mardi 30 juin 2009

Extradition et lois antiterroristes

ÉGALITÉ vous invite vendredi 3 juillet de 19 h à 21h30 à une soirée d'information et de témoignages :

Extradition et lois antiterroristes : des femmes parlent...


Farida Aarrass - ÉGALITÉ - soeur de Ali Aarrass, détenu en Espagne, menacé d'extradition vers le Maroc ;
Naima Aissati, épouse de Nizar Trabelsi, détenu à Lantin, dont la demande d'extradition vers les États-Unis a été acceptée par la Justice belge.

Adresse: rue des Grands Carmes, 22 (près de Manneken Pis) 1000 Bruxelles.

ENTRÉE LIBRE

Introduction et modérateur : Luk Vervaet - ÉGALITÉ.

lundi 29 juin 2009

En Amérique latine : Les mouvements sociaux et les victoires de la gauche

Interview d’Emir Sader. Sociologue et philosophe brésilien, il est l’un des fondateurs du Forum social mondial. Il analyse les facteurs qui ont contribué aux victoires de la gauche en Amérique latine.

L’élection d’Hugo Chavez en 1998 au Venezuela date un basculement quasi général du continent à gauche. Quels sont les facteurs à même d’expliquer ces victoires à répétition ?

Emir Sader: Apparemment ces facteurs sont contradictoires mais, d’un point de vue dialectique, la racine fondamentale est le rejet du néolibéralisme. Durant les années 1990, l’Amérique latine n’a pas été seulement le berceau du néolibéralisme mais son paradis. À cette époque, le continent a la gueule de bois. La réaction épidermique des mouvements radicaux contre le néolibéralisme a conduit à déloger du pouvoir les gouvernements de cette mouvance. On assiste à une réaction populaire contre la politique de la concentration de la rente et de l’exclusion sociale.

Comment ce continent est-il devenu le laboratoire du modèle hégémonique ?

E S: Les dictatures militaires et les gouvernements de droite ont cassé la capacité de résistance du mouvement populaire. C’est sur cette brisure qu’ils ont construit l’hégémonie libérale. Aujourd’hui, l’Amérique latine a radicalement changé. Jamais la gauche ne s’est retrouvée en meilleure situation. Ce ne sont pas des accidents électoraux mais la généralisation du sentiment de rejet du néolibéralisme. Lors de la prise de fonctions de Fernando Lugo au Paraguay, The Economist a publié un éditorial dans lequel il affirmait qu’il n’y aurait plus de victoire de gouvernements de gauche. Selon ce journal, avec la crise, l’agenda des conservateurs redeviendrait prioritaire avec des sujets, propres à la droite, comme l’ajustement fiscal. Cette analyse s’est révélée erronée avec la victoire de Mauricio Funes au Salvador. Le Front Farabundo Marti (FMLN), comme les autres guérillas, a compris que la fin du monde bipolaire rendait impossible une victoire militaire. Ces guérillas ont donc entamé un processus de transition vers la lutte institutionnelle. Au Salvador, l’accumulation des forces politico-militaires s’est transformée en un véritable outil institutionnel. Les succès électoraux ont presque été immédiats. Mauricio Funes a déclaré que le président brésilien était une référence importante. Mais il a également annoncé qu’il allait entrer dans l’Alba [1]. On le sait, la révolution se fait contre le capital. En Amérique latine, un gouvernement se construit contre les schémas. Et en Amérique centrale, la chose est encore plus compliquée en raison de l’économie dollarisée. Ce continent est le seul endroit où il existe des processus d’intégration régionaux relativement autonomes des États-Unis. La ligne de démarcation ne se situe pas entre une bonne et une mauvaise gauche, comme veulent le faire croire les médias, mais entre les gouvernements qui ont signé des traités de libre-échange (TLC) et ceux qui sont pour l’intégration.

Néanmoins, des différences notables existent, par exemple entre les gouvernements du Venezuela et du Brésil…

E S: Très clairement. Ce sont des différences qui se posent à l’intérieur du champ progressiste en termes de pour ou contre le processus d’intégration régionale ou le traité de libre-échange. Le Brésil a joué un rôle très important dans le rejet de l’Alca [2]. Chez les pays qui ont opté de manière prioritaire pour l’intégration régionale, certains sont en rupture avec le modèle dominant : Équateur, Bolivie, Venezuela. Les autres ont une politique d’héritage au sens de maintien des éléments hégémoniques du capital financier. Mais ils ont aussi repris l’idée de développement, et surtout amorcé une politique sociale et extérieure différente. Dans le cas du Brésil, il a gardé des aspects importants du modèle hégémonique avec l’agrobusiness. C’est un gouvernement contradictoire.

Justement, comment ces contradictions sont-elles perçues par les forces sociales qui ont porté ces gouvernements de gauche ?

E S: C’est un mouvement contradictoire avec des secteurs de gauche et des secteurs de droite. Il faut s’allier aux secteurs de gauche pour lutter contre les secteurs de droite. À mon avis, c’est ça la position juste. Il existe une autre vision de l’ultragauche qui consiste à dire que des gouvernements de gauche sont les meilleurs administrateurs du néolibéralisme parce qu’en plus ils ont un soutien populaire.

Comment les forces de gauche et les mouvements sociaux sont-ils parvenus à s’entendre pour remporter des présidences ?

E S: Il y a une meilleure compréhension de la nouvelle dynamique de la lutte sociale, politique, historique. Si l’on prend le cas de la Bolivie, l’apparition du mouvement indigène, comme sujet central, a été fondamental. Il s’agit en fait d’une nouvelle compréhension théorique du sujet. Le vice-président de la Bolivie, Alvaro Garcia Linera, a écrit un article fondamental de ce point de vue. Il y fait la critique de l’économicisme de la gauche traditionnelle en Bolivie. Celle-ci s’adressait aux Indiens en leur demandant de quoi ils travaillaient. « De la terre ? Alors tu es un petit paysan, allié vacillant de la classe ouvrière. » C’est-à-dire qu’il y avait exclusion de l’identité séculaire - Aymara, Guarani, Quechua. Qui plus est, l’analyse était d’autant plus fausse que le travail de la terre des Indiens n’est pas individuel mais communautaire. Le changement de cette vision a permis la construction y compris du MAS (Mouvement au socialisme, le parti d’Evo Morales).

Quel a été le rôle des courants dits plus traditionnels - marxistes, théologie de la libération, féministes ?

E S: Les mouvements sociaux ont été le principal protagoniste de la résistance au néolibéralisme. Ils ont été prédominants dans les années 1990, à partir des crises économiques comme au Mexique en 1994, au Brésil en 1999, en Argentine en 2001. Ils ont ouvert une période de contestation du modèle hégémonique qui a permis l’émergence d’une alternative. L’élection d’Hugo Chavez en est symptomatique. Les mouvements sociaux qui sont parvenus à se poser la question de la construction gouvernementale ont un fait un bond un avant. Ceux qui sont restés au niveau de la résistance, et n’ont pas rétabli des rapports avec la politique pour disputer le pouvoir hégémonique, se sont essoufflés, voire ont presque disparu.

Quels sont désormais les principaux défis de la gauche ?

