dimanche 31 mai 2009

Dieudonné fornique-t-il avec le diable ?

Ce que met Dieudonné au-devant de la scène, c'est la cause de tous les damnés de la terre. Il ressuscite le débat "Voltaire contre Saint-Just", qu'on croyait réservé aux dissertations du bac.

Le 27 décembre dernier, tous les médias français et toute la blogosphère résonnaient d’une commune indignation : Dieudonné M’Bala M’Bala, ancien compère d’Elie Semoun, avait poussé l’outrance et le (très) mauvais goût jusqu’à exhiber, sur la scène du Zénith de Paris, la figure emblématique du négationnisme français, l’octogénaire Robert Faurisson.

Deux ans plus tôt, le porte-parole (aujourd’hui en disgrâce) du PS français expliquait le meurtre du jeune Juif Ilan Halimi, victime de l’autoproclamé "gang des barbares", par l’"effet Dieudonné" (sic). En mars dernier, à l’annonce de l’arrivée de Dieudonné à Dunkerque, le maire a ordonné une minute de silence devant un monument dédié aux droits et libertés ! Un peu plus tard, à Saint-Josse, le bourgmestre interdisait le spectacle du trublion puis, après s’être fait casser par le Conseil d’État, clamait qu’il allait lui faire payer le travail des policiers mobilisés en surnombre pour l’"évènement". Plus récemment encore, Claude Guéant, le mentor de Nicolas Sarkozy, annonçait sur RTL que le ministère de la Justice et celui de l’Intérieur conjuguaient leurs efforts pour faire interdire les listes antisionistes lancées par le décidément très dérangeant humoriste. Sur France 5, Paul Amar se demandait, lui, le plus sérieusement du monde, si le "cas Dieudonné" ne relevait pas de la psychiatrie !

A cause des pressions et menaces de tous acabits sur les exploitants de salles, le "comique qui ne fait plus rire" est obligé de présenter son spectacle dans la clandestinité ! Il joue dans le maquis et va finir par se prendre pour Jean Moulin ! Depuis quelques années, la diabolisation est, il est vrai, remise au goût du jour et, grâce aux médias, elle prend parfois des dimensions planétaires : sans parler de l’inusable Fidel Castro, on a voué successivement aux "gémonies" (occidentales !), Yasser Arafat, Mouammar Kadhafi, Oussama Ben Laden, Saddam Hussein et, last but nos least, Mahmoud Ahmadinejad. Au passage, il n’échappera à personne que, sans qu’on puisse évacuer d’autorité l’effet du hasard, nos contemporains les plus détestés (dans les pays riches car, dans le tiers-monde, ils sont adulés !) ont en commun de ne pas être des "amis d’Israël".

Mais revenons au "cas Dieudonné". Déjà un peu malmené depuis qu’il s’est lancé dans l’arène électorale (c’était en 1997), il a fini par attirer sur lui les crachats médiatiques lorsque, dans l’émission "On ne peut pas plaire à tout le monde", il a pastiché un colon israélien en osant, dans la chute de son sketch, un parallèle avec le régime nazi. Depuis lors, il ne peut plus plaire à personne ! Il n’est plus jamais invité en télé par les grandes chaînes (sauf par l’audacieux Frédéric Taddéï sur France 3). Et l’on n’entend plus parler de lui qu’au travers de la chronique judiciaire (on se frotte les mains de le savoir poursuivi mais on fait l’impasse quand il est relaxé, comme c’est arrivé le plus souvent).

On l’épingle aussi "grâce" à ses provocations scabreuses. Il appelle ça de l’"Art contemporain" (en effet, ça choque ou ça trouble tout le monde et personne ne comprend). Exemples : le baptême de sa fille avec Le Pen pour parrain (alors qu’il est athée !) ou l’exhumation de Faurisson devant 2 000 personnes au Zénith. Cela lui a valu d’être propulsé de la gauche vers l’extrême droite, lui, le militant antiraciste qui avait osé affronter électoralement le FN à Dreux, là où ce parti, qu’il déteste toujours, était particulièrement bien implanté ! Le baptême avec Le Pen puis le Zénith avec Faurisson ont été, plaide-t-il, des attentats médiatiques. Assez réussis

Ce que met Dieudonné au-devant de la scène, c’est, au-delà de la cause palestinienne qui l’obsède, celles de tous les damnés de la terre, notamment ses ancêtres esclaves oubliés. Qu’il fasse parfois des ellipses délétères ou des amalgames triviaux ne me paraît pas douteux. Que sa situation de paria médiatique l’amène à sortir du placard des individus aux idées funestes et répugnantes ne l’est pas davantage. Mais, à l’instar de Coluche (à qui on a reproché longtemps son racisme anti-belge), ses outrances expliquent tant sa gloire que son excommunication !

Personne n’est obligé de le trouver drôle, ni de l’aimer. De là à rétablir la censure et l’interdit professionnel, à retourner au Maccarthysme, ou encore à imaginer (alors qu’on y avait jamais songé pour Le Pen !) l’interdit électoral, il y a une marge qu’il est paradoxal pour les démocrates de franchir. Quelles que soient les valeurs en péril, on n’osait plus, depuis la victoire des Lumières, criminaliser les idées et les opinions. On se souvenait qu’à la fin du XIe siècle, ce sont les Inquisiteurs qui inventèrent la "diabolisation" en accusant les sorcières - jusque-là pourchassées seulement pour hérésie - de coucher avec le diable ! On les brûlait ainsi plus facilement. Dieudonné aurait-il donc forniqué avec Satan ?

Les idées que protège la liberté d’expression sont pourtant celles qui "heurtent, choquent ou inquiètent", rappelle très souvent la Cour européenne des droits de l’homme. Ceux dont les opinions sont banales ou les propos consensuels n’ont effectivement pas besoin d’une quelconque protection Dieudonné a ressuscité le débat "Voltaire contre Saint-Just", sujet quelque peu éculé qu’on croyait réservé aux dissertations du baccalauréat : à ceux qui, comme l’ami de Robespierre, crient "pas de liberté pour (ceux qu’ils désignent comme) les ennemis de la liberté", j’oppose, pour ma part, une tolérance voltairienne qui veut "se battre jusqu’au bout" pour que puissent s’exprimer ceux dont on juge pourtant les idées haïssables. L’affaire Dieudonné, c’est Saint-Just et McCarthy contre Voltaire !


Jean-Marie Dermagne
Avocat, ancien bâtonnier
La Libre.be - Mis en ligne le 27.05.09

samedi 30 mai 2009

N'allons surtout pas croire qu'il n'en est pas de même en Belgique.

Une discrimination systémique, quelques données chiffrées sur le racisme et son impunité.

S’il est souvent difficile, au cas par cas, de produire la preuve d’une discrimination raciste, il existe en revanche des indices multiples qui permettent d’établir le caractère systémique et massif du phénomène.

Pour ne parler que de l’emploi, au-delà des témoignages de victimes, qui sont innombrables, certains chiffres sont parlants. On sait par exemple que de 1975 à 1990, 40% des postes de travail occupés par les étrangers dans l’industrie ont été supprimés, ce qui correspond au licenciement de plus d’un demi million de salariés. De 1980 à 1984, le chômage a augmenté de 5% pour les Français et de 18% pour les étrangers. Tous les chiffres indiquent la même chose : les immigrés ou leurs enfants ont été, à l’occasion de cette crise économique, les premiers licenciés et les derniers embauchés [1].

En 1999, le taux de chômage était trois fois plus élevé chez les étrangers non-européens que chez les Français (29,3% contre 9,5%). Et celui des hommes issus de l’immigration maghrébine était trois fois plus élevé que celui des hommes dont les deux parents étaient nés en France (27,8% contre de 9,8%). Quant aux femmes descendantes de parents maghrébins, leur taux de chômage était 1,5 fois plus élevé que celui des femmes dont les deux parents étaient nés en France (24,6% contre 13,1%). Selon la même enquête, l’obtention d’un diplôme du supérieur n’annule aucunement l’effet des discriminations: si l’on ne considère que les diplômé(e)s du supérieur, le taux de chômage des femmes issues de l’immigration maghrébine est deux fois plus élevé que celui des hommes dont les deux parents sont nés en France [2].

Une enquête menée par l’INED en 2005 révèle la persistance de cette discrimination systémique : chez les hommes notamment, le taux de chômage est près de trois fois plus élevé chez les immigrés venant d’Algérie, d’Afrique subsaharienne et de Turquie que chez les Français eux-même enfants de Français (respectivement 29%, 27% et 25%, contre 10%), et plus de deux fois plus élevé chez les Français de parents algériens, subsahariens et turcs que chez les enfants de deux parents français (respectivement 23%, 19% et 21%, contre 10%) [3]. Cette enquête établit également que 32% des femmes marocaines et tunisiennes occupent un emploi précaire, alors que la proportion est de 19 pour les femmes françaises dont les deux parents sont français.

En 2008, le taux de chômage des résidents étrangers demeure deux fois plus élevé que celui des nationaux (17,8% contre 8,8%), et celui des immigrés 1,7 fois plus élevé que celui des autochtones (14,7% contre 8,6%). Et là encore, l’écart ne saurait s’expliquer uniquement par une moindre qualification des étrangers ou des immigrés, puisque, en 2008 comme en 1999, il est encore plus marqué lorsqu’on compare les Français, immigrés et étrangers dotés de diplômes élevés [4].

Enfin, un testing à grande échelle mené en 2006 par le chercheur Jean-François Amadieu sur des offres d’emploi commerciaux et technico-commerciaux de niveau BTS [5] a révélé qu’à lieu de résidence, âge, sexe et CV équivalents, les candidats dotés d’un prénom et d’un nom d’origine maghrébine avaient six fois moins de chances de recevoir une convocation pour un entretien d’embauche : ils n’ont reçu que 5% de réponses positives, contre 29% pour les « candidats de référence » [6].

Ce résultat fait du groupe des « maghrébins » le groupe le plus discriminé après les handicapés (qui ont reçu 2% de réponses positives), plus discriminé notamment que les hommes de plus de cinquante ans, les hommes d’« apparence disgracieuse », les habitants d’une cité stigmatisée et les femmes (qui ont reçu respectivement 8%, 13%, 17% et 26% de réponses positives). Et là encore, le fait de détenir des diplômes de niveau plus élevé ne réduit pas le risque d’être discriminé - pas plus que le fait de postuler dans un secteur où les employeurs peinent à trouver des candidats suffisamment qualifiés.

Et encore l’enquête n’a-t-elle pas testé d’autres profils, sans doute encore plus discriminés, comme les Noir(e)s ou les femmes musulmanes portant le foulard [7]. Un tel oubli - que l’ensemble des forces antiracistes ont à leur tour oublié de remarquer - constitue d’ailleurs en lui même une preuve supplémentaire de l’existence d’un très massif consentement à la discrimination.

Au regard de l’ampleur de ces discriminations, le nombre de condamnations annuelles est dérisoire (deux en 1992, 1994 et 1995, une seule en 1993, zéro en 1995, deux en 2001 [8]). Quant aux sanctions, elles sont on-ne-peut-plus légères, surtout lorsqu’on les mesure au préjudice causé : la privation d’un emploi. Il s’agit généralement d’amendes d’un montant qui varie entre 300 et 1500 euros, de peines de prison avec sursis relativement rares et ne dépassant pas trois mois, et de dommages et intérêts d’un montant qui varie entre 300 et 900 euros. La privation des droits civiques n’est jamais prononcée, ni la prison ferme.

Les pouvoirs publics se retranchent derrière la difficulté d’apporter la preuve de la discrimination, mais sans engager la moindre politique publique permettant d’y remédier : les opérations de testing demeurent rarissimes, et menées exclusivement par des équipes de chercheurs ou par des associations antiracistes, aux moyens fatalement limités. Aucune « police de la discrimination » n’a été imaginée, pas plus qu’un corps spécifique d’inspecteurs du travail. Les autorités mettent systématiquement l’accent sur la nécessité d’« éduquer » et de « prévenir », afin de « faire évoluer les mentalités », sans se soucier de la quasi-absence de répression, et cela au moment même où la répression supplante la prévention pour le traitement de la petite délinquance - celle dont peuvent se rendre auteurs les jeunes issus des quartiers populaires et de l’immigration, par ailleurs victimes de la discrimination !

