partis, en fonction des résultats des élections. Un parti qui n’aurait pas encore d’élu ne reçoit pas un sou : les auteurs lancent donc l’idée d’instaurer une prime de lancement pour être plus équitable, au lieu de ne prêter qu'aux riches.


http://www.rtlinfo.be/rtl/news/article/238398/--Nos+partis+seraient+trop+riches+et+trop+puissants

mercredi 29 avril 2009

Un ouvrier marocain tué par la police

Bruxelles

Dimanche 19 avril dernier, Mohamed Saoudi, un ouvrier communal d'origine marocaine qui se rendait vers son travail, a été tué de deux balles, tôt le matin, par un policier à Schaerbeek, un quartier de Bruxelles, selon « La Dernière Heure – LDH- ». Le principe de légitime défense a été établi d'après l'enquête préliminaire mais l'instruction n'est pas encore terminée.

Un ouvrier marocain tué par la police Selon le parquet de Bruxelles cité par l'agence de presse « Belga », deux policiers étaient en patrouille lorsque l'homme les a appelés à l'aide. Il les a ensuite menacés et sans qu'ils parviennent à le calmer, il a sorti un couteau et a blessé au bras un des policiers. Le second lui a tiré deux coups de feu, à la poitrine et au bras; le blessant mortellement. Les deux policiers ont été entendus mais aucune mesure n'a suivi leur interrogatoire.

La famille de l'ouvrier s'est constituée en partie civile auprès du parquet de la capitale selon LDH. Officiellement, l'autopsie a confirmé d'après la LDH à la mort causée par de deux balles. Mais sa famille doute de la version des évènements relatée par le parquet toujours selon le quotidien, au moins sur cinq éléments essentiels: « la genèse du drame, l'attitude de Mohamed Saoudi, le nombre de coups de feu, le comportement des policiers après les tirs et le retard de plusieurs heures pour prévenir la famille, à 15 h de l'après-midi ».

D'ailleurs l'imam (qui n'est pas médecin rappelle LDH) qui a lavé la dépouille mortelle a déclaré le mercredi 22 avril, avoir constaté plus de deux blessures sur le corps. « Une blessure par balle en effet dans le haut du bras gauche et deux (et pas une), assez rapprochées, au milieu du thorax » a t-il dit. Or le parquet a certifié quelques heures après le drame, que le policier avait tiré deux fois. Dans tous les cas, sa famille qui dit faire confiance à la justice réclame la lumière sur cette affaire. Elle refuse cependant d'accepter les comportements décrits du défunt. Il n'avait pas d'antécédents judiciaires ou psychologiques, il n'était ni alcoolique ni drogué assurent les siens. Un collègue de travail de Mohamed Saoudi à la voirie a affirmé à LDH qu'il n'avait jamais rencontré quelqu'un d'aussi calme comme lui en 17 ans de service. Pour les policiers, l'homme était dans un état second au moment des faits.

La tension est montée d'un cran dans plusieurs quartiers de la capitale belge depuis la fusillade. Face à la mise en circulation de tracts provocants et de « nombreux appels à l’émeute sur les blogs » selon un magistrat cité par LDH, la famille Saoudi a appelé au calme et s'est désolidarisée de tout mouvement de rue. La Belgique prouvera t-elle son exemplarité en matière de justice? Les Saoudi attendent la vérité.


Ibrahima Koné
Copyright Yabiladi.com (http://www.yabiladi.com/article-societe-3186.html)

mardi 28 avril 2009

Le FC Brussels reçoit l'équipe nationale palestinienne le 6 mai prochain

Ce match de prestige marquera le 60e anniversaire de l'UNRWA, l'agence onusienne d'aide aux réfugiés palestiniens. Le match pourrait être retransmis dans les camps palestiniens

BRUXELLES La jeune équipe nationale palestinienne de football effectuera le 6 mai prochain son premier déplacement en Europe. Elle affrontera le FC Brussels, club belge de deuxième division, à l'occasion d'un match de prestige pour le 60e anniversaire de l'UNRWA, l'agence onusienne d'aide aux réfugiés palestiniens.