E S: La question centrale est la lutte anti-néolibérale. Elle peut déboucher sur le socialisme et acquérir une dynamique anticapitaliste dans la mesure où l’on procèdera à la « démarchandisation » de cet ordre économique. Il s’agit pour les gouvernements de réorganiser l’État et la société autour de la sphère publique et d’ouvrir l’universalisation des droits. Aujourd’hui le plus grand acquis que nous avons en Amérique latine est l’Alba. À l’intérieur de cet ensemble, le commerce ne se fait pas au prix du marché mais selon le commerce juste. Chaque pays donne ce qu’il a et reçoit ce dont il a besoin. Les échanges entre le Venezuela et Cuba sont exemplaires : la médecine sociale cubaine n’a pas de prix, tout comme les programmes d’alphabétisation, le sport. Dans le même temps, Cuba a reçu du pétrole vénézuélien. Le journal de droite argentin, la Nacion, relevait que 18 000 Argentins sont allés dans un hôpital bolivien pour se faire opérer gratuitement des yeux par des médecins cubains dans le cadre de l’opération Miracle [3]. C’est ça la solidarité et la complémentarité. L’Alba est l’espace de l’alternative à l’Organisation mondiale du commerce.

Et concernant l’intégration régionale ?

E S: Il y a eu une très importante réunion de la Banque du Sud. Elle démarre. La monnaie commune avance pour surmonter les mauvaises alternatives de type protectionniste national qui diminuerait les échanges. Il faut protéger la région dans son ensemble, surtout les pays faibles plus durement frappés par la crise. C’est là une voie. L’autre est d’aider à construire une alternative du sud du monde. Nous sommes les globalisés. Le sud du monde devrait se réunir pour avancer sa solution à la crise.

Emir Sader ,
Cathy Ceïbe

Source: CETRI - 17.06.09

Notes

[1] Alba : l’Alternative bolivarienne pour les peuples des Amériques est composée de six États (Cuba, Bolivie, Dominique, Honduras, Nicaragua, Venezuela ; l’Équateur est observateur). Elle repose sur une répartition équitable des biens, services et ressources dont dispose chacun des États membres.

[2] Zone de libre-échange englobant l’ensemble du continent voulue par les États-Unis mais en échec.

[3] L’opération Miracle a été lancée en 2004 par Cuba et le Venezuela. Destinée aux Latino-Américains sans ressources, elle a permis d’opérer gratuitement des yeux un million et demi de malades. Depuis, les cliniques ont essaimé.

samedi 27 juin 2009

N'est-il pas temps de revoir - enfin sérieusement - le plan de partage de la Palestine ?

Une fois encore, les dirigeants occidentaux se félicitent d’un « important pas en avant » que constitue la déclaration politique du 1er Ministre israélien, B. Netanyahu. Ce dernier ayant susurré dans son premier discours de politique étrangère, sa vision d’un futur État palestinien indépendant. Mais de quel « pas » s’agit-il donc ?

Jamais en reste, les médias occidentaux relayaient en chœur les propos de B. Netanyahu, allant même jusqu’à titrer que cet État projeté par le nouveau prophète hébreu n’était soumis à quasi aucune condition « préalable ». Ce qu’il faut lire parfois !

Or, à la lecture détaillée de la proposition du 1er Ministre israélien, force est de constater qu’il en va de son exact contraire, sinon que les conditions au lieu d’être préalables se succédaient les unes aux autres.

Ainsi, cette vision – il conviendrait de dire ce cauchemar – d’État moribond, croupion, mort-né tel qu’envisagé pourrait obtenir de son occupant – merci pour tant de magnanimité – son drapeau et son hymne national. Merveilleuse bienveillance… sauf qu’il a déjà l’un et l’autre.
En revanche, il ne pourra bénéficier d’aucun contrôle sur son propre espace maritime, ni aérien et devra être démilitarisé. L’ensemble de ces matières relevant toujours du strict contrôle des forces israéliennes d’occupation. Quelle aubaine pour les Palestiniens de pouvoir ainsi compter sur les attentions protectrices de leur voisin.
Ce futur État ne pourra pas plus envisager d’alliance avec l’Iran qu’avec le Hezbollah.
De même, inutile de revenir sur la Résolution 478 du Conseil de sécurité dénonçant l'annexion de Jérusalem-Est lors de la guerre de 1967 comme violation du droit international, la ville sainte étant une fois encore et pour toutes – comprenez, pour l’éternité – déclarée indivisible et sous souveraineté… du peuple élu.
Dans la foulée, le Droit au retour des innombrables réfugiés – Résolution 194 de l’ONU – est lui aussi une nouvelle fois, exclu. Tout comme le gel – illusoire – de l’extension des colonies… malgré l’insistance de la Maison Blanche sur la question.
Sans oublier, l’inévitable rengaine de la reconnaissance par l’Autorité palestinienne, du caractère juif de l’État d’Israël… etc, etc…

Bref, cette vision cauchemardesque, résulte manifestement de la perpétuation d’une mentalité s’apparentant vraiment à ce qui se pratiquait de pire sous le régime de l’apartheid en Afrique du Sud, mais condamné alors par l’ensemble des nations, alors qu’elle semble cette fois, encensée par nos éminences. Ce patchwork de villages épars, divisés, écartelés, emprisonnés entre les colonies tentaculaires et leurs murailles de séparation ressemble à tout sauf à un quelconque État viable, digne de ce nom.

Il n’est qu’une condition qui n’ait pas encore été officiellement adressée aux Palestiniens : un État qui existerait sans le moindre habitant arabe sur son territoire !
Mais patience, avec Avigdor Lieberman comme chef d’une diplomatie israélienne de couleur de plus en plus brune, dont nos représentants à la probité exemplaire n’hésitent pas à serrer la main, cela ne saurait tarder…

Qu’en tirer comme perspectives pour le peuple palestinien ?
Que loin de se rapprocher, l’émergence de leur État semble toujours promise à de funestes et sordides calculs qui entérinent d’autant son éloignement.
Que malgré les pressions de Washington, l’envahisseur israélien mène bien son jeu et teste les réactions d’un Occident toujours aussi servile et complaisant.
Que rien, ab-so-lu-ment rien ne change dans la politique menée par Israël à l’encontre de son voisin, quels que soient le parti, la coalition et les responsables à la tête du pays.
Qu’en marge de ces déclarations péremptoires, la situation dans la Bande de Gaza – dont presque plus aucun média ne parle – ne cesse de se dégrader depuis les deux ans que le siège israélien impose lentement mais sûrement son asphyxie, son agonie à un peuple exténué ne survivant que par approvisionnement clandestin à travers un réseau de galeries souterraines telles des ratières – mais n’allez surtout pas qualifier cet enfermement inhumain de camp d’extermination, vous seriez tout aussitôt méprisé, voire traité d’antisémite.
Que pour maquiller ce qui n’est finalement qu’une énième déclaration hostile et méprisante au peuple palestinien, le 1er ministre israélien a sournoisement détourné l’attention de la communauté internationale sur le résultat contestable des élections iraniennes et des menaces qui en résultent.
Et que face à ce qui n’est qu’une série de dictats imposés par l’occupant, et l’engouement honteux que ceux-ci semblent avoir suscités auprès des dirigeants de nos pays toujours enclins à envisager le rehaussement de l’UE avec cet État profondément raciste, les Palestiniens devront se rappeler, encore et toujours, qu’ils ne peuvent vraiment compter que sur eux-mêmes pour résister à leur brutale occupation.

Il ne faudra pas s’étonner que lorsque quelque désespéré n’ayant plus rien à perdre, se radicalisera et se révoltera violemment face à cet état de choses, nos médias et nos grands penseurs – aux petites idées – ne résisteront pas à stigmatiser ces Palestiniens décidément incorrigibles et définitivement terroristes.

Comme déjà écrit à plusieurs reprises, tant au travers d’articles que de livres, la situation des Palestiniens, loin de s’améliorer, n’a de cesse de se détériorer, jour après jour, dans une indifférence quasi générale.

Qu’en tirer comme conclusion, sinon que depuis les décennies d’efforts et de sacrifices consentis par la population opprimée de Palestine pour aboutir à une solution équilibrée, aucun progrès ne semble à l’ordre du jour du côté israélien ? Aucune concession sérieuse, aucune réelle ouverture, pas le moindre sens d’une élémentaire justice. Que du contraire, puisque son étreinte sur les territoires palestiniens se fait de plus en plus cruelle, violente et odieuse et que le nombre de victimes augmente quotidiennement.