Des tables rondes sont organisées avec un patronat qu’on sait massivement coupable de discrimination, afin d’encourager les « bonnes pratiques » de « promotion de la diversité » - alors que ce type de bienveillance pédagogique est aujourd’hui devenu inconcevable face à toute autre forme de délinquance. Il faut se rendre à l’évidence : la discrimination est non seulement massive, mais aussi largement tolérée. D’autant plus massive, précisément, qu’elle est massivement tolérée et jouit, de ce fait, d’une quasi-impunité.

Enfin, à cette remarquable tolérance pour des formes de discriminations « par la race, l’ethnie ou la religion » théoriquement proscrites par la loi, vient s’ajouter une injustifiable discrimination légale sur plus de 30% des emplois disponibles : une condition de nationalité interdit aux « non-ressortissants de l’Union européenne » tout accès aux emplois de la fonction publique, des entreprises sous contrat et de nombreux autres secteurs comme le Droit et le commerce [9]. Cette discrimination légale - que significativement, aucun parti de gouvernement ne remet en question [10] - a pour effet non seulement d’entraver plus durement encore l’insertion professionnelle des résidents étrangers originaires d’Afrique ou d’Asie, mais aussi d’apporter une précieuse légitimation à un principe qu’on qualifie souvent de lepéniste : la «préférence nationale».

Pierre Tevanian
30.05.09

Source : Les mots sont importants (cfr: http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_article=578)

[1] Cf. CERC (Connaissance de l’Emploi, des Revenus et des Coûts), Immigration, emploi et chômage, n°3, 1999, Saïd Bouamama et Ahmed Benyachi, Les discriminations dans l’emploi et leurs impacts. L’exemple roubaisien, Voix de nanas, 2000. Cf. aussi Haut Conseil à l’Intégration, Rapport sur la discrimination, La Documentation française, juin 1999.
[2] Ariane Pailhé, « Inégalités racistes et sexistes dans l’accès à l’emploi en France », Nouvelles Questions Féministes, vol. 27, n°1, 2008.
[3] Dominique Mheurs, Ariane Pailhé et Patrick Simon, « Mobilité intergénérationnelle et persistance des inégalités », Publications de l’INED, 2005.
[4] Enquête publiée par l’OCDE, disponible sur le site de l’Observatoire des inégalités : www.inegalites.com
[5] La méthodologie de l’enquête et ses résultats complets sont disponibles sur le site de l’Observatoire des discriminations : http://cergors.univ-paris1.fr
[6] Ces candidats dits de référence sont de sexe masculin, blancs de peau, dotés d’un nom et d’un prénom « français » et domiciliés à Paris
[7] La situation des femmes voilées sur le marché de l’emploi est sans doute la plus précaire, puisque l’embauche est dans leur cas la rarissime exception, et le refus d’embauche la règle. L’impossibilité de trouver un emploi avec un foulard sur la tête est même dite explicitement aux femmes concernées, avec plus ou moins de bienveillance, dans nombre d’agences ANPE. Cf. plusieurs témoignages allant dans ce sens dans le recueil Les filles voilées parlent, publié aux Editions La Fabrique en 2008.
[8] Cf. Nasser Negrouche, « Laïcité et discriminations », www.monde-diplomatique.fr, février 2004
[9] Cf. le dossier très complet disponible sur le site du GISTI : http://www.gisti.org/spip.php ?rubrique246
[10] Interpellé sur ce point par le GELD (Groupe d’études et de lutte contre les discriminations), mis en place par sa ministre Martine Aubry, le premier ministre Lionel Jospin avait en 1999 refusé catégoriquement toute remise en cause des emplois réservés.

vendredi 29 mai 2009

Obama plaide pour un état palestinien

Barack Obama, en recevant Mahmoud Abbas, a fait pression sur Israël pour la création d'un État palestinien. Une "solution à deux États" que refuse Netanyahu, le premier ministre israélien.

Le président américain Barack Obama a fait pression jeudi sur Israël pour la création d'un État palestinien et la fin de la colonisation en recevant le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas, qui a annoncé lui avoir remis un plan pour la relance du processus de paix.

"Je crois fermement à une solution à deux Etats", la Palestine coexistant avec Israël, a dit M. Obama à la presse à l'issue de son premier entretien avec M. Abbas.

Il a aussi rappelé avoir été "très clair quant à la nécessité d'arrêter la colonisation" lors de sa rencontre avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, le 18 mai à la Maison Blanche.

Ces deux questions représentent un sérieux différend entre les gouvernements américain et israélien. M. Netanyahu refuse en effet d'accepter un règlement à deux États, au cœur des efforts de paix de la communauté internationale depuis des années et oppose une fin de non-recevoir à un arrêt total de la colonisation.

"Calendrier artificiel"

M. Obama a toutefois invoqué la dynamique intérieure israélienne pour dédramatiser les litiges.

"Je pense que nous n'avons pas un moment à perdre" dans l'effort de résolution du conflit, "mais je ne prends pas non plus mes décisions en me fondant simplement sur des discussions que nous avons eues la semaine passée, parce que, de toute évidence, M. Netanyahu doit régler ces questions au sein de son propre gouvernement, de sa propre coalition", a dit M. Obama.

Il a aussi refusé de s'enfermer dans un "calendrier artificiel" de résolution du conflit, alors que son prédécesseur, George W. Bush, quand il avait présidé à un effort de relance du processus de paix fin 2007, s'était donné jusqu'à la fin de son mandat en janvier 2009 pour voir un accord entre Israéliens et Palestiniens. "Je vais voir des progrès et nous allons travailler énergiquement pour y parvenir", a-t-il affirmé. "Je suis confiant sur le fait que nous pouvons faire avancer ce processus si les parties sont prêtes à honorer leurs engagements".

M. Abbas a annoncé à l'AFP après la rencontre avoir remis au président Obama lors de leur rencontre un document contenant des idées pour la relance du processus de paix israélo- palestinien. "Ce document ne sort pas du cadre de la Feuille de route et de l'Initiative de paix arabe. Il contient des idées pour la mise en place de mécanismes d'application de ces deux plans", a déclaré M. Abbas peu avant de quitter Washington.

"Le président Obama a promis d'étudier ce document", a pour sa part affirmé à l'AFP le négociateur palestinien Saëb Erakat.

Une rencontre "sérieuse" et "franche"

L'initiative arabe de paix, lancée par l'Arabie Saoudite en 2002, prévoit une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël en échange du retrait israélien des territoires arabes occupés depuis 1967 et la création d'un Etat palestinien. Israël l'a rejetée dans sa forme actuelle, principalement en raison de la mention faite au droit au retour des réfugiés palestiniens.

Quant à la Feuille de route, elle a été élaborée par le Quartette international - États-Unis, Union européenne, Russie et ONU - et lancée en 2003. Elle prévoit la création d'un État palestinien dans les territoires occupés par Israël mais elle est restée lettre morte depuis son lancement.

M. Abbas a qualifié sa rencontre avec M. Obama de "sérieuse et franche". "Nous sommes convenus de rester en contact en permanence", a-t-il ajouté. Interrogé sur le point de savoir s'il était plus optimiste sur la création d'un État palestinien sous la présidence Obama, il a répondu: "J'espère que les promesses vont se réaliser. Rien ne l'empêche à condition qu'Israël ne pose pas d'obstacles".

M. Abbas a en outre annoncé une nouvelle visite dans la région le 7 juin de l'émissaire américain George Mitchell.


29/05/2009
Par LEXPRESS.fr avec AFP

ÉGALITÉ vous convie à son Barbecue

Chères amies, chers amis,

ÉGALITÉ vous convie à son Barbecue
ce Dimanche 31 mai, à partir de 12h
au 22 rue des Grands Carmes - 1000 Bruxelles
(rue du Mannekenpis)

Toutes vos préparations, boissons, contributions, etc. sont les bienvenues!

Pour faciliter l'organisation, merci de vous inscrire au plus vite,
par téléphone au: 0485 549 579
ou par mail à: info.egalite@gmail.com

N'hésitez pas à diffuser l'invitation autour de vous... et dans un périmètre plus large encore!

A Dimanche!

Salutations de l'Equipe Égalité

9ème Assemblé Générale

Chères citoyennes, chers citoyens,

Rejoignez-nous ce vendredi 29 mai 2009 :

à 18 h :

devant les marches de la Bourse,
pour l'Action "Troupes hors d'Afghanistan"

à 19 h :

rue des Grands Carmes, 22
au centre de Bruxelles (à proximité de Mannekenpis)
pour la 9ème Assemblée d'Egalité.

N’hésitez pas à venir avec d’autres personnes, elles seront également les bienvenues.

Dans l’attente de vous rencontrer, recevez nos salutations les meilleures.

Pour la Liste Egalité,

Nordine Saïdi

jeudi 28 mai 2009

Splendeurs et misères de l’extrême-gauche !

Cet intitulé balzacien s’est imposé à mon esprit hier soir au Garcia Lorca. Ce n’est pas tous les jours en effet que tous les partis de la gauche de gauche partagent la même tribune. C’est un signe encourageant de progrès que de retrouver à la même table Nadine Rosa-Rosso et un représentant du PTB. Mais, dans le même temps, on ne pouvait s’empêcher de regretter que cette rare réunion était aussi la preuve d’une incapacité quasi congénitale de se présenter ensemble devant les électeurs.

Au moins ensemble, à défaut d’être unis...

Car, comme le faisait remarquer Polo Marcus, l’examen des programmes ne peut que confirmer la convergence de leurs axes principaux : anti-impérialisme, anticapitalisme, refus de l’Europe libérale, défense des services publics, nationalisation du secteur financier, solidarité avec les victimes de l’exclusion (économique, sociale, communautaire), rejet de la politique occidentale au Moyen-Orient… Mais, paraît-il - c’est en tout cas Céline Caudron qui l’affirme sans être démentie par personne - ces organisations ne s’entendent pas sur les « méthodes ». Et si quatre d’entre elles se présentent quand même en cartel, c’est uniquement pour des raisons de mathématique électorale.

Ce qui laisse pantois, c’est précisément que ces « méthodes », sur lesquelles on aimerait moins de discrétion, en arrivent à masquer les buts communs affichés. En somme, solidaires : oui, mais pas entre nous... Un comble !

Il me semble qu’en réalité, la liste qui assume le plus positivement la diversité des thèmes et des « méthodes » est la liste Egalité. C’est avec une grande éloquence que, s’appuyant sur des infographies du journal Le Soir, Nadine nous a démontré que la géographie et la sociologie bruxelloises superposent toutes les exclusions. Et c’est assez naturellement que cette superposition en forme de croissant – excusez mon mauvais esprit - débouche en fin de compte sur une liste « communautariste ».

Ce n’est pas seulement une circonstancielle géographie qui m’inspire ici, c’est bien plus sérieusement le fondement géopolitique qui soutient cette liste*. Ou comment faire entrer dans un débat régional une problématique mondiale. On comprend que le clientélisme transi du PTB ne puisse s’accommoder d’une vision aussi large, tout comme la liste Resist a pu servir de condamnation de son ex-secrétaire générale !

Comme quoi, l’internationalisme n’est pas toujours où l’on croit…**

Ce qu’il faut que les autres organisations comprennent enfin, c’est que le soutien de ce type d’initiative en vue de présenter une véritable liste commune de toute l’extrême-gauche sans état d’âme est le seul moyen de construire un mouvement qui dépasse précisément le communautarisme et débouche sur le combat mondialiste contre tous les impérialismes.


* Ce que tous ses participants – on l’a entendu dans des interventions parfois intempestives – ne semblent pas avoir complètement assimilé.
** Il suffit de lire les priorités du PTB pour constater que la politique internationale est loin de les motiver, c’est le moins qu’on puisse dire.

From: mmla@skynet.be

mercredi 27 mai 2009

Une saga judiciaire à la belge...

C'est parti ! Le procès DHKP-C s'est ouvert ce lundi 25 mai devant la Cour d'appel de Bruxelles.

Malgré les années d'acharnement du procureur Delmulle, plus de 150 personnes ont, une nouvelle fois, pris congé pour venir soutenir Bahar Kimyongür et les autres inculpés, lors de cette première journée d'audience.
Pour découvrir le compte-rendu photographique du rassemblement et les premiers débats au tribunal, cliquez sur le lien suivant :
http://leclea.be/affaire_dhkp-c/proces_de_bruxelles/25-05-09-une_mobilisation_reussie.html

Le Clea entend transformer l'affaire DHKP-C en une occasion de débattre des législations «antiterroristes» et de la criminalisation croissante du militantisme dans notre pays.
Il s'agit d'un combat politique de longue haleine, qui doit être lancé partout dans la société. Pour le mener à bien, le CLEA a besoin de vous !