Les billets seront vendus au prix de huit euros, et les bénéfices seront reversés en faveur de projets de scolarisation de l'UNRWA, a expliqué à l'agence Belga l'échevin des sports de Molenbeek, Jamal Ikazban.

Les réfugiés palestiniens pourront peut-être eux aussi suivre les performances de leur équipe. Des négociations sont actuellement en cours en vue d'une retransmission du match dans les camps, a en effet précisé M. Ikazban.

Les réfugiés palestiniens pourront peut-être eux aussi suivre les performances de leur équipe. Des négociations sont actuellement en cours en vue d'une retransmission du match dans les camps, a en effet précisé M. Ikazban.

Baptisé "A goal for peace" ("Un but pour la paix"), l'événement devrait également attirer diverses personnalités politiques dans les gradins du stade Edmond Machtens.

Reconnue par la FIFA depuis 1998, l'équipe nationale palestinienne rencontre de nombreuses difficultés en raison du contexte israélo-palestinien. Après avoir longtemps reçu ses adversaires à Doha (Qatar), elle a joué en octobre dernier son premier match à domicile, contre la Jordanie, dans un nouveau stade construit à Jérusalem-Est. La rencontre amicale contre le FC Brussels sera son premier déplacement en Europe.

Invité à donner son pronostic pour la rencontre, M. Ikazban a souligné que "le résultat du match n'a aucune importance". Il s'agit surtout de "montrer que c'est un peuple qui mérite la reconnaissance", a-t-il affirmé.


© La Dernière Heure 2009

lundi 27 avril 2009

Bruxelles mal gérée, son seul destin de chancre social !

"Face à son futur avec peu de citoyens bruxellois restants et européens, Bruxelles accuse un lourd déficit sur trois points: elle n'est pas un modèle de ville durable, elle n'est pas un vrai lieu de dialogue interculturel, et n'offre pas des chances d'avenir à tous ceux qui y vivent, constate la "plate-forme de la société civile bruxelloise"

« Bruxelles doit être gérée autrement » n’est pas une revendication nouvelle même si émise par une plate-forme spontanée d’une partie de la société civile entre novembre 2008 et avril 2009, durant une cinquantaine d’heures de 18 conférences-débats citoyens encadrés par une cinquantaine de scientifiques de L’ULB, Saint-Louis et la VUB et qui se revendique de constituer les forces vives bruxelloises sans imposer quoi que ce soit aux décideurs politiques défaillants dans ces revendications pourtant de longue haleine.

La plate-forme de la société civile bruxelloise n’a toutefois pas réussi à toucher le public des ressortissants de l’Union européenne et la population immigrée de la capitale qui représente 40 pc de sa population, ce qui met en évidence l’inexistence de dialogue entre les communautés qui doivent cohabiter et donc malheureusement sans avenir réel !

Une initiative qui a le mérite d’exister et de soulever probablement une polémique grandissante qui se nourrira autour de cette synthèse des rapports scientifiques en présence, mais dont rien ne changera sans la motivation urgente d’une intervention des élus qui semble "gelée au frigo" les interventions sociales nécessaires et abondantes de Bruxelles en matière de développement économique et de création d’emploi pour cette densification de population bruxelloise demeurant sans avenir (40% de la population).

Aucune réponse concrète à ce jour d’aucun parti bruxellois sur le "comment faire maintenant" et qui se situe toujours au stade des réflexions, pendant ce temps le gouffre béant du déficit social ne s’ouvre sans perspective d’aucun moyen financier supplémentaire?
Le Bureau du Plan prévoit jusqu’à 150 000 nouveaux habitants à l’horizon 2020. Comment va-t-on pouvoir réussir ce "city-boom" de manière durable ? Comment loger les nouveaux-venus ? Mais aussi comment les scolariser ? Où trouver le travail (s’il y a du travail pour tout le monde) ?

Des enjeux qui amènent de nombreuses questions, alors que le contexte actuel des enjeux sociétaux n’a toujours aucune résolution ne fût qu’en matière de chômage.
Une plate-forme de discussion à Bruxelles est valable, mais pas suffisante même s’il s’agit d’un processus démocratique mobilisateur inédit qui aurait dû toucher tous les habitants par voie d’enquête publique sur les possibilités de changement pour Bruxelles ; cette démarche de 2.600 personnes non représentatives de la population bruxelloise entière et hors immigration n’aura rien apporté de nouveau sur les réactions risquées des Bruxellois même si toute la population bruxelloise avait été interpelée à ce sujet, ce qui n’est pas le cas !