Dès lors, et avant que le pire n’advienne, n’est-il pas temps de conclure que les accords de partage de la Palestine pour l’établissement de ces deux États vivant côte à côte tels que décidés en 1947 ne sont manifestement pas viables et définitivement caduques ?

Et d’avoir enfin le courage politique de les revoir de fond en comble avec cette fois, la présence des premiers intéressés – c'est-à-dire les Palestiniens dont on veut confisquer une part importante du territoire – autour de la table…


Daniel Vanhove –
Observateur civil
Membre du Mouvement Citoyen Palestine
Co-auteur de Retour de Palestine – 2002 – aux Ed. Vista
Auteur de Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes – 2005
et de La Démocratie Mensonge – 2008 – parus aux Ed. Marco Pietteur – coll. Oser Dire

vendredi 26 juin 2009

En Belgique, près de 800.000 chômeurs à l'horizon 2011...

Les prévisions du Bureau du plan sont plus sombres que prévu, tablant sur des pertes d'emploi importantes au cours des prochaines années, ainsi qu'une croissance négative, peut-on lire jeudi dans Le Soir et l'Echo.

Le Bureau du plan prévoit la perte nette 30.000 emplois cette année et près de 82.000 l'an prochain. D'après Le Soir, le taux de chômage pourrait ainsi frôler les 13% à la fin 2009 et atteindre 15,1% en 2010. En 2011, la Belgique atteindra le chiffre impressionnant de 804.000 chômeurs, selon les estimations. Entre 2008 et 2011, les rangs des chômeurs auront ainsi gonflé de 200.000 unités.

Le Plan table également sur le maintien d'une croissance négative (-0,2% selon Le Soir, -0,3% selon L'Echo) en 2010, alors qu'on tablait sur une stagnation du PIB. De même, la reprise en 2011 plafonnerait à 1,9% au lieu d'atteindre 2,4%.

Ces chiffres serviront de base à la confection du prochain budget de l'État. Les efforts de réduction du déficit structurel (5% du PIB) seront adaptés à la situation économique. Cela signifie qu'on se "contenterait" de trouver 4,2 milliards sur les deux prochaines années et non 5,7 millions d'euros comme évoqué, souligne L'Echo.

Pour sauver l'épure budgétaire que le gouvernement fédéral veut établir, le Premier ministre Van Rompuy s'apprête à interpeller les formateurs des gouvernements régionaux afin d'amorcer avec eux une stratégie de redressement budgétaire. Il s'agirait de mettre au point les efforts à consentir par les entités fédérées.

L'Echo indique, pour sa part, que Herman Van Rompuy attendra l'installation des exécutifs régionaux pour négocier la répartition de l'effort d'ajustement. Des contacts informels auraient toutefois déjà eu lieu avec les formateurs.

Source: Belga
25/06/09

13è Assemblée Générale

Chères amies, chers amis,

vous êtes invités à la 13 ème assemblée régionale d'Egalité, qui aura lieu

Vendredi 26 juin à 19 heures,
rue des Grands Carmes, 22
à 1000 Bruxelles.

Ordre du Jour :

- Présentation des différents projets prévus pour juillet et août.

Des collations et boissons seront prévues.

Au plaisir de vous y rencontrer nombreux!

jeudi 25 juin 2009

Rencontre avec des jeunes Palestiniens

Le Centre International vous invite à une rencontre
ce samedi 27 juin 2009 à 19h avec des jeunes Palestiniens,
au bld. Lemonnier, 171 à 1000 Bxl

Du 21 juin au 6 juillet, 13 jeunes palestiniens du camp de réfugiés de Aïda à Bethléem seront en Belgique pour y rencontrer les jeunes de COMAC Quartiers.

Venez écoutez l'histoire de ces jeunes réfugiés palestiniens pour découvrir la réalité de l'occupation israélienne par ceux qui la vivent.

Organisation : Centre des jeunes palestiniens Lajee, Comac Quartiers

mercredi 24 juin 2009

Le statut précaire des Marocains de Belgique

L'étude réalisée par la Fondation Roi Baudouin, en collaboration avec l'Université de Rabat, auprès de la population d'origine marocaine vivant en Belgique souligne la précarité de leur statut socio-économique. L'identité religieuse l'emporte sur toutes les autres.

Ainsi, 31,7 % seulement des 400 personnes interrogées jouissent d'un contrat fixe ; 5 % exercent des travaux temporaires ; 21 % bénéficient du chômage et 5 % ne reçoivent pas d'allocations. Les personnes interrogées évoquent surtout les discriminations à l'embauche pour justifier leurs difficultés d'insertion sur le marché de l'emploi.

La proportion des femmes exerçant une activité professionnelle est sensiblement plus faible que celle des hommes (38,3 % contre 55,4 %). La proportion des femmes belgo-marocaines sans emploi est aussi supérieure à celle des hommes (33,3 % contre 28,7 %). La proportion des femmes inactives (pour raisons familiales ou autres), en marge du marché de l'emploi, s'élève à 62 %. Par ailleurs, la proportion des femmes nées au Maroc et exerçant un travail (22 %) est plus de deux fois inférieure à celle des femmes nées en Belgique (46 %).

Les personnes récemment naturalisées sont souvent marginalisées sur le marché de l'emploi ou débusquent des petits boulots et des… petits salaires. Du coup, certains Belgo-Marocains se tournent vers le travail au noir pour survivre, tout en bénéficiant des allocations de chômage. Comme le confirme une des personnes interrogées dans l'étude : « J'habite près de Liège. La plupart des Marocains sont au chômage… Les gens, dès qu'ils touchent des allocations du chômage, arrêtent de travailler, parce qu'un maçon qualifié touche 1.500 euros et un chômeur, chef de famille, en touche 1.200. Je connais des parents qui passent leur journée au café… ».

Ces difficultés d'insertion sur le marché du travail se répercutent sur le niveau de vie des Belgo-Marocains (lire ci contre).

Une proportion importante des ménages interrogés entre dans la catégorie de la population dite « à risque de pauvreté » – détenteurs d'un revenu égal ou inférieur à 860 euros par mois. Plus de la moitié (53 %) des Belgo-Marocains vivrait ainsi sous le seuil de pauvreté dans notre pays. Avec des disparités régionales : leurs revenus sont les plus élevés en Flandre, les moins élevés en Wallonie.

Les problèmes les plus fréquemment évoqués par les personnes interrogées, outre le chancre du chômage, sont liés à l'identité ethnique et religieuse : le fait d'être traité comme étranger (lire ci-contre) est la critique la plus fréquemment avancée.

Le manque de respect à l'égard de leur religion et l'inadéquation des valeurs morales avec les leurs sont aussi largement mis en avant.

Les personnes interrogées pointent, au Maroc, les institutions religieuses, devant la Monarchie, comme étant les deux institutions les plus dignes de leur confiance. En Belgique, ce sont les mosquées qui trônent largement en tête de leurs suffrages, relevant l'importance majeure qu'ils accordent au religieux.

L'identité religieuse

Au-delà de l'identité nationale, l'identité religieuse l'emporte sur toutes les autres : plus d'un tiers (36 %) des sondés répond sans hésiter qu'ils préfèrent d'abord être reconnus comme musulmans. 68 % déclarent essayer d'obéir aux préceptes religieux. En dépit du fait que la majorité des personnes interrogées a la nationalité belge, 7 % seulement manifestent le besoin de s'identifier à notre nationalité.