Pour agir efficacement, il n'est pas nécessaire d'être l'un des parlementaires qui évaluera la loi «antiterroriste» le 9 juin prochain. Pour protéger nos libertés, de petits gestes suffisent.

Sauf si les juges se déclarent incompétents aujourd'hui, le procès se déroulera tous les jours de la semaine, de 9 à 16 h, à la 13ème Chambre de la Cour d'appel (section néerlandophone) du Palais de Justice de Bruxelles.
Passez un instant soutenir les militants criminalisés par le procureur Delmulle et la Turquie. Venez surveiller le travail des tribunaux. Lundi matin s'étaient déplacés jusqu'à Bruxelles des habitants de Liège et de Marcinelle!

Et si vous ne parvenez pas vous libérer, posez quelques actes simples :

- Visitez le site remanié du CLEA qui vous fournira les évolutions quotidiennes du procès ainsi qu'un nouveau classement très clair des différentes étapes de la saga judiciaire.
Encouragez vos contacts à surfer sur notre site :
http://www.leclea.be/affaire_dhkp-c/dossier.html

Sans vous, les efforts du CLEA sont vains. Sans vous, « la guerre contre le terrorisme » causera encore de nombreuses victimes dans les rangs des citoyens.
Si Bahar et ses amis sont condamnés, une part de chacun de nous sera emprisonnée.

Merci pour votre soutien, le CLEA.


Pour écouter la maman de Bahar venue rencontrer la liste ÉGALITÉ,
cliquez sur le lien suivant: http://rachid-zz.skynetblogs.be/

mardi 26 mai 2009

Ni rire. Ni pleurer. Comprendre. ( Spinoza )

" Comment rester confiant dans un système que l’on nous présente comme exemplaire, quand il gaspille en un peu plus d’un siècle ses réserves millénaires, au profit de quelques uns ? Comment rester serein quand tout indique que ce rythme imposé à la planète la précipite vers l’abîme ? Comment concilier les contradictions de plus en plus évidentes entre une minorité de nantis qui peuvent (presque) tout se permettre, et une majorité de démunis qui s’enfoncent dans une pauvreté endémique dont on sait aujourd’hui qu’elle n’est ni le fruit du hasard, ni inéluctable, mais qu’elle résulte au contraire, d’une scandaleuse et injuste redistribution des richesses ? Comment croire encore aux boniments des discours politiques quand ceux-là mêmes qui les énoncent n’ont de cesse de se renier dans leur comportement ? Comment comprendre ce que cachent les forces et les courants qui malaxent nos sociétés, les déchirent, les écartèlent, les ébranlent jusqu’au point de non-retour, sans tomber dans des dérives idéologiques, religieuses ou sectaires ? Comment donner encore un sens à la vie quand elle paraît tellement menacée, que de plus en plus de jeunes adultes choisissent de ne plus la transmettre ? Bref, comment s'y retrouver aujourd’hui face aux gigantesques déséquilibres qui secouent le monde ?

Il semble que nous soyons de plus en plus nombreux à nous interroger, confrontés à l'information quotidienne – surinformation-désinformation ? – faisant état d'une dégradation évidente de notre environnement tant politique que social, économique, professionnel, écologique, culturel, moral… et révélant par ailleurs, pour ceux qui en doutaient encore, que tout paraît bien être lié. (...)

Alors que la « globalisation » – dans le sens, la seule loi du marché – est prônée par les plus nantis – ou en d’autres termes, les dominants – comme LA solution à tous nos problèmes, toutes nos angoisses, toutes nos peurs, le désarroi qui en résulte semble gagner de plus en plus d'individus. Au sein même de cette colossale machine que d’aucuns persistent à nous présenter comme l’unique garante du bonheur pour tous, le malaise grossit. Les classes dirigeantes qui ont tant vanté les mérites de l’ultralibéralisme (ou du néolibéralisme, comme l’on voudra) sont prises elles-mêmes à revers par l’échec de leurs politiques. Mais ne peuvent (ou ne veulent) l’admettre encore. Les « dégâts collatéraux » de leur gouvernance sont réels, à tous les niveaux. Nul besoin d’être « spécialiste » pour les constater. De plus en plus de citoyens, fragilisés, se sentent dépassés, écrasés par le projet de société qui leur est imposé à défaut de leur être proposé. Les dépressions nerveuses s’accroissent au rythme de la précarité. Les injustices s’aggravent partout. La nature est violentée de toutes parts. La biodiversité de la planète s’étiole à vive allure. La pollution touche chaque strate de la vie, tant autour de nous que dans nos cerveaux… au point même que quelques « experts » ne s’embarrassent plus, le cas échéant, d’envisager le recours à l’arme atomique « miniaturisée »… C’est dire l’état avancé de la gangrène cérébrale dont certains – et non des moindres – sont déjà atteints !

Sans risque de se tromper, l’on peut déclarer que notre monde se déshumanise lentement mais irrémédiablement. Résultat d'une brutalité inouïe s'exerçant sur nous à tous niveaux. Jusque dans les gestes anodins du quotidien, même à notre insu, et exigeant dès lors une vigilance de chaque instant. Signe patent de l’échec de notre modèle de société, le suicide – qui ne se limite plus à la sphère privée mais se manifeste désormais partout : à l’armée, sur les lieux de travail, en prison – est depuis de nombreuses années dans nos pays dits « civilisés », une cause croissante de décès, dont les jeunes meurent d’ailleurs de plus en plus tôt. Terrible réalité, soigneusement passée sous silence par nos éminences politiques et nos médias, quand elle devrait tous, nous alarmer.

Heureusement, des résistances à cette globalisation-là se manifestent. Le militantisme n’a pas disparu et revêt même plusieurs aspects nouveaux. En-dehors des arènes politiques et syndicales, de nombreux citoyens s’engagent au sein de petites associations ou d’ONG (Organisation Non Gouvernementale) plus importantes, dont l’une des formes actuelles les plus visibles se traduit par l’émergence des Forums sociaux, formidables laboratoires d’apprentissage à la rencontre et à l’échange multiculturel. Dénonçant les mécanismes souvent occultes d’un système inique, interpelant les responsables politiques, industriels et financiers, initiant des pétitions, proposant d’autres modèles de développement, ce sont des lieux de réflexion et de travail à des alternatives. Cependant, le défi est colossal. L’adversité est âpre et bénéficie de moyens puissants dont manque bien souvent le milieu associatif. Et les formidables énergies dépensées lors de ces Forums semblent souvent gaspillées, éparpillées, perdues parfois, tant le foisonnement d’idées se trouve privé de structures adéquates permettant leur application de manière probante et efficace. Avec en sus, le risque d’être elles aussi, récupérées…

L’objectif reste pourtant le même : alerter l'opinion afin qu’elle exerce les pressions nécessaires vis-à-vis des décideurs sur la dérive de notre modèle de société occidentale. Il ne s’agit pas de contester la réalité d’un monde global ! La «mondialisation» n’est pas tombée d’un coup, comme ça, un beau matin. Sur la décision d’Untel ou d’un autre. Depuis que les individus se sont mis à voyager, à se rencontrer, à échanger, à commercer, chacun a contribué peu à peu à la «mondialisation» d’aujourd’hui. Mais les solutions et les orientations que les plus puissants veulent nous imposer sont inacceptables. Sournoisement déguisées sous le fard de la «démocratie» elles ne sont rien d’autre que les lois des plus forts au détriment des plus faibles. C’est « leur mondialisation » qui est rejetée. Pas sa réalité, souhaitable et incontournable, inscrite dans le processus d’évolution de l’espèce humaine, tout à l’opposé des fausses prophéties d’un quelconque « clash » de civilisations!

Hélas, nombre de nos élus se sont révélés au fil du temps inefficaces, incompétents, et de plus en plus souvent assujettis aux multinationales, quand ils ne sont pas carrément corrompus. Si ce constat peut paraître amer à certains ou excessif à d’autres, il n’est qu’à voir l’interminable liste de politiciens et de leurs adjoints soudoyés peu ou prou, de tout bord, de tout parti, de tout âge, de tout pays pour se rendre à l’évidence : presque aucun n’échappe à cette règle déplorable… mais tous s’en défendent, bien sûr ! S’abritant au besoin, sans plus de réserve que de scrupules, derrière l’immunité que leur confère leur position. Le mensonge étrangle rarement ceux qui en (ab)usent. Leur seul souci étant de se maintenir dans les sphères du pouvoir – et des privilèges que ce dernier permet – acquis la plupart du temps par de bien sombres manœuvres… et par de scandaleuses dépenses des deniers publics. (...)
D’autres, et non des moindres, n’hésitent même plus à manipuler le résultat des élections aux fins d’accéder à la fonction présidentielle… pour donner par la suite, main sur le cœur et dans les envolées lyriques de l’hymne national, des leçons de «démocratie» à coups de bombes, à l’ensemble de la planète. Quel délire ! Et au-delà, quels coups de butoirs à l’encontre de nos acquis « démocratiques »… Ces façons de pratiquer sont finalement peu différentes de celles utilisées par des régimes que nos gouvernants ne ratent pourtant jamais l’occasion de fustiger pour leurs méthodes. Elles sont simplement plus perfides, plus sournoises… et utilisent d’autres procédés. Que le citoyen ne se méprenne plus : désormais, c’est l’économie et la finance qui font la loi. Le politique s’incline, et suit. (...)

L’idéal qui au départ anime parfois les plus dévoués a tôt fait de céder sa place aux calculs et aux plans de carrière. Ces élites – ou qui se croient telles – ne sont plus au service de la collectivité, mais strictement au leur. (...) Leur ambition n’est jamais satisfaite. Qu’ils s’autoproclament de gauche ou de droite, les menus problèmes des citoyens ne les intéressent qu’occasionnellement, quelques semaines avant les élections. Tout occupés qu’ils sont par leur ascension, ils n’ont d’yeux, d’oreilles et d’agendas que pour ceux qui pourraient y contribuer. (...) Fascinés par les apparats du pouvoir, il devient fréquent d’assister à d’obscurs retournements de vestes (jamais de portefeuilles !) où d’aucuns passent d’un camp à l’autre sans sourciller, bredouillant mille mauvaises excuses afin de justifier leurs pirouettes. (...)

L'on nous ment... depuis le début... "

Daniel Vanhove
La Démocratie Mensonge - 2008 -
Ed. Marco Pietteur - Coll. Oser dire - Extraits

lundi 25 mai 2009

A quelques jours des élections: ce que cachent leurs si beaux sourires...

Voici le joli salaire de nos élus et ministres

Un ministre gagne 11.000 euros par mois et un parlementaire la moitié, selon une étude du politologue Jean Faniel du Centre de recherche et d'information socio-politiques (Crisp). Un député gagne près de 5.500 euros par mois mais ce montant est plus élevé pour les chefs de groupe, les présidents de commissions parlementaires, les questeurs et les secrétaires. Les présidents des assemblées gagnent eux aussi plus qu'un simple député. Ceux du Sénat, de la Chambre et du Parlement flamand gagnent pratiquement 16.000 euros par mois, soit davantage que le Premier ministre. Le président du parlement bruxellois perçoit lui quelque 13.000 euros et ceux des parlements de la Communauté française et de la Région wallonne environ 12.500 euros.

Petite devinette : quel responsable politique de notre petit Royaume a la rémunération la plus élevée ? Vous pensez à Herman Van Rompuy, le Premier ministre ? Raté ! Les vainqueurs sont… Patrick Dewael, Armand De Decker et Marleen Vanderpoorten. Respectivement président de la Chambre, du Sénat et du Parlement flamand. Ces trois personnalités gagnent 15.931 euros nets par mois. Van Rompuy à l'instar de ses vice-Premiers Reynders, Milquet, Onkelinx, De Gucht et Vanackere ne gagne « que » un peu plus de 11.000 euros nets par mois. On comprend que l'actuel Premier ministre n'était pas pressé de quitter son perchoir de président de la Chambre pour succéder à Yves Leterme… Et que Patrick Dewael ait quitté sans trop d'amertume son maroquin à l'Intérieur. Même les présidents des parlements régionaux ou communautaires gagnent davantage que le Premier ministre. José Happart, président du Parlement wallon, touche ainsi 12.459 euros.