"Il y a le feu" à Bruxelles surtout par sa proportion de surpopulation précarisée d’origine non belge, la situation a mis le temps de s’installer progressivement sans réaction aucune sinon que qualifiée d’extrémiste, il y eût eu l’époque "Nolsienne" avec la montée de l’extrême droite du FN et du Vlaams Blok très vite contrecarrée par la loi Moureaux (PS) contre le racisme, imposant l’immigration indéfinie et illimitée dans le temps dont l’explosion démographique bruxelloise actuelle mais sans aucun outil d’insertion prévu par le travail en quantité appréciable.

L’effet de la saturation d’immigrés non européens dans bons nombres communes sur les 19 et sur à peine trois décennies, en remplacement d’une population autochtone bourgeoise et ouvrière d’origine "contributive et prospère", d’une époque devenue très vite révolue, ayant dû s’exiler dans les autres régions pour des besoins sécuritaires tellement l’intégration de ces populations constituent un échec d’ailleurs dénoncer par le député MR Daniel Ducarme ; les problématiques de ville concentrationnaire comme Bruxelles des questions typiques de précarisation se sont déployées surtout en matière d'enseignement ( la sonnette d’alarme est déjà tirée), de logement, de mobilité et de relation de cohabitation avec les voisins culturellement différents, la fracture sociale s'approfondit: les élus de demain devront agir pour que la Région-capitale ne se mette pas dans une "situation hors contrôle", c’est ce qu’affirme l’organisateur de cette plate-forme, Alain Deneef, au terme des états généraux de Bruxelles, organisme non représentatif au Gouvernement bruxellois.

Il est moins cinq pour le destin de Bruxelles est une lapalissade de plus qui ne surprendra aucun Bruxellois autochtone, car la grande particularité de nos gestionnaires de grande ville comme la Capitale bruxelloise s’est de toujours intervenir lorsqu’il est trop tard, d’aucuns diront qu’il est toujours temps d’exécuter quelque chose dans l’urgence, mais nos politiciens multi partis, mauvais gestionnaires de la Ville et n’étant préoccupé que par le plein des voix électorales pour leurs réélections (CDH, le PS Bruxellois à plus de 30% de candidats d’origine étrangère sur ses listes), ne semblent pas être conscient de ce qu’ils ont fait de Bruxelles depuis l’implantation des institutions européennes et des vagues successives de l’immigration non européenne qui s’est substituée à une bonne part de sa population bruxelloise, essentiellement une population n’ayant d’autres moyens que d’être assistée, n’accomplissant que peu de retour voire aucun échange envers la Région bruxelloise d’accueil.

Une ghettoïsation de groupes d’appartenance ethnique différente qui constitue notre société multiculturelle imposée sans aucun choix des électeurs bruxellois et sans mesures des conséquences d’avenir, la Ville est envahie d’ « un mal-être social » de toute part déjà difficilement assimilable par manque de solutions et pour les Bruxellois, pour les européens qui viennent s’installer en dehors des eurocrates et des non européens dont le taux d’installation se poursuit encore aujourd’hui d’une façon effrénée, car Bruxelles est aussi enclavée entre les deux autres Régions qui manipulent en tout sens et pour leurs profits économiques concevables tous les gros moyens financiers qui pourraient intervenir pour le développement de la Région bruxelloise cependant sous-financée, mais devant répondre à des exigences sociales sans précédent pour l’avenir proche.