Parmi les 400 personnes interrogées dans cette large enquête, 68 % ont rejoint un des membres de leur famille qui avait immigré en Belgique. Les 32 % restants sont arrivés les premiers dans notre pays. Et l'étude relève que les membres de la deuxième génération se disent plus heureux que ceux de la première génération.

D'une manière générale, le modèle traditionnel du ménage – le couple marié avec enfants – s'effrite au profit du célibat ou de la cohabitation. Dans l'échantillon de l'étude, 55 % des Belgo-Marocains n'ont pas d'enfants ; parmi les 45 % restants, moins de la moitié a en moyenne 1 à 2 enfants, 30 % 3 à 4 enfants et 7 % 7 enfants ou davantage.

On notera que les Belgo-Marocains privilégient le mariage non mixte au mariage mixte. L'idée que les hommes et les femmes épousent des personnes qu'ils font venir de leur pays d'origine est approuvée par plus de 50 % des personnes interrogées. La majorité d'entre elles (62 %) s'opposent au mariage d'une femme musulmane avec un non-musulman et 45 % n'admettent pas que les hommes se marient à une non-musulmane.

29 % des Belgo-Marocains sont propriétaires de leur logement en Belgique, contre 52 % qui sont locataires et 15 % vivant dans le logement familial.

Si une minorité de l'échantillon a acquis un logement en Belgique, 60 % sont en revanche propriétaires d'un bien au Maroc.

DIRK VANOVERBEKE
mercredi 24 juin 2009
Source: www.lesoir.be

lundi 22 juin 2009

Femmes arabes...

L'influence des guerres dans le monde arabe, sur les femmes et les communautés originaires du monde arabe en Belgique.

Ce jeudi 25 juin 2009 à 19h30
invitation à l'IHECS
rue de l'Étuve, 58-60 à 1000 Bxl (centre)
pour la projection du film "Alter Echos"

Documentaire réalisé par Béatrice Louis et Yasmina Hamlawi.
Hiver 2008-2009, alors que le conflit israélo-palestinien ravage Gaza, à Bruxelles, des femmes originaires du monde arabe se mobilisent et expriment leur indignation.
Comment vivent-elles ces guerres lointaines au quotidien ?
Qu'est-ce qui les pousse à sortir dans la rue ?
Quelles sont leurs sources d'information ?
Va-t-on vers un repli identitaire ou communautaire ?
Risque-t-on une importation du conflit ?

"Alter Echos" est un témoignage de femmes, un autre écho de l'effet des guerres dans le monde arabe.

Débat avec :
- Asaad Azzi (professeur ordinaire, chef su service de psychologie sociale, ULB)
- Hassan Bousetta (chercheur qualifié du CNRS et maître de conférence à l'ULG)
- Ziyad Abualrob (journaliste et média analyste, UCL)

ENTRÉE LIBRE

Infos: www.awsa.be

Organisé par Arab Women's Solidarity Association-Belgique, avec le soutien du Fonds d'impulsion à la politique des immigrés, de l'Institut pour l'Égalité des Femmes et des Hommes, et du GSARA

Le voile de la députée Özdemir dérange le MR

Chaude rentrée en vue, mardi après-midi, au parlement bruxellois. La séance d'installation sera coprésidée par Antoinette Spaak (MR), militante historique de l'émancipation féminine, et par Mahinur Özdemir (CDH), première députée voilée du pays, et même d'Europe continentale. La position du MR sur le port de signes religieux ou philosophiques par les élus suscite la polémique.

Antoinette Spaak entend préserver la sérénité des débats. Mais elle suggère d'emblée que le parlement devra trancher la question du port des signes religieux ou philosophiques par les élus…

Le député fédéral Denis Ducarme (MR) confiait au « Soir », samedi, qu'il allait proposer une modification du règlement de la Chambre afin d'interdire le port de signes religieux ou philosophiques. Le député bruxellois Philippe Pivin suivra son exemple, au parlement de la région de Bruxelles-Capitale.

La sortie conjointe des libéraux suscite la polémique. Pas seulement au sein de la communauté musulmane. Le politologue Pierre Verjans (ULg) estime qu'exiger la neutralité de la part des élus est nuisible à la démocratie : « Les représentants du peuple sont élus pour leurs convictions politiques, philosophiques ou religieuses ; qu'ils les affichent ou pas n'y change rien. On ne leur demande pas d'être neutres. Et c'est heureux pour la démocratie ! »

RICARDO GUTIERREZ
lundi 22 juin 2009
Source: http://www.lesoir.be/dossiers/elections_2009/article_713727.shtml

samedi 20 juin 2009

Le monde franchit le cap du milliard de personnes affamées

Le monde a franchi en 2009 le cap "historique" du milliard de personnes sous-alimentées en raison de la crise économique, a annoncé vendredi à Rome l'organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

"C'est avec un grand regret que je dois annoncer que nous avons plus de victimes de la faim aujourd'hui que jamais auparavant dans l'histoire de l'humanité", a déclaré à la presse Jacques Diouf, directeur général de la FAO en présentant un rapport de l'organisation.

"Un sixième de l'humanité est victime de sous-alimentation, comme jamais auparavant", écrit la FAO dans ce rapport préliminaire consacré à l'insécurité alimentaire.

Crise économique et prix alimentaires
"Un milliard et vingt millions de personnes souffrent de la faim comme conséquence d'un mélange dangereux entre la crise économique et les prix alimentaires élevés", a expliqué M. Diouf. Il a déploré cette "combinaison dévastatrice pour les populations les plus vulnérables" qui a révélé "la fragilité du système alimentaire".

Baisse des revenus et pertes d'emplois
La FAO souligne dans son rapport que la situation actuelle "n'est pas le résultat de mauvaises récoltes au niveau mondial" mais est due à "la crise économique mondiale qui a provoqué baisse des revenus et pertes d'emplois".

Augmentation de 11% en 2009
En 2009, "compte tenu essentiellement des chocs de la crise économique et des prix souvent élevés des denrées alimentaires sur le plan national, le nombre des victimes de la faim devrait augmenter globalement d'environ 11%", selon les projections de la FAO, qui s'appuient sur une étude du Service de recherches économiques du département américain de l'Agriculture.

Emeutes, migrations et morts
"Un monde affamé est un monde dangereux", a déclaré pour sa part Josette Sheeran, directrice du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM), rappelant que la faim mène "aux émeutes, à l'immigration ou à la mort". "Nourrir la population doit devenir la principale priorité", a-t-elle ajouté, dénonçant "le triste cap historique" que l'humanité a franchi.

15 millions dans les pays développés
Selon la FAO, la "quasi-totalité des personnes sous-alimentées vivent dans les pays en développement". Elles seraient "642 millions en Asie-Pacifique, 265 millions en Afrique sub-saharienne, 53 millions en Amérique latine et dans les Caraïbes, 42 millions au Proche-Orient et en Afrique du Nord et 15 millions dans les pays développés".

100 millions en 1 an
Le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde est passé de 825 millions pendant la période 1995-1997 à 873 millions pendant celle de 2004-2006, selon l'agence spécialisée des Nations unies. En 2008, il a atteint 915 millions.

Sommet mondial en novembre
"Nous avons besoin d'un nouvel ordre mondial alimentaire", a estimé M. Diouf, évoquant un sommet mondial sur l'alimentation que la FAO souhaite organiser en novembre prochain. "Le problème de la sécurité alimentaire est un problème politique", a-t-il lancé, réclamant "de plus importants investissements dans l'agriculture".

Objectif irréalisable
Au cours d'un sommet à Rome en juin 2008, les pays membres de la FAO avaient réaffirmé leur engagement à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim d'ici à 2015. Vendredi, M. Diouf a reconnu que cet objectif n'était "plus réaliste". Il a cité comme exemple celui de plusieurs pays d'Amérique latine qui se sont fixés comme objectif d'éradiquer complètement la faim chez eux mais d'ici 2025.