Ces « salaires » de nos édiles ont été passés au crible par Jean Faniel, politologue au Crisp, le Centre de recherche et d'information socio-politiques. Son analyse montre que les rémunérations des politiques sont assez complexes. Et les règles en vigueur varient en fonction des (nombreux) gouvernements et assemblées du pays.

Frais non imposables
Globalement, ministres et parlementaires perçoivent une indemnité de base, imposable. En plus, ils se voient également allouer des indemnités forfaitaires pour frais exposés. Elles sont exemptes d'impôts et elles ne doivent pas être justifiées. Pour un parlementaire, ces frais équivalent à 28 % de son indemnité de base. On parle ici, notamment, des frais de déplacement. Exemple : l'indemnité pour frais de logement d'un ministre de la Communauté française ou d'un ministre wallon est de quelque 500 euros par mois. Les rémunérations des ministres fédéraux et wallons sont liées à l'index. Par contre, celles des ministres bruxellois, flamands et germanophones ne sont indexées que partiellement.
La contribution des parlementaires à l'impôt des personnes physiques représente une somme équivalant à quelque 44 % de leur rémunération annuelle nette. Ce ratio est de 47 % pour les ministres wallons. Il avoisine 70 % pour les ministres fédéraux.

Protocole
Assez logiquement, les ministres et secrétaires d'État sont mieux payés que les parlementaires. Les présidents d'assemblée constituent donc une exception. « Cela s'explique fort probablement par le statut de la fonction exercée. Dans l'ordre protocolaire, le président d'une assemblée devance systématiquement le président du gouvernement correspondant », explique Jean Faniel.
La cohérence n'est pas toujours de mise non plus. Exemples : un secrétaire d'État bruxellois gagne davantage qu'un ministre flamand ; un ministre wallon est mieux rémunéré qu'un ministre fédéral (pour autant que celui-ci ne soit pas vice-Premier ministre).

Chefs de groupe
Un simple député (ou sénateur) gagne 5.515 euros nets par mois. Mais ce montant grimpe pour les élus qui occupent une fonction spéciale (vice-présidence, secrétariat, etc.). Pour le président d'une commission parlementaire, on arrive alors à un peu plus de 6.200 euros. Le « salaire » des chefs de groupe (autrement dit, le numéro un d'un parti au sein d'une assemblée) tutoie les 7.000 euros. Les questeurs du Parlement fédéral, compétents pour la gestion administrative, matérielle et financière, obtiennent 7.350 euros.

Absentéisme
À part au Sénat, l'absentéisme est sanctionné. Exemple : à la Chambre, un député qui prend part à moins de 80 % des votes en séance plénière est pénalisé d'une retenue de 10 % sur son indemnité. La retenue monte même à 60 % s'il n'est pas présent pour au moins la moitié des votes.
Les députés peuvent exercer d'autres mandats publics politiques. La loi limite ce cumul à un «mandat exécutif rémunéré». Le jeton de présence ad hoc ne peut alors pas dépasser la moitié du montant de l'indemnité parlementaire.
Les parlementaires mais pas les ministres bénéficient aussi d'une indemnité de départ : en principe, elle est de deux mois de traitement par année de fonction, dans une marge d'un an au minimum et de quatre ans, maximum.

Scandale ?
Sont-ils indécents et scandaleux, ces « salaires » de ministre ou de parlementaire ? Tout dépend de la comparaison. En 2008, le salaire minimum s'élevait à 1.070 euros nets par mois. On est en l'occurrence évidemment bien loin au-dessus.
Mais Jean Faniel nuance. « En moyenne, les dirigeants des plus grandes entreprises privées belges gagnaient, en 2007, plus de 60.000 euros mensuels nets, compte non tenu de certains bonus. Cela représente près de six fois le revenu du Premier ministre », souligne le politologue. «Les principaux dirigeants des entreprises publiques (Belgacom, La Poste, SNCB) percevaient à la même période entre 15.000 et 78.000 euros mensuels nets, soit bien plus que leur ministre de tutelle», ajoute-t-il.
Attention aussi : la rémunération des mandataires politiques n'alimente pas intégralement leur fortune personnelle. Ils versent une part de rémunération à leur formation politique, dans des proportions variables selon les partis.

Alain Narinx
17/04/2009
Copyright © L'Echo.be

dimanche 24 mai 2009

Vote électronique : la Belgique isolée

Depuis qu’en mai 2008 les Pays-Bas ont définitivement renoncé au vote électronique, la Belgique est le seul des 27 États de l’Union Européenne à encore imposer un système de vote automatisé à un nombre significatif d’électeurs (44 %). Là où le vote électronique était à l'essai, les autorités ont abandonné ou arrêté la progression du projet. C’est ainsi qu’en Irlande les machines à voter, achetées il y a cinq ans, ne seront jamais utilisées et le gouvernement cherche un moyen économique et écologique de s'en débarrasser. En Allemagne, la Cour constitutionnelle a déclaré illégal le système de scrutin imposé à près de 2 millions d’électeurs en 2005 car il ne permet pas le contrôle des opérations électorales par les électeurs. En France le Ministère de l'Intérieur recommande de ne plus investir dans les machines à voter et parmi la petite minorité de villes qui s'en étaient équipées, certaines ont déjà renoncé à les utiliser. En Finlande, la Haute Cour administrative vient d’invalider le résultat du premier essai de vote électronique effectué dans trois communes et tous les électeurs finlandais voteront manuellement lors des prochaines élections européennes.

En Belgique, un débat de fond a été organisé au niveau fédéral en juin 2008, après 17 années d’« expérimentation » du vote électronique. A cette occasion, une majorité d’experts a démontré à quel point le système utilisé en Belgique est inacceptable, principalement parce qu’il rend les élections totalement incontrôlables par les citoyens-électeurs. Rappelons aussi que selon les chiffres communiqués par le Ministère de l'Intérieur en mai 2005, le vote électronique coûte trois fois plus cher que le vote papier. Même lorsque l'on retire le coût d'investissement du matériel ou le coût du développement des logiciels, le payement des équipes de support informatique dépasse à lui seul le coût du vote papier. Les rapports des collèges d’experts désignés par les différents parlements ont de plus, relevé de nombreux incidents qui ont souvent retardé la disponibilité du résultat de l'élection ; mais ils ne disent rien des incidents qui auraient pu fausser les résultats sans être détectés.

Dans le rapport « BeVoting. Etude des systèmes de vote électronique » rédigé par un consortium d’universitaires à la demande des administrations fédérales et régionales et rendu public en décembre 2007, on peut lire que le système électronique utilisé en Belgique ne répond pas aux exigences du Conseil de l’Europe en la matière (1). Plus loin, les auteurs concluent « que le vote électronique entièrement automatisé ne convient pas - à l’heure actuelle - pour la Belgique » (2).
Le rapport de l’O.S.C.E. concernant les élections de juin 2007 condamne également notre système à cause de son manque de contrôlabilité. Le matériel informatique qui sera utilisé le 7 juin est ancien et périmé. Pour prolonger la vie de ce vieux matériel, les communes ont décidé de payer une prolongation des contrats d'entretien et de maintenance au delà de l'échéance du 31 décembre 2008. Ces frais ne constituent pas un investissement car on ne peut pas espérer prolonger indéfiniment la vie de ces vieilles machines. Et c'est prendre un risque énorme que de continuer à les utiliser.

Malgré tout cela, il s’est trouvé une majorité de parlementaires pour décider de persévérer dans la voie de l’automatisation et, dans l’immédiat, dans la perpétuation du système actuel condamné par tous les experts. La résolution votée recommande l’expérimentation d’un « système de vote électronique amélioré ». Pour nous, des innovations techniques ne peuvent être utilisées lors des élections que si elles sont compatibles avec ce principe de base qui doit régir une démocratie représentative : le jour des élections c’est l’ensemble des citoyens-électeurs qui exercent la souveraineté. C’est donc à eux qu’appartient le contrôle de la régularité de l’ensemble des opérations électorales, et non à des experts en informatique. Pour garantir ce contrôle effectif, faire produire des bulletins en papier par des ordinateurs ne suffit pas. Il faut que les représentants des citoyens-électeurs (témoins de listes, présidents et assesseurs des bureaux de vote et de dépouillement) puissent répondre aux questions suivantes : Tous les électeurs, et eux seuls, ont-ils pu voter une et une seule fois ? Leur vote a-t-il été secret ? Chaque vote a-t-il été pris en compte ? La totalisation des votes s’est-elle faite correctement ?

Nous ne disons pas que ces exigences démocratiques ne peuvent être rencontrées qu’avec le système traditionnel. Mais force nous est de constater que, jusqu’à présent, aucun système automatisé ne les a respectées. Et nous nous permettons de rappeler qu’une des raisons pour lesquelles les Pays-Bas ont renoncé définitivement au vote électronique est que, comparé aux systèmes traditionnels, le coût d’un système automatisé fiable et véritablement contrôlable par les électeurs est démesuré.
Quand donc nos représentants renonceront-ils à imposer à près de la moitié des électeurs de ce pays, au nom de la modernité, un mode de scrutin coûteux, non fiable, et non contrôlable par les citoyens-électeurs ?

(1) Partie I, pp. 254-255.
(2) Partie II, p. 6.


« Carte blanche » parue dans Le Soir du 18 mai 2009 -

P.S.: Avez-vous signé la pétition pour l'abandon du vote électronique ?
( à lire sur http://www.poureva.be/spip.php?article519 ).
Et si la réponse est oui, pourriez-vous encourager d'autres personnes à faire de même ?

Patricia Fenerberg, Kommer Kleijn, Michel Staszewski, Claire Verhesen, Pierre-Antoine Verwilghen,
membres de l’association citoyenne « PourEVA » (Pour une Éthique du Vote Automatisé www.poureva.be).

samedi 23 mai 2009

En 2005, Internet refait l'Europe

A la fin 2004, on ne voyait encore rien venir. Il semblait acquis que le référendum du 29 mai suivant sur le projet de Constitution européenne se réduirait à une formalité. "On nous dit que les Français doivent lire la Constitution. Vous pensez, c'est un texte de trois cents pages! Moi-même, je ne l'ai pas lue", claironnait M. Malek Boutih (1). Quelques mois plus tard, le secrétaire national du Parti socialiste chargé des questions de société était sans doute l'une des dernières personnes en France à ne pas avoir lu la Constitution.

Avec l'écrasante majorité des médias dans le camp du "oui", la contestation du texte soumis au vote se réfugia sur Internet. Faisant mentir l'idée reçue selon laquelle les échanges en ligne asphyxient la "vraie vie", le réseau fit plutôt office de caisse de résonance d'un mouvement qui impliquait aussi des réunions publiques bondées et des meetings enthousiastes.

Il présentait en outre l'avantage de mettre tous les documents officiels à portée de clic. Cette facilité d'accès autorise, dans le rapport à la politique, un changement que l'un des premiers activistes de l'Internet français, Laurent Chemla, comparait à celui introduit dans le rapport à la religion par la Réforme protestante: désormais, on revendique de pouvoir lire soi-même les textes pour se faire une opinion, au lieu de s'en laisser imposer une interprétation - en général intéressée - par une autorité quelconque.

Quelques semaines durant, c'est tout l'ordre symbolique qui fut mis cul par-dessus tête. Pour avoir produit un argumentaire efficace et synthétique en faveur du "non", qui se propagea par courriel comme une traînée de poudre, un parfait inconnu, Etienne Chouard, supplanta tous les maîtres à penser institués. Effaré par les pelletées de messages vengeurs que lui valait sa campagne en faveur du "oui", le chroniqueur de France Inter Bernard Guetta se désespérait dans le quotidien suisse Le Temps (16 avril 2005) : "La mobilisation, les conversations se font de bouche à oreille, amplifiées par Internet, ses "chats", ses blogs et ses méticuleuses et fausses analyses du projet qu'on y trouve à foison".

Cette période aura révélé de manière particulièrement cruelle la pauvreté, voire le simulacre, de la vie démocratique "normale", et le mépris foncier que vouent à leurs électeurs ou à leur public bien des personnalités politiques et médiatiques. Ce qui explique peut-être pourquoi elle a, depuis, été refoulée avec tant d'application, y compris par ceux à qui elle a laissé un excellent souvenir. Mais qui sait par quels chemins souterrains les expériences passées peuvent resurgir?

(1) L'Humanité, Paris, 29 septembre 2004

Mona Chollet
Le Monde diplomatique - Mai 2009

Invitation à soutenir les sans abri et les mal logés.