Comment faire s’il n’y a aucune limitation de l’immigration raisonnée à bon escient en fonction des critères essentiellement d’avenir économique et non des facilités sociales ?
Vouloir reporter les problèmes sur les régions avoisinantes serait reporté le problème sur les voisins (le projet d’Hinterland bruxellois) et d’appauvrir, de modifier sans doute la qualité de vie retrouvée loin de la concentration de la population urbaine de la Ville inadaptée au mode de vie de nos Bruxellois européens, je pense en vérité qu’il faut accepter de poser des limites au développement d’une ville comme Bruxelles qui n’était initialement pas prévue en tant que telle, plutôt que de satisfaire en nombre pour répondre aux attentes électorales politiciennes et ne vaut-il pas mieux de sauver primordialement la qualité de vie de tous ?


http://www.lesoir.be/regions/bruxelles/il-y-a-le-feu-a-bruxelles-2009-04-25-702966.shtml

http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/498097/il-est-moins-cinq-pour-le-destin-de-bruxelles.html
http://www.rtbf.be/info/il-est-plus-plus-que-temps-dagir-pour-le-destin-de-bruxelles-e-generaux-102530

samedi 25 avril 2009

Le racisme, plus répandu qu’on le croit et souvent impuni


Une large enquête européenne démontre que le racisme et les discriminations sont très réels dans l’UE, mais les victimes ne portent pas plainte. Par résignation ou par peur. En Belgique, le Centre pour l’égalité des chances confirme et déplore un manque de confiance dans les services de police, mais aussi dans les institutions en général.

« L’enquête révèle que la discrimination, le harcèlement et les violences à caractère racial sont beaucoup plus répandus que ce que les statistiques officielles indiquent », a souligné Morten Kjaerum, directeur de l’Agence des droits fondamentaux de l’UE, en présentant cette étude.

Cette étude est la première enquête qualitative à grande échelle réalisée sur le sujet, permettant des résultats comparables entre les 27 Etats membres. L’enquête a été menée dans les 27 états membres auprès de 23.500 personnes des minorités et des groupes d’immigrés. En Belgique, les communautés turques et marocaines ont été interrogées.

« Il y a un problème de racisme dans toute l’UE et nous présentons des preuves à ceux des pays qui le nient », a abondé Joanna Goodey, une autre responsable de cette agence créée en 2007.

« En outre, 5.000 personnes des populations majoritaires vivant dans les mêmes régions que des minorités ont été interrogées dans dix pays européens pour permettre la comparaison de certains résultats », a précisé Mme Goodey.

« Ses résultats seront soumis à la Commission européenne. Ils visent à lancer le débat et à permettre l’adoption de mesures », a expliqué M. Kjaerum.

« Mais les discriminations et les violences raciales sont rarement signalées et celles qui le sont, sont la pointe de l’iceberg », a souligné M. Kjaerum. « Les victimes ont expliqué au cours de l’enquête que porter plainte ne changerait rien, que cela arrivait tout le temps et que porter plainte pourrait leur nuire », a-t-il poursuivi. « Beaucoup évitent de se rendre dans certains endroits par peur d’être victimes d’agressions racistes, ce qui ne va pas dans le sens de l’intégration des minorités et des migrants prônée dans l’UE », a-t-il souligné.

La discrimination est très répandue en Belgique

Plus des trois quarts (76 %) des Nord-Africains de Belgique estiment que la discrimination sur base de l’origine ethnique est très répandue. En Italie (94 %) et en France (88 %), ce sentiment est plus élevé encore. Il l’est par contre un peu moins aux Pays-Bas (66 %) et en Espagne (54 %).

Au sein de la communauté turque, 69 % des personnes établies en Belgique trouvent que la discrimination est très répandue, soit davantage que dans tous les autres pays européens où cette communauté est importante. Cette perception se retrouve à 61 % aux Pays-Bas, à 58 % au Danemark, à 52 % en Allemagne, à 32 % en Autriche et à peine 15 % en Bulgarie, pays voisin de la Turquie.

La minorité Rom déplore l’ostracisme dont elle est victime en Hongrie, en République Tchèque, en Slovaquie, en Grèce et en Pologne.

Les Roumains, pourtant citoyens de l’UE depuis 2004, ne se sentent pas acceptés en Italie, et les Brésiliens se disent mal aimés au Portugal.