G8
Les estimations alarmantes de la FAO ont été publiées à trois semaines du sommet du G8, le groupe des huit pays les plus industrialisés du monde, qui aura lieu à L'Aquila, du 8 au 10 juillet. Le thème de la sécurité alimentaire, en particulier en Afrique, sera l'un de ceux abordés au cours du sommet.

Source: Agence France Presse

vendredi 19 juin 2009

Réflexion...

"(...) On commence par se dire: Il faut prendre le pouvoir pour faire triompher ses idées, c'est le pouvoir qui vous prend en douce et triomphe lentement de vos idées.

(...) J'ignorais qu'il y a toujours urgence en amour et qu'il y en a rarement en politique.

(...) Responsables et militants se croient immortels et vivent dans la fièvre. Se sentir inamovible et avoir la bougeotte, ce n'est pas ainsi qu'on triomphe de la mort. Le démon du pouvoir joue à qui gagne-perd avec les écumeurs du temps perdu, promis à la même trappe que ministres, rois et préfets."

Régis Debray
Les masques - 1987 - Ed. Gallimard - Extraits

jeudi 18 juin 2009

Le sens de l’orientation à l’école

Donner un avenir, notamment professionnel, à des élèves reste un défi. La spécialisation précoce ne favorise pas la citoyenneté.

L’orientation scolaire occupe une place importante dans le contrat pour l’école.

Avant et après élections, elle fait invariablement l’objet de maintes déclarations politiques, tous partis confondus.

Renforcement des moyens des centres psycho-médico-sociaux (PMS), information précoce sur les métiers et professions, sensibilisation des enseignants sont à l’ordre du jour.

Mais une analyse un peu plus fine du phénomène montre que derrière ces propositions, la problématique mise en avant est celle des jeunes qui décrochent, qui ratent leur formation par manque d’intérêt pour leurs études, ou encore qui réussissent, mais dans des filières peu valorisantes ou saturées alors que les discours économiques font état d’un grand nombre d’offres d’emplois insatisfaites par manque de personnel formé.

Sans surprise, les jeunes qui rencontrent les problèmes dits d’"orientation" proviennent majoritairement de catégories socio-économiques défavorisées et se concentrent dans les filières techniques et professionnelles. A l’école, la ségrégation sociale est une réalité; les résultats des enquêtes Pisa, décortiqués à la lumière des origines socio-économiques, montrent clairement que les résultats des enfants de riches sont équivalents aux meilleurs des autres pays de l’OCDE (Finlande comprise !). Le problème, c’est donc les pauvres Ceux qui ratent. De fait, la réussite de l’école primaire, exprimée en pourcentage au certificat d’études de base, est déjà influencée par le niveau socio-économique des familles; elle le sera plus encore dans le secondaire en termes de détermination, via les conseils de classes, des filières proposées. Le développement constant de l’enseignement spécialisé, et le nombre de plus en plus important d’enfants des familles populaires qui y sont orientés, ressemble furieusement à de la relégation poubelle. Une représentation reste fortement ancrée dans la pensée des enseignants et des parents : notre école est au service du système de production. Depuis le début du XXe siècle où se sont créées les écoles professionnelles et techniques, l’enjeu, pour le service public, est de former des travailleurs capables d’intégrer les entreprises, dans des systèmes pilotés par une hiérarchie qui possède une solide formation générale. A l’école aussi, il y a donc les formations de dirigeants et celles de dirigés.

Cette ségrégation de base est encore renforcée par l’immersion linguistique en primaire, la hiérarchisation des filières de l’enseignement secondaire, la spécialisation des établissements dans des formes d’enseignement, et la réputation qui y est attachée. Ces pratiques amplifient les inégalités. L’échec et le redoublement déterminent ainsi l’orientation des élèves, mais ils engendrent perte de sens, démotivation et très souvent une grande souffrance non seulement chez les jeunes, mais également chez les profs qui mobilisent beaucoup d’énergie pour les apprentissages suscités.

Alors que faire ? Cette question est au centre de maints débats politiques mais les réponses se décrètent sous l’aspect de réformes dont l’impact est faible tant le système d’enseignement est fermé ("système faiblement articulé" diront les sociologues de l’éducation). Toute réforme pensée "d’en haut" est l’objet de résistances à tous les étages par lesquels elle passe et dès lors, son impact est minime Il est urgent de penser global et à moyen terme.

La transformation la plus pertinente serait l’organisation d’un tronc commun, de 6 à 15 ans, pour l’acquisition des compétences de base, pensée sur le mode de la solidarité et le rejet des pédagogies compétitives. Pendant cette période : pas de spécialisation précoce, pas de redoublement, mise en œuvre d’une pédagogie différenciée, formation à la fois théorique et pratique, générale et polytechnique, approche aussi complète que possible des sciences, des technologies, de la philosophie, de l’histoire, des relations économiques et sociales, des cultures. La césure entre école primaire et école secondaire devrait aussi être reconsidérée. Et en finale, un cursus mesuré par une épreuve externe de telle façon que les enseignants soient davantage des coaches de la réussite que des juges. Enfin, un cursus scolaire de deux à trois ans pour terminer le secondaire et distinguer ceux qui veulent poursuivre des études et ceux qui aspirent au monde du travail. Alors et alors seulement, la spécialisation pourrait commencer.

En attendant (en espérant !) la mise en œuvre de ce projet, des mesures doivent être envisagées pour faire face à la crise de l’enseignement professionnel et technique. C’est vraisemblablement dans ces filières que l’on trouve le plus de profs qui innovent pour faire face à des publics souvent difficiles, que le travail d’équipe est le plus développé, que le suivi des élèves est le plus intense. La première transformation est d’appliquer un véritable financement différencié. Un budget additionnel a de nombreuses raisons d’exister : mieux payer les enseignants, créer de meilleures conditions de travail, reconnaître le travail collectif, garantir la formation continuée. La mixité sociale est un projet généreux mais qui suscite tant de résistances (surtout chez les privilégiés) que seul le traitement différencié des établissements permettra d’augmenter l’égalité des résultats.

Comment trouver cet argent supplémentaire ? Et considérant l’état des finances de la Communauté française, la politique "Robin des Bois" est la seule applicable : il faut prendre aux riches pour donner aux pauvres.

Et enfin, convaincus que les réformes les plus efficaces sont celles qui sont construites avec les acteurs, il faut encourager les expériences de formation en alternance et viser à moyen terme la suppression du troisième degré de l’enseignement professionnel, voire technique de qualification, et leur transformation en système d’alternance. Il ne faudrait pas beaucoup de personnel et de finances pour favoriser un partenariat avec le monde de l’entreprise. Il faut d’abord un changement culturel.

Cette formule, outre l’acquisition d’une qualification validée par l’entreprise, garantirait aux jeunes une confrontation avec le monde réel. Leur motivation n’en serait qu’augmentée et l’enseignement professionnel n’en serait que plus attractif.

Vaste chantier pour un nouveau "contrat pour l’école".

Paul Timmermans
17/06/2009
Source: www.lalibre.be

[La revue trimestriel "Politique" des mois d’avril-mai et juin 2009 consacre un dossier à l’"Enseignement : équation insoluble?". Parmi les diverses contributions, épinglons "L’école, cette désillusion", entretien avec François Dubet, "Pourquoi notre enseignement est inégalitaire", par les sociologues Perrine Devleeshouwer et Andrea Rea, "Pour des assises de l’éducation" de Jacques Liesenborghs, "Egalité des sexes, l’aveuglement du système éducatif" de Nadine Plateau, "L’école, otage malgré elle de la crise institutionnelle" par Eric Buyssens, "Décrets mission, ambitions utopiques", une rencontre avec Godefroid Cartuyvels, Pascal Chardome, Christian Dupont et Hakim Hédia. Rens. http://politique.eu.org ou 02.538.69.96]

mercredi 17 juin 2009

Comment faire pression sur Israël

Depuis les premières manifestations du processus de paix israélo-arabe après la guerre du Kippour, les rapports entre l'Amérique et Israël se caractérisent par un paradoxe. Ce sont les présidents américains considérés comme les moins amicaux à l'égard de l'État hébreu qui lui ont été le plus bénéfiques. L'action de ses fidèles alliés s'est révélée, au contraire, beaucoup moins positive.