Des familles avec enfants occupent actuellement l’ancien immeuble des contributions de la place Morichar à Saint-Gilles.
Ici se construit un lieu d’habitat pour des familles mal logées ou sans abri.
Ce sera aussi une espace social et culturel.

Nous vous invitons à une journée portes ouvertes le dimanche 24 mai à partir de 11h00.

Diverses animations auront lieu et à 16h00 s’ouvrira un débat politique organisé par l’ONHU et par le Syndicat des Locataires.
José Garcia (SL) sera le modérateur des débats qui porteront sur la thématique du Logement et la problématique des IMMEUBLES VIDES OU ABANDONNES plus particulièrement.

Tous les partis démocratiques ont été invités.
Nous vous attendons nombreux car c’est ensemble que nous pouvons changer les choses.

N’hésitez pas à apporter à boire et à manger.

Associations soutenant l’occupation des habitants :

CGAM, CRER, ONHU, Syndicat des Locataires, Union des Locataires Marollienne, Union des Locataires de Saint-Gilles.

Contact : Thierry Balsat 0487 631 713

vendredi 22 mai 2009

Faites du vélo, pas des centres fermés !

Ballade à vélo jusqu’au centre fermé de Steenokkerzeel

Des personnes n’ayant commis aucun crime sont enfermées à deux coups de pédale de chez nous, dans l’ignorance du plus grand nombre. Des femmes, des hommes, des enfants subissent en Belgique des traitements inhumains pour la seule raison d’être venus chez nous dans l’espoir d’un avenir meilleur.

Puisque le vélo, c’est la liberté, utilisons-le pour franchir cette distance et ouvrir les yeux sur cette réalité.

Tous en selle pour la libre-circulation des personnes !

Quand ? Ce dimanche 24 mai à 12h
Où ? Rond-point Schuman
Quoi ? 14 km , en groupe, parcours fléché et récompense à l’arrivée
Contact ? la CRER 0477/59 19 45

Schuman : métro - lignes 1 et 5 (gratuit pour les vélos) et train (5€ pour les vélos)
Vous n’avez pas de vélo ? Vous pouvez en louer un à la Maison des Cyclistes,
15 rue de Londres à Ixelles (15€ la journée)
Retour : possibilité de mettre son vélo dans le train à la gare de Nossegem (2 min du centre fermé)

8ème Assemblée régionale de la liste Égalité

Chères amies, chers amis,

vu le week-end prolongé, la 8ème Assemblée de la liste Egalité aura lieu
ce vendredi 22 mai, de 18 à 21 heures (une heure plus tôt !!!)
rue des Grands Carmes, 22 au centre de Bruxelles.
(à 50m de Manneken Pis)

Sandwiches et boissons disponibles sur place.

A l'ordre du jour:

- le regroupement des listes: pourquoi il n' y a pas eu d'accord ;
- petit bilan de la campagne jusqu'ici ;
- le nouveau matériel: notre affiche, nos flyers, le site Internet ;
- l'agenda des activités où Egalité sera présent et l'inscription aux activités ;
- devenir membre d'Egalité : première discussion sur l'idée

Soyez nombreux, soyez à l'heure, soyez en forme !

Pour la liste Egalité,
Nordine Saïdi

dimanche 17 mai 2009

"Chavez et nous"

Investig'Action organise un grand débat où
François HOUTART, Tariq RAMADAN et Michel COLLON
vous invitent ce lundi 18 mai 2009 à 20h30
à l'IHECS - Salle BV1 -
15 rue du Poinçon à 1000 Bruxelles
(A deux minutes de la Grand-Place, dans le prolongement de la rue de l'Étuve)

Les trois auteurs signeront leurs livres récents :

Agroénergie
Islam : la réforme radicale
Les 7 péchés d'Hugo Chavez

ENTRÉE GRATUITE

Infos : magali.urbain@investigaction.info

Rachid Z et son ÉGALITÉ

Un quadra incernable : Rachid Zegzaoui

Il s'est fait éjecter à plusieurs reprises du blog de la prêtresse de la laïcardie et a failli être poursuivi devant les tribunaux par la même Nadia Geerts.
Il fut traité d'antisémite par les sionistes et dénoncé comme roulant pour l'Iran avec son parti Égalité.
Claude Demelenne, un alimentaire PS débarqué du journalisme pour incompétence et recasé au Port de Bruxelles sur le quota de Philippe Moureaux, l'a qualifié de fondamentaliste.
Ce même Demelenne qui au Journal du Mardi, avait promu jusqu'à plus soif la théorie du réseau dans l'affaire Dutroux avant de devenir un sionard alimentaire grossier et racolleur.
Rachid Zegzaoui, on aime ou on déteste, mais il a le don de ne laisser ni amis ni surtout advesaires, indifférents.
Il est né en janvier 1967 à Saint Josse, de parents immigrés arrivés en Belgique au début des années soixante. (...)

Suite de l'article: http://khalilzeguendi.canalblog.com/archives/2009/05/14/13731712.html

samedi 16 mai 2009

Rome durcit nettement sa législation sécuritaire

Entrer illégalement en Italie est désormais passible de 5 à 10.000 euros d'amende. Les "rondes de citoyens" et la dénonciation sont dorénavant autorisées.

Sous l'impulsion de l'extrême-droite, les députés italiens ont adopté jeudi 14 mai une loi controversée sur la sécurité intérieure et l'immigration qui va faire de l'Italie l'un des pays les plus sévères en Europe dans la lutte contre l'immigration clandestine.
Le vote a été acquis par 297 voix contre 255 avec 3 abstentions.
La loi crée un délit "d'immigration et de séjour" clandestins, puni d'une amende de 5 à 10.000 euros et rend possible la dénonciation à la justice de tout immigrant en situation irrégulière. Elle porte de deux à six mois la durée de rétention des immigrants dans les centres d'identification et d'accueil.
"Nous fermons les portes (de l'immigration) et nous ne les entrouvrons que pour ceux qui viennent pour travailler et s'intégrer", a résumé jeudi le chef du gouvernement Silvio Berlusconi.
La position du gouvernement est soutenue par 76% des Italiens, a-t-il affirmé.

Milice

En matière de sécurité intérieure, la mesure la plus emblématique, adoptée sous la pression du parti anti-immigré de la Ligue du nord, est la possibilité pour des "associations de citoyens" d'effectuer des rondes pour signaler aux forces de l'ordre des atteintes à l'ordre public.
Ce projet de loi, qui prévoit également l'enregistrement des sans domicile fixe, devra repasser devant le Sénat prochainement, mais son approbation ne fait guère de doute car le gouvernement de Silvio Berlusconi y dispose d'une confortable majorité.

Héberger un immigrant est passible de trois ans de prison

La gauche et les associations de défense des immigrés ont dénoncé des mesures "liberticides" et même le "retour à la logique des lois raciales de l'époque de Mussolini". La Conférence des évêques italiens s'est émue en estimant que la nouvelle loi allait rendre plus difficile "l'objectif d'intégration" des immigrés dans la société italienne.
Une partie du centre-droit a été sensible à ces appels et le "paquet sécurité" a subi ces dernières semaines un parcours mouvementé au Parlement. Mais Silvio Berlusconi, qui a besoin de la Ligue du nord pour gouverner, a décidé de passer outre. Il a posé mercredi par trois fois la question de confiance sur les articles les plus controversés pour faire avancer l'examen du texte.
Désormais, le fait de louer un logement à un immigrant clandestin ou de l'héberger pourra être puni de peines allant jusqu'à trois ans de prison.

200 euros pour obtenir la citoyenneté italienne

Une première version encore plus dure du texte prévoyait que les médecins, directeurs d'école et facteurs soient obligés de dénoncer les immigrants clandestins, mais cette mesure très contestée a finalement été retirée.
Une fois le texte adopté, les immigrants réguliers devront payer 200 euros pour obtenir la citoyenneté italienne et il faudra verser entre 80 et 200 euros pour obtenir et renouveler un titre de séjour.
Toutes ces mesures ont pour but d'accélérer la comparution des immigrants en situation irrégulière devant les tribunaux pour permettre leur expulsion immédiate.
Jusqu'à présent, l'Italie ne renvoyait vers leurs pays d'origine que quelques centaines d'immigrants "économiques" par an.

Refouler les migrants vers la Libye

Elu il y a un an précisément sur les thèmes de la sécurité et de la lutte contre l'immigration clandestine, le gouvernement Berlusconi a multiplié les renvois d'immigrés vers la trentaine de pays avec lesquels l'Italie a signé des accords de réadmission. Il y a une semaine, l'Italie a pour la première fois procédé à des refoulements directs de clandestins secourus ou interceptés en mer, vers la Libye, d'où arrive une majorité des migrants.
48 migrants ont été secourus au large de la Sicile tandis que plus de 500 immigrés qui se trouvaient dans les eaux internationales ont été refoulés vers la Libye. Le ministre de l'Intérieur avait à cette occasion indiqué la mis en œuvre d'une nouvelle politique de lutte contre l'immigration consistant à refouler les migrants vers la Libye lorsqu'ils se trouvent encore dans les eaux internationales. "Nous ne faisons que les reconduire d'où ils sont venus", avait justifié le ministre, qui est l'un des responsables du parti anti-immigrés de la Ligue du Nord.

Patrouilles communes

L'Italie a remis également jeudi à la Libye un premier lot de trois vedettes qui patrouilleront au large de Tripoli pour empêcher le départ des clandestins. Six vedettes au total doivent être livrées par les autorités italiennes - qui ont également formé 41 militaires libyens pour en prendre les commandes - en vertu d'un accord de coopération entre les deux pays pour lutter contre l'immigration clandestine prévoyant notamment des patrouilles communes. Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi effectuera une visite officielle à Rome du 10 au 12 juin. "Il s'agit d'une nouvelle étape dans le processus de lutte contre l'immigration clandestine", s'est félicité Roberto Maroni, le ministre de l'Intérieur et membre de la Ligue du nord.

Polémique

Les propos du chef du gouvernement Silvio Berlusconi, qui a rejeté l'idée d'une Italie "multiethnique" pour justifier cette politique, ont continué de susciter la polémique.
Le leader de la gauche Dario Franceschini a dénoncé le risque de "retourner, 70 ans après, aux lois raciales".
"Il y a des moments où même un modéré doit hausser le ton. Il faut rappeler qu'il y a eu un moment dans l'histoire où les enfants étaient chassés de l'école en raison de leur religion et nous devons faire en sorte que cela ne puisse plus arriver", a souligné le chef du Parti démocrate (PD, centre gauche). Les lois raciales, visant principalement la communauté juive, furent promulguées par Benito Mussolini en septembre 1938.
Jeudi, Médecins sans frontières (MSF) a fait part de sa "profonde préoccupation", soulignant le risque que les "migrants, craignant d'être dénoncés, ne veuillent plus avoir à faire avec l'administration (...) renonçant notamment à faire enregistrer la naissance de leurs enfants ou à se faire soigner" dans les hôpitaux.

Droit d'asile remis en cause

A l'étranger, le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a notamment demandé à Rome de "réadmettre les personnes qui ont été renvoyées et qui ont été identifiées par le HCR comme cherchant une protection internationale", se disant "sérieusement inquiet de la politique pratiquée par l'Italie".
"La communauté internationale doit soutenir les positions du Vatican et de l'ONU pour mettre fin à l'initiative unilatérale de l'Italie, qui remet en cause le droit de demander l'asile et nie la possibilité de fuir des situations de répression et de violences", avait pour sa part déclaré le commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Thomas Hammarberg.
La presse souligne que ce nouveau tour de vis sur l'immigration, cheval de bataille de la droite au pouvoir, a lieu à moins d'un mois des élections européennes.
L'Italie a vu arriver 36.900 migrants par la mer en 2008 - en quasi-totalité en provenance des côtes libyennes -, un chiffre en hausse de 75% par rapport à 2007, selon le ministère de l'Intérieur.


NOUVELOBS.COM
14.05.09

vendredi 15 mai 2009

Les terroristes font-ils la loi ?

Bruxelles Laïque et la Ligue des Droits de l’Homme vous invitent
le mardi 19 mai 2009 à 20h
18-20 avenue Stalingrad – 1000 Bruxelles

Interpellation – débat : « Les terroristes font-ils la loi ? »

Pour lutter contre le « terrorisme », on assiste à une prolifération de lois d’exception tant au niveau européen que national. A quelques semaines des élections européennes, quelle évaluation peut-on en faire, notamment en termes de respect des libertés fondamentales ? Un sujet d’autant plus d’actualité qu’il sera au centre des préoccupations lors de la présidence belge de l’Union européenne en 2010. La Belgique poursuivra-t-elle ce processus de surenchère législative ou tentera-t-elle d’inverser la tendance liberticide actuelle pour préserver les valeurs démocratiques?