22.04.09 - (AFP, BELGA)

http://lesoir.be/actualite/monde/le-racisme-plus-repandu-qu-on-2009-04-22-702433.shtml

vendredi 24 avril 2009

Cette vérité qui dérange tant la diplomatie européenne


Face aux propos du président iranien Mahmoud Ahmadinejad (1) la diplomatie européenne, dans son éthique scrupuleusement choisie, a estimé presque à l’unisson devoir évacuer la conférence de l’ONU à Genève sur le racisme, dite Durban II… quand la majorité de la salle applaudissait aux propos du président iranien et demeurait en place.


L’on eût apprécié une telle unité de mouvement et de véhémentes protestations lors de la dernière agression de l’armée israélienne à l’encontre de la Bande de Gaza, mais là, étrangement, les voix de ces ténors d’apparat furent des plus discrètes, et d’unité, il n’y en eût point…


Au lieu de nous livrer une analyse calme et objective des choses, ainsi qu’une mise à plat des problèmes que l’on nous dissimule la plupart du temps, la majorité de nos médias a opté pour une massive retransmission de ces gesticulations de saltimbanques et du brouhaha qu’elles suscitent.


A l’observation de ces faits, un constat s’impose : contrairement à ce que d’aucuns affirment, tant que nos pays dominants agiront de la sorte, ils perdront à chaque fois un peu plus de leur crédibilité. Et il convient de le dire et le répéter : la justice n’est pas une matière que l’on négocie. Accepter (presque) sans broncher que la situation dramatique perdure en Palestine, et dans le même temps, pousser des cris d’orfraie lors d’une prise de parole – appréciez la différence de situations – c’est vraiment tomber dans l’absurde, pour ne pas dire le ridicule!


Hélas, il faut bien constater que nos diplomaties en sont-là. Idéologiquement incapables de revenir à plus de justice et d’équilibre dans le monde, elles s’entêtent à poursuivre par tous les moyens, leurs tentatives de domination planétaire sur les plus démunis. Sachant l’importance médiatique dans nos pays d’une mise en scène bien orchestrée, nos diplomates s’en sont donc allés, sans compter la grotesque petite déclaration de chacun à l’attention de son électorat national… Triste spectacle. Lamentable hypocrisie. Comme toujours ! Et d’aucuns, ici, de se précipiter dans la brèche pour en remettre une couche, et fondre bec et ongles sur le président iranien pour ses propos… Ce sont d’ailleurs bien souvent les mêmes caciques de l’ordre établi qui dans le même temps, défendent au nom de la liberté d’expression, les caricatures du prophète, mais dénoncent le danger qui menace nos sociétés éclairées, pour quelques panonceaux bricolés à la hâte dans une manifestation de rue, quelques jeunes filles voilées ou quelque liste électorale assimilée grossièrement à un relais du Hamas ou du Hezbollah à Bruxelles…


Les citoyens et les militants de mieux en mieux informés, sauront faire la part des choses. Et se rappelleront aisément les dramatiques témoignages de début d’année, en provenance de Gaza. Ils n’auront aucune peine à se rappeler que les mêmes diplomaties se sont abstenues de condamner fermement l’armée et le gouvernement israélien pour ses crimes d’alors… qui ne font que s’ajouter à une liste commencée il y a plus de 60 ans ! Ces mêmes citoyens et militants savent aussi que les diplomates ne sont pas des gens ignorants. Et que si leurs réflexes ne changent pas, ce n’est pas par manque de connaissance des dossiers, mais par volonté délibérée de garder une suprématie sur l’ensemble de l’économie et de la finance mondiales. La vérité, c’est que nos pays riches NE VEULENT PAS que leur ordre du monde change. Nos gouvernements NE VEULENT PAS que les déséquilibres qu’ils ont créés et alimentés partout sur la planète se résolvent. Parce qu’ils ont appris depuis bien longtemps que pour régner, il fallait diviser. Ce à quoi ils s’emploient avec zèle et application. L’ultime démonstration nous en a été faite lors du récent sommet du G20 : point de fondamentale remise en question d’un système dont pourtant les signes d’effondrement peuvent se lire partout ; juste les milliards nécessaires à relancer ce système dont ils se gavent bien, ainsi que quelques meilleurs outils pour en contrôler les inévitables futures dérives – qui seront, sans aucun doute, plus graves encore – afin que les puissants ne soient plus pris par surprise et puissent sauver leurs avoirs et les planquer dans quelques paradis fiscaux qui ne seront jamais démantelés, malgré le tintamarre qui les entoure…