Tout commence avec Jimmy Carter, qui a menacé de couper l'aide américaine pour pousser Menachem Begin à rétrocéder l'intégralité du Sinaï à l'Egypte, ce qui a rendu possible l'accord conclut en 1979 à Camp David.

L'autre contribution significative à la paix au Moyen-Orient revient au premier président Bush lors de la conférence de Madrid, en 1991. Quand Israël a refusé d'y participer, le secrétaire d'État, James Baker, a bloqué ses garanties d'emprunts et a demandé au Premier ministre israélien de l'époque, Yitzhak Shamir, de le rappeler quand il souhaiterait travailler à la paix. A un moment, James Baker a même interdit à Benyamin Nétanyahou - qui représentait son Premier ministre à Washington -l'accès aux bâtiments du département d'État. La rencontre de Madrid a abouti à un traité de paix avec la Jordanie, à la reconnaissance d'Israël par beaucoup de pays ainsi qu'à la première véritable négociation en face à face avec les Palestiniens.

En revanche, Ronald Reagan, Bill Clinton et George W. Bush, tous des amis de confiance, ont souvent encouragé les pires tendances israéliennes. Reagan voyait d'un œil bienveillant les revendications (fondées sur la Bible) de propriété de la Cisjordanie, l'occupation du Liban par Israël et son refus de discuter avec l'OLP. Sous Clinton, «nous n'avons jamais parlé aux Israéliens de façon sévère ou honnête de leur démarche de colonisation», écrit l'ancien médiateur de paix Aaron David Miller dans ses mémoires The Much Too Promised Land [Une Terre trop promise] .

George W. Bush a continué à fermer les yeux sur la détestable politique de colonisation de l'État hébreu, il a négligé le processus de paix et toléré les mauvais calculs militaires d'Israël en Cisjordanie, au Liban et à Gaza. Petit à petit, ces présidents ont favorisé un ressentiment arabe tout en laissant Israël continuer de s'imaginer qu'il pourrait exister une autre solution que l'échange de territoires pour parvenir à la paix.

Heureusement, Barack Obama semble en passe de faire mentir cette vieille dichotomie. Il fait peu de doute qu'il veut du bien à Israël. S'agissant de la sécurité d'Israël, «je ne me suis pas contenté de parler, j'ai agi», a déclaré le président Obama à un groupe de Juifs durant sa campagne. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton, l'émissaire spécial au Moyen-Orient George Mitchell et le vice-président Joe Biden pourraient en dire autant.

L'émissaire spécial Dennis Ross est un Juif pratiquant, un négociateur d'expérience spécialisé dans le Moyen-Orient et un ami de longue date d'Israël. Le chef d'état-major de la Maison Blanche, Rahm Emanuel, a pour père un Israélien et a déjà servi en tant que volontaire civil dans l'armée israélienne. Il apparaît également que cette équipe s'attache sérieusement à faire pression sur Israël. Dans le discours qu'il a prononcé au Caire, Obama a demandé à Tel-Aviv de geler le processus de colonisation en Cisjordanie et d'engager des négociations de paix avec les palestiniens sur la base du principe de deux peuples-deux États. Hillary Clinton a complété ce message en précisant ce que signifiait un gel du processus de colonisation: pas de «croissance [démographique] naturelle» ni de subterfuge, quoi qu'ait pu dire en privé les représentants de Bush aux responsables israéliens.

C'est un courageux pas en avant. Aujourd'hui, être un bon ami d'Israël signifie renforcer la pression sur les Juifs et les Arabes pour travailler sérieusement à un accord de paix. Et même si on n'aboutit pas à un accord, l'engagement personnel de Barack Obama et son recadrage impartial du conflit pourraient être extrêmement bénéfiques. Le fait de montrer que les États-Unis exercent une pression égale sur leur allié israélien et sur les Palestiniens devrait légitimer dans une large mesure le rôle des États-Unis au Moyen-Orient. Mais pour faire de cette initiative un succès, Obama va devoir accomplir plusieurs missions quasi impossibles.

En premier lieu, il doit forcer Benyamin Nétanyahou ou la Knesset à changer. Bibi (Nétanyahou) a toujours estimé que les Palestiniens n'accepteraient qu'un accord prévoyant la destruction de l'État sioniste. Voilà dix ans qu'il n'est plus au pouvoir, et son hostilité à une Palestine indépendante est intacte. En fait, cette hostilité intègre un élément nouveau: une dangereuse fixation sur une frappe militaire contre les installations nucléaires de l'Iran. Mais Nétanyahou est aussi un fin politicien qui sait que la condition sine qua non de sa survie est une bonne gestion des relations avec les États-Unis, qui revêtent une importance cruciale pour son pays. Obama fait un pari: il se dit que la population israélienne, si ce n'est pas Benyamin Nétanyahou lui-même, prendra au sérieux la menace d'une diminution du soutien américain. (Voir cet excellent article de Foreign Policy sur la manière dont l'expansion de la colonisation sape les possibilités de parvenir à un règlement de paix.)

En même temps, le président américain doit apaiser la nervosité qui règne au sein des communautés juives américains. S'il s'était agi de n'importe quel autre allié, les prochaines initiatives diplomatiques auraient été plutôt simples. Vous voulez que les États-Unis continuent à prendre charge 20% de votre budget de la défense? Vous voulez que l'Amérique vous vende ses armes les plus perfectionnées? Qu'elle vous défende devant l'ONU? Mettez un terme à l'implantation de colonies. Mais des pressions trop explicites susciteraient une réaction dangereuse de la part des Chrétiens et des Juifs qui soupçonnent le président américain de nourrir secrètement une sympathie à l'endroit des musulmans. Et les conservateurs aiment à alimenter ces doutes.

Jusqu'ici, l'équipe d'Obama a fait preuve d'habileté face au dossier israélo-arabe: en regroupant les alliés d'Israël au Congrès pour soutenir la politique du qui aime bien châtie bien. Le mois dernier, après que Benyamin Nétanyahou a été réprimandé à la Maison Blanche, il s'est rendu au Congrès, où il a été surpris de voir que les plus grands soutiens d'Israël étaient du côté d'Obama. L'AIPAC, le groupe de pression pro-israélien, qui lui non plus n'est pas en faveur de la colonisation, s'est contenté d'appeler l'administration à «collaborer étroitement» avec Israël sur les points de désaccord. Mais un climat d'agitation s'est installé chez les démocrates pro-israéliens au Congrès. Pour convaincre les Juifs américains qu'il fait pression sur Israël pour son bien, Obama va devoir mobiliser tous ses talents oratoires.

Enfin, Barack Obama doit éviter de surinvestir dans le processus de paix. Négocier un règlement de paix global au conflit israélo-palestinien est le fantasme de tous les présidents américains depuis Nixon. Aucun d'entre eux n'a réussi... Barack Obama aura beau faire pression en vue d'obtenir la paix, le président américain - aussi confiant soit-il - doit se rappeler que l'échec est, hélas, quasiment certain.

Jacob Weisberg
17.06.09
Article traduit par Micha Czifra
Source: www. slate.fr

12è Assemblée Générale

Chères amies, chers amis,

vous êtes invités à la 12 ème Assemblée régionale d'Egalité,
qui se tiendra ce vendredi 19 juin à 19 h,
rue des Grands Carmes, 22
à 1000 Bruxelles (centre).