Nos invités :

Dan VAN RAEMDONCK – Comité T
Isabelle DURANT – ECOLO
Clotilde NYSSENS – CDH
Simone SUSSKIND – PS
Un(e) représentant(e) du MR (sous réserve)

Modérateur : Benoit FEYT (Journaliste à Télé-Bruxelles)

21h30 : Diffusion du film « Résister n’est pas un crime »
Réalisé par Marie-France Collard, Jérome Laffont et Foued Bellali

En présence du CLEA (Comité pour la liberté d’expression et d’association)

ENTRÉE GRATUITE

INFOS et RESERVATIONS : Bruxelles Laïque, 18-20 Av. de Stalingrad – 1000 Bruxelles
Tél. : 02 / 289 69 00 – Fax : 02/502 98 73 – bruxelles.laique@laicite.be
www.bxllaique.be

Avec le soutien de la Communauté française, service éducation permanente.

jeudi 14 mai 2009

Censure et pensée unique (à propos de Dieudonné)

From: guy.lemaire@skypro.be
To: ForumEnLigne@lesoir.be; redaction@lesoir.be
Subject: Censure et pensée unique

Bonjour Monsieur,

Un internaute de mes amis vient de m'apprendre que vous avez censuré mon message sur le forum du Soir.

Je voudrais vous en remercier d'autant plus que je vais certainement présenter quelques conférences sur la manipulation des esprits et des masses.

Je ne manquerais pas de dénoncer votre politique qui consiste à prétendre offrir un forum de discussion, mais qui filtre les contenus qui ne vont pas dans le sens que votre rédaction vous impose.

C'est navrant, car comme beaucoup de mes amis, nous considérions que le Soir était un journal à opinions multiples.

Il faut malheureusement bien constater que vous ne vous consacrez plus qu'a émettre un seul point de vue ce qui si je me rappelle mes formations, correspond à de la propagande et non de l'information.

Vous remarquerez que fidèle à mes options philosophiques, je n'ai jamais attaqué la personne, votre journaliste, mais bien ses idées !

Je constate que votre fabrique du consentement, la manipulation des opinions, est parfaitement rodée dans le forum.

Vous ne censurez pas les opinions extrêmes qui vont dans votre sens.

Vous ne censurez pas les opinions qui ne vont pas dans votre sens à condition qu'elles soient ou grossières ou mal formulées.

Vous censurez les opinions qui vous dérangent si elles sont le fruit d'une analyse structurée.

Ainsi tristement le Soir qui était un des piliers de la démocratie est devenu un jouet des richissimes Hurbain.

Mes conclusions seront doubles.

La première est empruntée à Alain Badiou : « Un journal qui appartient à de riches managers n’a pas à être lu par quelqu’un qui n’est ni riche ni manager. »

Heureusement, l’Internet pour qui sait faire exercice de libre examen devient de plus en plus un endroit d’information et non de propagande.

La seconde est une réaction positive au texte que je vous ai adressé sur ma page facebook laquelle, grâce à votre négation de la liberté d’expression, me permet d’apporter la preuve du rôle de la presse dans le triomphe de la pensée unique.

Quand on pense que des journalistes risquent leurs vies dans le monde entier pour informer objectivement les lecteurs on est en droit de se demander comment dans une société comme la nôtre d’autres sont auteurs de tous les dénis de liberté d’expression ?

Reste le sujet de ma réflexion : Vous avez « gagné » puisque l’artiste est une fois de plus interdit de faire son métier ! Comme sous le régime nazi où les artistes juifs ne pouvaient plus se produire, comme sous le Mc Carthysme où les artistes communistes étaient interdits de spectacles ! Ceci n’est pas une opinion, mais bien un fait historique.

Guy Lemaire
12.05.09

Le texte censuré :

Je suis très heureux de voir ce sujet réapparaître comme suite à l’actualité récente !
Je regrette cependant le manque de précision du journaliste du Soir, Monsieur Marc Metdepeningen !

Quand un journaliste s’exprime, nous avons tendance à considérer qu’il a examiné tous les points de vues et qu’il en expose une synthèse.
Dans le cas de M. Metdepeningen, il est évident qu’il est activement un « anti Dieudonné ».

J’ai eu le plaisir à l’ULB de participer à une réflexion du Librex et clairement ce journaliste était présenté comme faisant partie des adversaires de l’humoriste.
C’est évidemment le droit absolu de M. M.M. d’être opposé à qui que ce soit et si quelqu’un voulait lui interdire je serais de ceux qui prendraient sa défense ainsi à mon humble avis que ceux qui luttent contre la censure moyenâgeuse qui frappe l’artiste controversé !

Ce qui me déplait fortement c’est que ce journaliste n’annonce pas clairement qu’il a choisi son camp et cette omission crée l’équivoque en laissant entendre que les articles qu’il rédige ne sont pas partisans.

Si je lis un article de presse ayant été écrit par un journaliste de « Minute » ou de « Libé » je suis informé de par l’orientation de cette presse de la partialité de celui-ci.
Or, je constate que tous les articles concernant l’humoriste sont confiés à ce même journaliste. Le Soir n’est plus un journal pluraliste au niveau des opinions.
Pourquoi par exemple n’y a-t-il pas une carte blanche pro liberté d’expression ?

Le précédent brulot anti Dieudonné de M. M.M. le jeudi 26 mars 2009 dans le Soir dégage l’évidence.

- Justification de l’existence de « flics de la liberté d’expression » M. Bouhlal en l’occurrence ! Ainsi, on oublie que le MRAX à fait plus en faveur du racisme que contre celui-ci. De plus, l’attitude ouverte de Dieudonné qui se montre toujours favorable à un « gang-bang » des idées et qui propose à Monsieur Bouhlal de venir le rejoindre est décrite comme un lynchage. Il serait plus sain de dire que les huées qui venaient de jeunes issus de l’immigration comme le signale avec justesse le journaliste du Soir exprimaient un ras le bol de ceux-ci qui se résume par la phrase de l’un d'eux sur le devant de la salle de spectacle : Je ne veux pas que tu t’exprimes en mon nom ! Quand on admet que les jeunes immigrés peuvent aussi espérer prendre l’ascenseur social, on comprend facilement que la haine des autochtones prônée par les associations dont le fond de commerce est … « Elle voit des racistes partout ! » conduit les allochtones à ne plus se reconnaitre en elles ! A-t-on encore le droit de rappeler que l’Occidental est en sa très grande majorité accueillant et étranger … au racisme ?

- Puis vient l’argument de l’escroquerie, places de spectacle chères et brièveté de la prestation ! Quand on sait que la salle était remplie de « flics de la pensée » qui n’attendaient qu’une chose : trouver dans la peau d’un personnage des sketchs de Dieudonné un mot qu’on pourrait imputer par un procédé connu à l’humoriste lui-même ! Le sketch des pygmées est un bon exemple, Dieudonné, comme l’ont toujours fait les humoristes humanistes, met le spectateur en face d’un miroir déformant, jouant ainsi de nos tares et les exposant à notre réflexion, en l’occurrence le pillage de l’Afrique et la misère de ses populations. S’offusquer de ce procédé théâtral ancien reviendrait à dire que Jean Carmet est un raciste et un beauf (Dupond Lajoie) ou que Charlie Chaplin est nazi (Le Dictateur). Quand il s’agit de « tuer médiatiquement » Dieudonné en fabriquant du consentement (Chomsky) toutes les malhonnêtetés intellectuelles sont bonnes ! Ainsi Dieudonné l’humaniste s’entendant accuser de fascisme en rit, peut-être pour ne pas en pleurer, lui le militant anti fasciste, dans un sketch tout droit inspiré de Dr. Folamour, le bras droit incontrôlable et les heils sortant involontairement de sa bouche ! Mais, personne ne veut la peau de Peter Sellers.

Alors pourquoi cet acharnement médiatique ?

La première idée qui me vient à l’esprit est le triangle mimétique de René Girard (Le bouc émissaire).
Le bien précieux que possède Dieudonné et qui fait aujourd’hui défaut aux médias est indiscutablement la liberté d’expression. Et l’escalade de Dieudonné dans l’usage de la liberté d’expression, malheureusement pour lui, prouve qu’il est bien entré dans le mécanisme mimétique… plus tu jalouses mon bien plus j’en use !

Le débat « Dieudonné » a le mérite de poser des questions essentielles qui n’apparaissent pas à la première analyse. Peut-on critiquer Israël ? Est la question évidente ! Les dessous des cartes sont aussi importants !

La liberté d’expression.

La lutte d’une gauche bourgeoise bohême soixante-huitarde contre l’émergence d’une gauche radicale… Badiou, Zizek et redécouverte de Chomsky !

La crédibilité des médias classiques et l’émergence de nouveaux canaux de communication !

Le business lié à des entreprises mémorielles ! Il est aussi indécent de nier l’horreur des camps que d’utiliser ces morts à des fins autres que de dénoncer la barbarie.

ETC.

Ah oui ! En finale, je suis partisan, en ma qualité d’artiste souvent censuré et adversaire de la pensée unique !

Guy Lemaire

mercredi 13 mai 2009

Nucléaire. La « bombe » larguée sur Israël

La demande américaine à Tel-Aviv de signer le TNP a eu un effet de choc sur Israël qui se voit pour la première fois dénoncé par son allié. Reste à savoir jusqu’où ira Washington dans sa prise de position.

Un changement remarquable dans les relations américano-israéliennes est pointé du doigt. Faudra-t-il y croire ? Les États-Unis pourront-ils obliger Israël à signer le Traité de non-prolifération des armes nucléaires ? Rien n’est encore clair, mais ce qui est sûr c’est que les Israéliens ont été choqués par la réaction américaine. Enfin le nucléaire israélien est devenu sujet de débat auprès des alliés américains.

Le nucléaire israélien ne représente-t-il plus un tabou pour l’Administration américaine ? Autrefois, il n’était pas question de s’en approcher. Les capacités nucléaires israéliennes étaient quelque chose que l’on n’évoquait pas à Washington, pour ne pas donner des arguments à ceux qui en Iran et dans le monde arabe exigent que la question nucléaire soit abordée sur un pied d’égalité absolue dans la région.

Et il suffit de voir les réactions israéliennes pour s’en rendre compte. Le quotidien israélien Yediot Aharonot a publié que les Etats-Unis « ont largué une bombe. Pour la première fois, un responsable officiel américain a fait explicitement référence à la capacité nucléaire d’Israël ». Mais sans la moindre hésitation, Israël a rejeté l’appel lancé par une responsable américaine à adhérer au Traité de Non-Prolifération nucléaire (TNP), jugeant cet accord « inefficace ».

C’est d’ailleurs suite à la déclaration qu’a lancée la semaine dernière la déléguée de l’Administration Obama, Rose Gottemoeller, à une session préparatoire pour la conférence mondiale sur le Traité de Non-Prolifération nucléaire (TNP), qui se tiendra en mai 2010 à New York, que les réactions ont commencé à se succéder. Devant les représentants des 189 pays signataires du TNP, la députée a affirmé que les États-Unis aspirent à ce que tous les pays du monde adhèrent à ce traité, y compris l’Inde, Israël, le Pakistan et la Corée du Nord. L’Inde, Israël et le Pakistan sont les seuls pays à ne pas avoir ratifié ce traité, la Corée du Nord s’en étant retirée après l’avoir ratifié. « Une adhésion universelle au TNP - y compris par l’Inde, Israël, le Pakistan et la Corée du Nord - demeure un objectif fondamental des États-Unis », a-t-elle lancé. Une déclaration qui paraît dans le fond être banale, mais qui en réalité laisse à prévoir un changement majeur dans les relations entre les États-Unis et Israël.

Selon Ahmad Sabet, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, on est encore loin de parler d’un changement dans les relations américano-israéliennes. « Il n’existe toujours pas de changement concret que l’on peut citer. On peut appeler cela une reconnaissance américaine de la possession par Israël d’armes nucléaires », et d’ajouter : « Ce qui a attiré l’attention cette fois-ci c’est que l’Administration américaine a toujours fait en sorte de fermer les yeux en ce qui concerne le nucléaire israélien. L’Administration d’Obama essaye, en quelque sorte, d’agir sur un autre plan, celui du conflit palestino-israélien. Elle insinue à Israël que son refus de la création de deux Etats affaiblit la solution proposée par les Américains », explique le politologue.