Ainsi, à l’écoute attentive et complète des propos du président iranien, ceux-ci se révèlent bien moins exagérés qu’on ne nous les rapporte. Et en outre, que sont-ils à côté de ceux du nouveau ministre d’extrême droite des Affaires étrangères israélien Avigdor Liberman ? Voici pour tous ceux qui semblent atteint de manière précoce par la maladie d’Alzheimer, ce que celui qui a été plébiscité par une partie du peuple israélien au rang de ministre, préconise pour les Palestiniens en particulier, et les Arabes en général :


- Le bombardement des banques ;

- Le bombardement des stations d’essence ;

- Le bombardement des centres commerciaux ;

- La noyade des prisonniers politiques dans la Mer morte ;

- La castration des individus de sexe mâle ;

- L’exécution des parlementaires palestiniens de la Knesset (parlement israélien) ;

- Le bombardement du barrage d’Assouan, en Egypte ;

- La destruction de la Syrie, de ses raffineries, de ses infrastructures, de ses aéroports ;

- Un traitement à la japonaise (entendez, l’utilisation du nucléaire), etc… dans une liste aussi longue que funeste…


Propos auxquels aucune de nos chancelleries, ni aucun de nos si vertueux diplomates n’ont jamais réagi. C’est dire les motivations qui les animent…


Par ailleurs, que pèsent les mots du président iranien, face à l’horreur du quotidien des gazaouis affamés et maintenus sous embargo dans un ghetto, depuis près de deux ans par l’étau israélien, fruit de l’idéologie sioniste ?


Dès lors, OUI, le président iranien a raison de déclarer que le sionisme se révèle être sur le terrain et dans la réalité palestinienne, une idéologie raciste s’articulant sur la discrimination et l’apartheid. Et OUI, l’Etat d’Israël, dans ses structures actuelles doit disparaître. Et ne pourra prétendre à la cohabitation pacifique avec ses voisins arabes, qu’à la condition de devenir une vraie démocratie pour TOUS ses citoyens, et pas seulement pour ceux qui peuvent prouver leur judéité, comme c’est le cas actuellement.


La domination coloniale, sous quelle que forme qu’elle revêt encore, n’a plus lieu d’être, et nos diplomates devraient comprendre que leurs arrogantes habitudes d’antan à mener le monde comme ils l’entendaient n’est plus de mise. Il eût été hautement préférable qu’ils restent docilement assis à leurs places pour écouter le discours du président iranien jusqu’au bout, et s’interroger par la suite, des changements d’équilibre qui, avec ou sans eux – et dès lors sans nous – s’opèrent dans le monde.


En Palestine, face à tant d’injustices, de crimes et d’assassinats, de vols de terres et de transferts de population perpétrés depuis tant d’années – et qui ne sont pas sanctionnés – l’on attend toujours de la part de nos diplomaties modèles et tellement éprises d’éthique quand cela les arrange, un peu plus de détermination dans l’avènement d’une justice qui ne fonctionne plus sur cet insupportable deux poids, deux mesures !


Daniel Vanhove –


Observateur civil

Membre du Mouvement Citoyen Palestine

Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes – 2004 – Ed. M. Pietteur

La Démocratie Mensonge – 2008 – Ed. M. Pietteur

(1) Pour le discours intégral du président Ahmadinejad :

http://www.voltairenet.org/article159812.html




mercredi 22 avril 2009

Réunion d'informations et de travail ce vendredi 24 avril

La liste ÉGALITÉ... sans guillemets,
a le plaisir de vous inviter à une réunion d'informations et de travail,
ce vendredi 24 avril à 20h00 à la Maison de la Paix,
rue Van Elewyck, 35 à 1050 Bruxelles (Ixelles)
[bas de la chée d'Ixelles / proche de la pl. Flagey]

ORDRE DU JOUR :

- Finalisation de la récolte des signatures de parrainage

- Appel à candidatures (les candidat(e)s doivent avoir une photocopie recto/verso de leur carte d'identité)

- Présentation et proposition du logo de la liste ÉGALITÉ

- Plan d'actions pour la campagne (venez nous exposer vos idées...)