Ordre du Jour :

- Présentation de l'organisation du Parti
- Débat sur l'appellation "Parti ou Mouvement?"
- Présentation des projets de Groupes de Travail jusqu'à la rentrée
- Appel à la prise en charge de Groupes de Travail
- Appel à autres idées de projets et Groupes de Travail

Sandwiches et boissons sur place.

A vous y rencontrer !

mardi 16 juin 2009

Pour une déclaration universelle du bien commun de l’humanité

Face à la crise financière qui affecte l’ensemble de l’économie mondiale et se combine avec une crise alimentaire, énergétique et climatique, pour déboucher sur un désastre social et humanitaire, diverses réactions se profilent à l’horizon. Certains proposent de punir et de changer les acteurs (les "voleurs de poules", comme dit Michel Camdessus, l’ancien directeur du FMI) pour continuer comme avant. D’autres soulignent la nécessité de réguler le système, mais sans changer les paramètres, comme George Soros. Enfin il y a ceux qui estiment que c’est la logique du système économique contemporain qui est en jeu et qu’il s’agit de trouver des alternatives.

L’urgence de solutions est le défi majeur. Il ne reste plus beaucoup de temps pour agir efficacement sur les changements climatiques. Au cours des deux dernières années, selon la FAO, 100 millions de personnes ont basculé sous la ligne de pauvreté, le besoin impératif de changer de cycle énergétique est à nos portes. Une multitude de solutions alternatives existent, dans tous les domaines, mais elles exigent une cohérence pour garantir leur efficacité ; non pas un nouveau dogme, mais une articulation.

Au même titre que la Déclaration universelle des Droits de l’Homme proclamée par les Nations unies, une Déclaration universelle du Bien commun de l’humanité pourrait jouer ce rôle. Certes les Droits de l’Homme ont connu un long parcours entre les révolutions française et américaine et leur adoption par la communauté internationale. Le processus fut aussi progressif avant de proclamer la troisième génération des droits, incluant une dimension sociale. Très occidental dans ses perspectives, le document fut complété par une Déclaration africaine et par une initiative similaire du monde arabe. Sans aucun doute la Déclaration est souvent manipulée en fonction d’intérêts politiques, notamment par les puissances occidentales. Mais elle reste une référence de base, indispensable à toute légitimité politique et une protection pour les personnes.

Aujourd’hui elle doit être complétée, car c’est la survie de l’humanité et de la planète qui est en jeu. Quatre axes fondamentaux pourraient donner cohérence aux nouvelles initiatives cherchant à construire des alternatives et orienter de nombreuses pratiques.

1. L’utilisation durable et responsable des ressources naturelles. Cela signifie une autre approche des relations entre les êtres humains et la nature : passer de l’exploitation au respect de cette dernière, source de toute vie.

2. Privilégier la valeur d’usage sur la valeur d’échange. Donc, définir l’économie comme l’activité destinée à créer, dans le respect de normes sociales et écologiques, les bases de la vie physique, culturelle et spirituelle de tous les êtres humains sur la planète.

3. Généraliser la démocratie à tous les rapports sociaux et à toutes les institutions. Non seulement l’appliquer et l’approfondir dans le champ politique, avec une nouvelle définition de l’Etat et des organismes internationaux, mais l’élargir aux domaines de l’économie, de la culture et des rapports hommes-femmes.

4. La multiculturalité, afin de donner la possibilité à tous les savoirs, toutes les cultures, toutes les traditions philosophiques et religieuses, de participer à la définition du Bien commun de l’humanité et à l’élaboration de son éthique.

L’adoption de ces principes permettrait d’engager un processus alternatif réel face aux règles qui président actuellement au déroulement de l’économie capitaliste, à l’organisation politique mondiale et à l’hégémonie culturelle occidentale et qui entrainent les conséquences sociales et naturelles que nous connaissons aujourd’hui. Les principes exprimés débouchent sur de grandes orientations qu’il est possible d’esquisser.

En effet, il est clair que le respect de la nature exige le contrôle collectif des ressources. Il demande aussi de constituer les plus essentielles à la vie humaine (l’eau, les semences…) en patrimoines de l’humanité, avec toutes les conséquences juridiques que cela entraine. Il signifierait également la prise en compte des “externalités” écologiques dans le calcul économique.

Privilégier la valeur d’usage exige une transformation du système de production, aujourd’hui centré prioritairement sur la valeur d’échange, afin de contribuer à l’accumulation du capital considéré comme le moteur de l’économie. Cela entraine la remise en place des services publics, y compris dans les domaines de la santé et de l’éducation, c’est à dire leur non-marchandisation.

Généraliser la démocratie, notamment dans l’organisation de l’économie, suppose la fin d’un monopole des décisions lié à la propriété du capital, mais aussi la mise en route de nouvelles formes de participation constituant les citoyens en sujets.

Accepter la multiculturalité dans la construction des principes exprimés signifie de ne pas réduire la culture à une seule de ses composantes et permettre à la richesse du patrimoine culturel humain de s’exprimer, de mettre fin aux brevets monopolisant les savoirs et d’exprimer une éthique sociale dans les divers langages.

Utopie ! Oui, car cela n’existe pas aujourd’hui, mais pourrait exister demain. Utopie nécessaire, car synonyme d’inspiration et créatrice de cohérence dans les efforts collectifs et personnels. Mais aussi applications très concrètes, sachant que changer un modèle de développement ne se réalise pas en un jour et se construit par un ensemble d’actions dont le déroulement dans le temps est divers. Alors comment proposer des mesures s’inscrivant dans cette logique et qui pourraient faire l’objet de mobilisations populaires et de décisions politiques ? Bien des propositions ont déjà été faites, mais on pourrait en ajouter d’autres.

Sur le plan des ressources naturelles, un pacte international sur l’eau, prévoyant une gestion collective (pas exclusivement étatique) correspondrait à une conscience existante de l’importance du problème. Quelques autres orientations pourraient être proposées : la souveraineté des nations sur leurs ressources énergétiques ; l’interdiction de la spéculation sur les produits alimentaires ; la régulation de la production des agrocarburants en fonction du respect de la biodiversité, de la conservation de la qualité des sols et de l’eau et du principe de l’agriculture paysanne ; l’adoption des mesures nécessaires pour limiter à 1 degré centigrade, l’augmentation de la température de la terre au cours du 21e siècle ; le contrôle public des activités pétrolières et minières, moyennant un code d’exploitation international, vérifié et sanctionné, concernant les effets écologiques et sociaux (entre autres les droits des peuples indigènes).

A propos de la valeur d’usage, des exemples concrets peuvent être donnés également. Il s’agirait de rétablir le statut de bien public, de l’eau, de l’électricité, de la poste, des téléphones, de l’internet, des transports collectifs, de la santé, de l’éducation, en fonction des spécificités de chaque secteur. Exiger une garantie de 5 ans sur tous les biens manufacturés, ce qui permettrait d’allonger la vie des produits et de diminuer l’utilisation de matières premières et d’énergie. Mettre une taxe sur les produits manufactures voyageant plus de 1000 kms entre leur production et le consommateur (à adapter selon les produits) et qui serait attribuée au développement local des pays les plus fragiles ; renforcer les normes du travail établies par l’OIT, sur la base d’une diminution du temps de travail et de la qualité de ce dernier ; changer les paramètres du PIB, en y introduisant des éléments qualitatifs traduisant l’idée du “bien vivre”.