Des pressions sur un autre volet ?

Effectivement, la référence à la bombe israélienne constitue peut-être le principal alibi, dont va user Obama pour faire plier le gouvernement de Netanyahu qui persiste à refuser la création d’un Etat palestinien, allant ainsi à l’encontre de toute la communauté internationale. Il est à noter que le président Barack Obama venait juste de provoquer les Israéliens au début d’avril, lors d’un discours devant le Parlement turc, lorsqu’il a déclaré l’attachement des États-Unis à la solution de deux États pour deux peuples. Quelques jours plus tard, l’envoyé spécial américain, Georges Mitchell, réaffirmait qu’il s’agit là « de la seule et meilleure solution » pour régler le conflit entre Israéliens et Palestiniens. Cette position américaine tranche avec le refus du nouveau gouvernement israélien d’endosser explicitement cette éventualité.

La nouvelle Administration américaine laisse-t-elle clairement entendre qu’elle compte rompre avec la politique suivie par la précédente équipe sur le dossier nucléaire israélien ?

Selon le Yediot, la dernière déclaration américaine concernant le dossier nucléaire a surpris et scandalisé le monde politique israélien, les États-Unis ayant respecté depuis les années 1970 la politique de « l’ambiguïté nucléaire » d’Israël et évité de le contraindre à ratifier le TPN.

La CIA fut la première à conclure qu’Israël avait commencé à produire des armes nucléaires en 1968, mais peu de détails ont émergé jusqu’à 1986, lorsque Mordechai Vanunu, ancien technicien de la centrale nucléaire de Dimona, a donné au Sunday Times des descriptions détaillées qui ont conduit les analystes de la défense à ranger l’Etat juif au 6e rang des puissances nucléaires mondiales. Aujourd’hui, même si Israël ne le reconnaît pas officiellement, il est largement admis par les experts qu’Israël possède de 250 à 300 armes nucléaires, avec leurs systèmes de lancement qui incluent les missiles Yariho (Jéricho) et les avions de chasse F-15 et les chasseurs-bombardiers F-16.

L’Iran principalement visé

Une adhésion au Traité de non-prolifération obligerait Israël à y renoncer. Une éventualité sûrement refusée par Israël. Lors de son premier mandat comme chef du gouvernement israélien, Benyamin Netanyahu avait affirmé au président américain de l’époque, Bill Clinton, que « nous ne signerons pas le TNP, car nous ne voulons pas nous suicider ».

Sabet affirme : « Peut-être que cette déclaration a-t-elle fait du bruit, mais il ne faut pas s’attendre à ce que les Américains accusent Israël officiellement. Et en ce qui concerne les réactions israéliennes, elles illustrent le mode israélien qui tient toujours à semer la panique et à évoquer le complexe de culpabilité lorsqu’il s’agit d’une chose qui touche à sa sécurité interne ».

L’Etat hébreu le sait d’ailleurs bien. Essayant de calmer les esprits, un responsable du ministère israélien des Affaires étrangères a avoué que cette déclaration n’a pas plu à Jérusalem, mais qu’Israël et les Etats-Unis « sont de la même famille, et même lorsqu’on change de dirigeants, la famille reste la même ». Pour un haut responsable israélien, ce qui est grave c’est que les Etats-Unis semblent avoir adopté une attitude naïve envers le monde arabe et l’Iran, en « vendant » Israël pour les apaiser, une attitude qui s’avérera comme défaillante, lorsque les Américains se rendront compte qu’ils n’ont pas de véritable partenaire pour le dialogue.

De toute façon, cette attitude américaine semble aussi figurer dans sa panoplie de politiques à l’égard de l’Iran. Un haut fonctionnaire américain a ainsi rassuré Israël, déclarant que l’initiative américaine ne vise pas à nuire à Israël, bien au contraire : « Une adhésion israélienne au TPN permettra à la communauté internationale d’exercer des pressions plus efficaces sur l’Iran pour que ce dernier arrête son programme nucléaire ».

L’affaire sera peut-être close après cette déclaration et n’ira pas plus loin. En tout cas, le débat lancé cette semaine à Washington ne manquera sûrement pas d’alimenter la rencontre qui doit se tenir entre Barack Obama et Benyamin Netanyahu, le 18 mai à la Maison Blanche.


Chaimaa Abdel-Hamid -
Al-Ahram/hebdo
mercredi 13.05.09

7ème Assemblée régionale de la liste Egalité

Chères amies, chers amis,

la 7ème Assemblée régionale de la liste Egalité aura lieu, comme chaque vendredi,
ce 15 mai à 19 heures, rue des Grands Carmes, 22 au centre de Bruxelles
(à 50 mètres de Manneken Pis).

Nous insistons sur la présence de tou(te)s les candidat(e)s car il y aura la séance PHOTOS pour nos affiches.

Vous pourrez également prendre les flyers pour la campagne ainsi que des exemplaires du programme complet à diffuser autour de vous.

Nous devrons décider si nous faisons un regroupement avec d'autres listes bruxelloises pour le calcul des voix, comme la loi nous le permet.

Et enfin, continuer à élaborer notre plan de campagne d'ici le 7 juin.

Et n'oubliez pas les enveloppes avec une petite contribution financière, pour celles et ceux qui n'ont pas encore eu l'occasion de le faire.

A vendredi !

Pour la Liste Egalité,
Nordine Saïdi

mardi 12 mai 2009

C’est vide donc j’occupe !

35.000 familles qui attendent depuis des années pour un logement digne et bon marché.
En face le gouvernement dépense entre 35 et 40 euros par jour à emprisonner les sans papiers dans les centre fermés et consacre environ 16 euros par jour à l’enseignement d’un étudiant : on voit bien où sont les priorités !!
Entre 10 à 15 mille euros pour expulser les sans papiers vers la guerre et la misère, Turtelboom vient de recevoir un nouveau budget de 1 million d’euros pour construire un nouveau centre fermé sans parler des milliards en parachutes dorés pour les gestionnaires du bazar !!

Avec ou sans papiers nous sommes tous les dindons de la farce capitaliste, ce pourquoi nous avons occupé l’ancien bâtiment du ministère des finances place Morichard a St. Gilles.

7 milles mètres carrés pour loger les nouvelles victimes de la paupérisation de notre société !


Voir ici : http://parrainage127bis.canalblog.com/


CRER / Tel : 0474 08 85 35
Info : http://regularisation.canalblog.com/
Travailleurs sans papiers : http://1maimanif.canalblog.com/
Soutien au N° Triodos : 523 - 0801898 - 74

Conférence-Débat "Enseignement et Mixité"

Dans le cadre d'une conférence débat "enseignement et mixité" qui se déroulera
vendredi 15 m
ai 2009 à l’école "Les filles de la Sagesse"
Rue traversière, 127 à Saint-Josse-ten-noode,
et qui débutera à 20h pour se terminer à 23h.

Nous recherchons des parents et des élèves qui souhaiteraient témoigner des différentes difficultés qu'il ont pu rencontrer dans l'enseignement, lors des inscriptions
qu'elles soient liées à la discrimination, au manque de place dans les écoles ou simplement pour donner leur avis sur l'état de l'enseignement, des écoles à Bruxelles et des différents décrets et solutions qui ont été mises en place.

Ils pourront ainsi prendre la parole et interpeler les différents représentants politiques présents ce jour:

pour le PS madame Véronique Jamoulle
Pour le MR Madame Francoise Bertieaux
Pour Ecolo Monsieur Christos Doulkeridis
Pour le cdH Monsieur Hervé Doyen

La modération sera assurée par Monsieur Benoit Feyt , journaliste à Télé-Bruxelles.

Changements pour l’égalité, participera à ce débat.

Avec le soutien de SOS jeunes et Quartier libre

Nous espérons également la présence:

- des représentant de Infor jeunes, du Mrax, du Centre pour l'égalité des chances et de la lutte contre le racisme
- et de Monsieur Bernard De Vos, délégué général aux Droits de l'enfant de la Communauté française

En introduction au débat un reportage vidéo (micro trottoir) sera projeté et une captation vidéo (enregistrement) de la conférence est prévue.

Nous vous attendons nombreux!

L'entrée est libre!

Pour nous contacter

Hassan

gsm: 0497 307 020 tel: 02 330 80 66

http://www.mixites.be/

samedi 9 mai 2009

La banque DEXIA... soutient la colonisation israélienne

Rendez-vous le mercredi 13 mai, place Rogier, entre 16h00 et 17h30.

* Nous remettrons les pétitions à la direction du groupe Dexia.

* Différents membres de la plate-forme prendront la parole

* Nous organiserons un lâcher de ballon aux couleurs de la campagne

* Les suites de la campagne et les actions à venir seront expliquées


Il est essentiel d'être nombreux à ce rassemblement afin d'envoyer un message clair à la direction du groupe. Soyez là et venez avec vos amis, vos collègues, votre famille. Dexia est un groupe belge, dont le siège est à Bruxelles. Si nous ne mettons pas un terme à ses activités illégales et inhumaines en Palestine, personne d'autre ne le fera. Tous ensemble, nous pouvons faire la différence, soyons responsables, répondons présents le 13 mai.

Signez aussi la pétition e-mail online: http://www.intal.be/fr/emailcampagne/palestine-occupee-dexia-impliquee


Mario Franssen
porte-parole
'Palestine occupée - Dexia impliquée'

mario.franssen@intal.be | +32 2 209 23 56 | +32 498 54 16 42

vendredi 8 mai 2009

En solidarité...

Chères amies, chers amis,

le dimanche 17 mai 2009 à 11h30 à la Bourse, sera une date importante pour les locataires, les mal logés et les SDF de notre pays.

En effet, ce jour-là, plusieurs organisations représentatives des forces vives de notre paysage associatif appellent à manifester pour le droit à l'habitat pour tous.

Que pouvez-vous faire ?

1. Être là le dimanche 17.05 à 11h30 à la Bourse
2. Diffuser l'info autour de vous
3. Signer la pétition : http://4021.lapetition.be
4. Demander aux organisations qui ne font pas partie de la plate- forme de la rejoindre
5. Etc, ...

Plus d'informations: 0470/50.65.97(entre 9h et 20h)

Quand on aime la justice, on est toujours un révolté...
(Alfred Capus)

Merci et à très bientôt,
pour la plate forme,

José Garcia

Bahar Kimyongür: “Je serai candidat… une autre fois”

“J’ai effectivement reçu des propositions pour être candidat aux élections régionales et européennes du 7 juin 2009 sur les listes de 3 partis de gauche radicale (CAP, PCB et Egalité) et je les remercie sincèrement d’avoir pensé à moi mais, après réflexion, j’ai décidé de ne pas me porter candidat pour plusieurs raisons“, déclare Bahar Kimyongür, ce militant belgo-turc d’extrême gauche dont le procès pour terrorisme reprend le 25 mai 2009 – 6e saison de cette saga judiciaire après 3 jugements de fonds (Bruges, Gand, Anvers) et 2 cassations – devant la Cour d’appel de Bruxelles. (...)

Je crois que tant au niveau du langage que de la conduite à suivre, malgré son inexpérience, la liste Egalité est plus apte à pallier ce manquement. C’est cette liste qui m’avait le plus attirée car j’ai eu l’impression qu’elle était la plus en phase avec les problèmes sociétaux que vivent les Bruxellois. La politisation de la jeunesse est un terrain de travail où la gauche radicale est quasi absent et où la social-démocratie a traité en imposant la “paix sociale” via les contrats de sécurité et compagnie. Mais on aura cependant besoin de toutes les gauches pour répondre aux aspirations et aux attentes de toutes les petites gens de notre petit Royaume“, conclut-il.

Pour l'intégralité de l'article, voir http://www.parlemento.com

mercredi 6 mai 2009

6è assemblée régionale bruxelloise de la liste ÉGALITÉ

Chères amies, chers amis,

nous vous invitons à notre assemblée hebdomadaire,
ce vendredi 8 mai, dès 19 heures,
rue des Grands Carmes, 22 à 1000 Bruxelles
(centre - rue qui mène à Mannekenpis).
[Station métro Bourse ou Anneessens]


Programme de ce vendredi :

- présentation de la liste finale des candidats

- liste du matériel de campagne et budget

- activités prévues jusqu’aux élections / distribution des tâches

Sandwiches et boissons seront disponibles pour un prix modique.