Nous espérons vous y rencontrer nombreux, afin de construire ensemble ce projet citoyen.

Réussir l’égalité : la pauvreté n’a pas de couleur



Il y a vingt ans, à la naissance de la Région de Bruxelles-Capitale, Charles Picqué lançait le livre « Réussir Bruxelles ». Vingt ans plus tard, nous lançons un autre défi : « Réussir l’égalité ».


Si vous habitez Saint-Josse-Ten Node, prenez soin de vous. Votre risque de mourir avant d’atteindre l’âge de la pension est 2.4 fois plus grand que si vous habitiez Woluwé-Saint-Lambert
[1].

Saint-Josse-Ten Node est la commune la plus pauvre de Belgique. « La plus riche commune de Belgique en 2006 (revenus 2005) est Lathem-St-Martin, située en province de Flandre occidentale, avec un revenu moyen par habitant de 19.820 euros. A l'autre bout du classement, la commune bruxelloise de St-Josse-ten-Node demeure la plus pauvre du royaume avec un revenu moyen de 7.079 euros » [2]. Les deux autres communes les plus pauvres du royaume sont elles aussi bruxelloises : Molenbeek et Saint-Gilles. Après un détour à Farciennes, on retrouve en cinquième position une autre commune bruxelloise : Schaerbeek. Triste palmarès.


Un quart des Bruxellois vit sous le seuil de « risque de pauvreté ». D’après les experts, il y a « risque de pauvreté » quand une personne isolée doit vivre avec 860 euros par mois
[3].
De nos jours, les experts sont devenus très prudents, on ne parle plus de « seuil de pauvreté », mais de « seuil de risque de pauvreté ». Proposons à un expert de vivre, disons trois mois, avec 860 euros de revenu mensuel dans notre belle capitale, histoire de prendre bien la mesure du risque…


32% de nos jeunes de moins de 25 ans sur le marché de l’emploi sont au chômage. Et il s’agit d’une moyenne sur l’ensemble des dix-neuf communes ! Que deviennent ces pourcentages dans les quartiers les plus pauvres de Saint-Josse, Molenbeek ou Saint-Gilles ?

Garde-t-on ces statistiques bien au chaud pour pouvoir expliquer, dans un futur de plus en plus proche, les « causes » des révoltes des jeunes, tout en s’empressant de les condamner ?


Les écarts de richesse entre communes bruxelloises, et entre quartiers prospères et quartiers sinistrés, ne font que se consolider, année après année. Ces fossés sont à l’image de ceux qui existent, partout dans le monde, entre régions riches et régions pauvres. Et, au sein de chaque partie du monde, entre riches et pauvres.


La Région bruxelloise n’est qu’un petit bout de terre où se concentrent ces injustices flagrantes. On peut voir, sentir, toucher ces inégalités d’une station de métro à l’autre, à peine un kilomètre de voyage. Il ne faut même pas prendre l’avion. Et pourtant, dans notre société si démocratique, des jeunes n’ont pas assez d’argent pour sortir de leur quartier.

Saint-Josse-Ten Node est aussi la commune comptant le plus de nationalités (plus de cent cinquante) et de langues (une soixantaine). Cette particularité, qu’on retrouve dans tous les quartiers pauvres de Bruxelles, fait oublier à certains que le problème fondamental est celui des classes sociales et de la répartition des richesses et non le problème de l’origine nationale, de la religion, de la langue ou de la culture.


Quand calculera-t-on enfin le « seuil maximum de risque de richesse indécente » ? Quand remettra-t-on enfin au cœur du débat la question essentielle de la justice sociale, de la répartition correcte des richesses produites, et ceci indépendamment de toute autre considération ?


C’est ça, le défi de l’égalité. C’est le mien, c’est le nôtre.


Nadine Rosa-Rosso


[1] Rapport bruxellois sur l’état de la pauvreté 2008, page 52

[2] Lathem-Saint-Martin, commune la plus riche. Saint-Josse la plus pauvre, 21/03/2008, Trends.be

[3] idem