La liste officielle des candidats sera introduite samedi 9 mai, à 16 heures.
Il est encore possible de se porter candidat, à condition que la signature comme parrain ait été légalisée à la commune.

Pour tout renseignement sur parrains et candidats : contacter Rachid (0484 749 857)


Pour rappel : nous avons convenu à la dernière assemblée que chacun fasse un effort financier selon son budget, afin de pouvoir soutenir la campagne électorale... merci d'apporter votre enveloppe)

Nous ne participerons pas au spectacle !


“Prison Make”


un colloque de Stefaan De Clerck et Didier Reynders
au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles le 13 mai 2009.

Nous ne participerons pas au spectacle !

Le monde carcéral est dans une impasse.
Le 25 mars 2009, on comptait 10.320 détenus dans les 33 prisons belges conçues pour 8.422 personnes. Il faut encore ajouter à ce chiffre record les 1.800 condamnés qui attendent leur incarcération. Les prévisions à fin 2009 sont de 11.000 détenus.
Pour les élections du 7 juin 2009, le ministre de la Justice Stefaan De Clerck, tête de liste CD&V-NVA à Courtrai, affiche le slogan “Sterk in moeilijke tijden” (Fort en des temps difficiles). Quant au ministre des Finances et de la Régie des Bâtiments Didier Reynders, candidat MR à Liège, son slogan est “Réinventons l’avenir”. Sous le nom de “Prison Make” (“Prisons à construire”, un jeu de mot sur la série populaire “Prison Break”), les deux ministres organisent un colloque au Bozar pour “tous les partenaires concernés par la construction de nouvelles prisons dans notre pays.” Pour eux : “réinventer l’avenir en temps difficiles”, c’est construire des nouvelles prisons !...

Tous les partenaires concernés seront-ils invités ?

Pas vraiment. Ni les ex-détenus, ni les prisonniers ou leurs représentants, ni leurs familles ou leurs enfants ne pourront se faire entendre.
Pas de consultation, pas de débat non plus avec les partenaires concernés. Il s’agit d’un colloque où les invités doivent écouter les spécialistes de l’enfermement.
Pour nos ministres, la décision est prise. Car, si en 10 ans, la population carcérale a augmenté de 32,6%, ou si elle a littéralement explosé de 76 % (!) depuis 1980, la solution magique a déjà été trouvée : il suffit de construire des nouvelles prisons ! La population carcérale continue à augmenter en moyenne de 2,02 % l’an. Que des spécialistes et des syndicats avertissent que ce plan sera donc largement insuffisant au moment de sa réalisation est sans importance.

Le “Masterplan pour les Prisons” prévoit la construction de 1800 places supplémentaires dans sept nouveaux établissements pénitentiaires d'ici 2012 et le remplacement de six vieilles prisons par des nouvelles dans la période 2013-2015. Ce plan prévoit notamment la fermeture de Saint-Gilles, Forêt et Berkendael grâce à la construction d’une seule mega-prison à Bruxelles sur l’ancien site de l’OTAN. Ce Masterplan gigantesque, avec un prix de 150.000 € par cellule, sera réalisé par des firmes privées belges et européennes selon la formule “DBFM” (Design, Build, Finance, Maintain) : le privé fait les plans, construit, finance et entretient les nouvelles prisons. Reste à l’Etat (c’est-à-dire au contribuable) la location des bâtiments, le paiement de l’entretien et la « fourniture » des prisonniers et du personnel.
Pour faciliter la digestion de ce programme, nos ministres clôturent le colloque par un buffet gratuit, payé par vous et par nous.

La prison comme spectacle ou les dangereux petits jeux ministériels

Nos ministres sont devenus spécialistes des petits jeux de mots à l’anglaise sur "Prison Break". Ils nous donnent l’impression de participer à une sorte de western américain. Voyez vous-mêmes : les invitations à “Prison Make” sont faites sur le modèle “Wanted” des films américains. Ce style est une vraie culture gouvernementale : avant le “Prison Make” de De Clerck et Reynders, on avait déjà subi le “Jailhouse Lounge” (jeu de mot sur "Jailhouse Rock" de Elvis Presley) de Patrick Dewael, ancien ministre et actuel président de la Chambre à 16.000 €/mois. Le 27 septembre 2008, il organisait en effet son bal politique annuel sous le nom de “Jailhouse Lounge”, et ceci, indécence extrême, dans l’ancien musée-prison de Tongres destiné à se transformer en nouvelle prison pour 37 jeunes…
Des photos de la bourgeoisie locale se servant du champagne dans les anciennes cellules, et dansant dans le préau de la prison, ont été publiées dans la presse et sur le site du ministre.
Tous ces petits jeux autour de la prison, les promenades-buffets gratuits et le champagne dans les cellules sont particulièrement révoltants quand on sait qu’une prison est avant tout un lieu de souffrance et de misère. Choquant quand on sait que dans certaines ailes de la prison de Forêt, on entasse 3 à 4 détenus dans des cellules de 9m², enfermés 23 heures sur 24, matelas par terre, privés de soins élémentaires ; que la situation est encore plus critique dans l’annexe psychiatrique… Mais nos ministres refusent d’intervenir pour mettre fin à cette situation inhumaine, kafkaïenne et criminogène.
Ce n’est pas avec les mots que les ministres jouent, mais avec la vie de 2.000 prisonniers ‘de trop’. Les gouvernements successifs organisent, ces dernières années, un spectacle médiatique infâme et marchandent la condition des détenus pour flatter leur électorat. Le 19 mars 2007, madame Onckelinx a signé avec son homologue marocain un protocole additionnel à la convention de juillet 1997 entre la Belgique et le Maroc pour rendre possible le transfert vers le Maroc des prisonniers marocains, mais sans leur consentement. Or, selon un rapport de Human Rights Watch, la surpopulation dans certaines prisons marocaines atteint 600%. Une vraie solution pour pallier la surpopulation en Belgique !
En mars 2008, l'on a imaginé le ballet des bateaux-prisons sur l’Escaut. Toujours pour remédier à la surpopulation carcérale en Belgique, les Pays Bas étaient disposés à vendre ou à louer deux bateaux prisons, le Reno avec 288 cellules et le Bibby Stockholm de 472 cellules. En fin de compte, le gouvernement belge a jugé cette possibilité “trop chère” (jusqu’à 168 €/jour par détenu), “pas assez sûre” et “d’infrastructure trop faible” (ces bateaux étant originalement prévus pour la détention pendant 6 mois de personnes illégales aux Pays-Bas).
Aujourd’hui, changement de registre, les Pays-Bas et la Belgique négocient le transfert de 300 à 400 détenus belges vers des prisons vides en Hollande, comme celle du Penitentiair Complex à Scheveningen. Cette solution implique un enfermement pur et simple sans qu’il soit jamais question de la réintégration dans la société, et un isolement social renforcé. Les problèmes de transport des familles désireuses de rendre visite aux prisonniers seront encore accrus alors qu’ils sont souvent déjà insurmontables actuellement.
Nos ministres donnent la fausse impression de veiller sur notre sécurité, d’avoir tout sous contrôle et de chercher avec acharnement des solutions d’enfermement intermédiaires, l’une plus spectaculaire que l’autre, en attendant les nouvelles prisons. Mais malgré leur référence à “Prison Break”, ils ne réalisent pas combien on est proche d’un prison break total. En réalité, nos prisons, anciennes et nouvelles, sont des bombes à retardement. En décembre 2008, l’ancien ministre de la justice Van Deurzen disait que tout allait très bien dans la nouvelle section spéciale de la prison de Bruges et que toute comparaison avec Guantanamo était fausse : "Les expériences de la section spéciale pendant les six premiers mois sont encourageantes. Il n’y a pas encore eu d’incidents graves et la relation de la plupart des détenus avec le personnel s’améliore de manière significative" (De Morgen, 10 décembre 2008). Quatre mois plus tard, en avril 2009, une émeute éclate et ces mêmes détenus de la section spéciale la détruisent entièrement. Suite à cela, des activistes occupèrent par solidarité la faculté de criminologie à Gand.
Au même moment, le syndicat CGSP a tiré la sonnette d’alarme dans un communiqué de presse : “L’augmentation du nombre de détenus dans de plus en plus de prisons, occasionne de plus nombreuses émeutes de la population carcérale. Le mélange détenus trop nombreux et prisons désuètes produit un cocktail détonnant…” (2 avril 2009). Et encore le 22 avril : “...En juin on atteindra vraisemblablement la barre des 10.600 prisonniers et si l’été est chaud, on court droit à l’émeute, à Forêt et ailleurs...”

De nouvelles prisons ou de nouveaux hôpitaux ?

Un vrai débat de société est urgentissime. Il doit inclure tous les acteurs concernés : les ex-détenus, les représentants des détenus et leurs familles, les éducateurs, enseignants, médecins, criminologues, psychologues et travailleurs sociaux, ainsi que le monde syndical, policier, judiciaire et pénitentiaire. Il doit porter sur les vraies solutions et sur l’application rapide de conclusions pratiques. Les raisons de la surpopulation carcérale et les remèdes pour sortir de la spirale de l’enfermement sont multiples tout en variant selon les régions.
Prenons par exemple l’incarcération des patients psychiatriques, qui constituent de 10 à 15 % des détenus.
Voici le témoignage d’un médecin qui travaille en prison : "En ce qui concerne les malades mentaux, il y a de moins en moins de place pour eux depuis que des lits psychiatriques ont été reconvertis. Par exemple, il y a dans la prison où je travaille un malade dont la peine est terminée mais qui est sous le coup d'une peine de sûreté. Pour quitter l'établissement, il doit trouver une institution psychiatrique qui l'accepte à long terme. Toutes ont été contactées et le refusent faute de place. Qu'à choisir, elles préfèrent les réserver à des patients qu'elles connaissent déjà est normal. D'autre part, l'exigence "séjour de longue durée" est difficilement réalisable quand on sait que les normes de durée de séjour ont été revues à la baisse (11 jours en phase aigüe et 3 mois en phase chronique). Bien sûr, les médecins peuvent toujours garder les patients plus longtemps, mais quasi gratuitement... Attrayant. Ce n'est qu'un seul exemple parmi d'autres, et ils sont des centaines en prison. Je crains d'ailleurs qu'une part de la surpopulation soit liée à la marginalisation progressive de malades qui ne peuvent trouver de place dans une société de moins en moins solidaire et qui ne peuvent accéder aux soins (les honoraires et les coûts de traitement peuvent être prohibitifs)."
Qui peut encore prétendre qu’il nous faut de nouvelles prisons et non de nouveaux hôpitaux ?

Lutte contre la pauvreté ou lutte contre les pauvres ?

La Région bruxelloise fête cette année ses 20 ans.
Il y a rien à fêter : 4 des 5 communes les plus pauvres de Belgique se trouvent en Région bruxelloise. Voici qu’en cette année de fête, des sociologues de l’ULB, sous l’égide de la Fondation Roi Baudouin, publient une étude sur les performances scolaires en lecture, mathématiques et sciences des élèves de 15 ans dans 57 pays. La conclusion adressée à la Belgique mais en particulier à Bruxelles est accablante : « Aucun autre pays industrialisé ne présente un fossé aussi grand entre les élèves issus de l'immigration et les autres, et les résultats obtenus par les élèves d'origine étrangère sont parmi les plus faibles du monde développé ». Autre chiffre record : les trois prisons à Bruxelles n’ont jamais été aussi remplies qu’aujourd’hui, à savoir à 119 %. Selon une enquête réalisée en 2001, au moins trois quarts de cette population carcérale sont issus de familles dont le père est chômeur, ouvrier, manœuvre, ou inconnu. 45 % de ces détenus n’ont qu’un diplôme d’études primaires. 30% n’ont aucun diplôme.
Où est le Masterplan ou le Marshallplan pour les quartiers sinistrés de Bruxelles en vue d’y créer de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois ?
Qui peut encore affirmer qu’il nous faut une nouvelle mega-prison à Bruxelles et non de nouvelles écoles ?
Et si, en fin de compte, messieurs les ministres, votre Masterplan n’était qu’une garantie d’Etat sur les bénéfices du secteur du bâtiment ?


Luk Vervaet
Enseignant en prison,
candidat sur la liste Egalité pour les élections régionales à Bruxelles,
responsable du programme sur la prison.