Les applications de la démocratie généralisées sont innombrables et pourraient concerner toutes les institutions qui demandent un statut reconnu publiquement, tant pour leur fonctionnement interne que pour l’égalité dans les rapports de genre : entreprises, syndicats, organisations religieuses, culturelles, sportives. Sur le plan de l’Organisation des Nations unies, on pourrait proposer la règle des deux tiers pour les décisions de principe et de la majorité absolue pour les mesures d’application.

Quant à la multiculturalité, elle comprendrait, entre autres, l’interdiction de breveter les savoirs traditionnels ; la mise à disposition publique des découvertes liées à la vie humaine (médicales et pharmaceutiques) ; l’établissement des bases matérielles nécessaires à la survie des cultures particulières (territorialité).

Un appel est fait pour que les propositions concrètes soient rassemblées en un ensemble cohérent d’alternatives, qui constitueront l’objectif collectif de l’humanité et les applications d’une Déclaration universelle du Bien commun de l’humanité par l’Assemblée générale des Nations unies.

François Houtart
04.05.09
Source: www.cetri.be

lundi 15 juin 2009

Retour de l'État: pour quelles politiques sociales ?

Le modèle de l’État minimal a fait long feu. La crise financière mondiale a achevé de discréditer les tenants de la doxa néolibérale et réactualisé le principe de l’intervention publique. Dans le même temps, la réhabilitation de l’État dans le débat sur les politiques de développement se poursuit. Depuis qu’elles ont fait de la lutte contre la pauvreté leur priorité, les institutions internationales redécouvrent toute l’importance des politiques sociales publiques qu’elles avaient elles-mêmes contribué à marginaliser ces trois dernières décennies.

Dans le Sud, les gouvernements multiplient les initiatives en faveur des exclus de la croissance, les unes inspirées par l’idée de développement national, les autres par le souci de prévenir l’agitation, quand il ne s’agit pas simplement de s’adapter aux recommandations extérieures.

Quels sont les contours de ces interventions qui s’inscrivent dans des configurations sociales, économiques et culturelles diverses ? Et quelle est leur portée réelle en termes de justice sociale ? Faut-il n’y voir qu’un remède visant à tempérer les effets néfastes de la libéralisation, sans réelle incidence en matière de changement social et de lutte contre les inégalités, à l’instar des projets de la Banque mondiale axés sur la gestion du risque ? Ou ces politiques préfigurent-elles l’émergence de formes nouvelles de solidarité collective dont l’État serait le garant ? Le possible dépendant des marges de manœuvre réelles, tout projet de redistribution ambitieux devra passer par la mise en cause des politiques fiscales conservatrices et des orientations macroéconomiques orthodoxes.

Voir la suite sur: www.cetri.be

dimanche 14 juin 2009

Un chercheur inquiété pour islamophilie

Au moins, l’affaire Geisser aura-t-elle eu la vertu de révéler au grand public la présence d’un type de fonctionnaire inconnu dans le monde de l’Université et de la Recherche : le fonctionnaire de sécurité de défense dit FSD. Il en est un, effectivement préposé au CNRS, du nom de Joseph Illand. Que fait-il ? Il surveille les travaux des chercheurs afin d’y relever tout ce qui pourrait nuire à la sécurité et à la défense de la France, ainsi qu’il s’en expliquait ici (http://www2.cnrs.fr/presse/journal/1243.htm). Ce qui n’est pas inutile en temps de terrorisme. Seulement voilà, il semble que M. Illand ait été tellement zélé que son rapport sur Vincent Geisser, politologue à l’Irenam (Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman) d’Aix-en-Provence, ait conduit à une possible sanction contre celui-ci. Motif : islamophilie. Pièce à charge : son livre La Nouvelle islamophobie (La Découverte, 2003). Vincent Geisser sera fixé le 29 juin; ce jour-là, il comparaîtra devant une commission du CNRS pour “manquement grave” à l’obligation de réserve à laquelle sont tenus les fonctionnaires. Voilà une conception du métier qui ne manquera pas d’enrichir le débat ouvert depuis plusieurs mois par le gouvernement sur les conditions et la finalité du métier de chercheur.

Ce M. Illand est doté d’un réel pouvoir si l’on en croit ce qu’a confié le chercheuse Françoise Lorcerie à Libération :"Quand on part en mission à l’étranger dans des pays sensibles, on est obligés de lui communiquer nos plans de mission: qui on va rencontrer, où on va loger. Et on doit avoir son autorisation pour partir". Or il se trouve que Vincent Geisser travaillait depuis quelques temps avec son laboratoire sur une vaste enquête consacrée à l’apport des universitaires maghrébins au rayonnement de la recherche française dans le monde, notamment dans les sciences fondamentales. Il se plaint d’être l’objet d’un véritable harcèlement moral depuis cinq ans de la part de ce surveillant au nom de l’impératif sécuritaire. C’est pourquoi ceux nombreux qui le défendent, à commencer par sa collègue l’historienne Esther Benbassa, estiment que cette affaire va au-delà du cas Geisser :”Elle traduit l’intrusion inquiétante de logiques policières et sécuritaires au sein même des milieux scientifiques et universitaires, dont la finalité est de contrôler la production et la diffusion du savoir”. Le politologue Olivier Roy, également spécialisé sur le monde arabo-musulman, va plus loin encore puisqu’il évoque une attaque systématique envers les chercheurs qui refusent les clichés sur l’Islam :”En 2007-2008, j’ai reçu un mail signé du haut-fonctionnaire de défense me reprochant de mieux traiter l’islam que le christianisme. Estimant que cette personne n’avait pas à faire état de ses fonctions en exprimant ses opinions personnelles à l’encontre d’une fonctionnaire sur qui il pouvait avoir autorité, et en accord avec mon directeur de laboratoire, j’ai ignoré ce message et je l’ai mis en spam. Il apparaît maintenant qu’il s’agissait d’une sorte de provocation et je regrette d’avoir traité cette affaire simplement par le mépris”.

Que Vincent Geisser, chargé de recherche au CNRS et président du Centre d’information et d’études sur les migrations internationales (CIEMI), spécialisé depuis des années sur les migrations intellectuelles entre l’Europe et le Maghreb, soit un chercheur engagé, voire même “exalté” dans ses engagements selon un ancien élève admiratif, que sa proximité avec son sujet lui ait conféré une réputation d’islamophile, qu’il ait exprimé à plusieurs reprises sa défiance dans des courriers ou des prises de parole sur l’ingérence de ce fonctionnaire “Sécurité et Défense” dans ses travaux et ceux de ses collègues, tout cela ne fait guère de doute. Mais si un tel comportement devait justifier une quelconque sanction à son endroit, alors on peut prédire de “beaux jours” à un certain nombre de chercheurs français dans leur vie quotidienne. Ce qui n’a pas échappé à nombre de collègues de Vincent Geisser qui se sont immédiatement mobilisés (lettre ouverte à la ministre et pétition - http://petition.liberteintellectuelle.net/) pour le soutenir. Toutes sensibilités confondues, cela va de soi.

10.06.09
Source: http://passouline.blog.lemonde.fr/2009/06/10/un-chercheur-inquiete-pour-islamophilie/

samedi 13 juin 2009

Haro sur les amis des sans-papiers

Gardes à vue, fouilles au corps, menaces, le pouvoir multiplie les abus sur tous ceux qui manifestent leur solidarité envers les migrants...

Une claque. Et quelle claque ! Le rapport de la FIDH, qui doit être dévoilé aujourd'hui (voir: http://www.fidh.org/-Droits-de-l-Homme-Actualites-) et dont Le Nouvel Observateur publie l'analyse en exclusivité, risque bien de ne pas faire plaisir à Eric Besson. Déjà secoué par la polémique qui a suivi la diffusion du film "Welcome" [voir ci-dessous - NDLR], fragilisé par le bras de fer qui l'oppose aux associations de défense des étrangers - le Gisti et la Cimade notamment -, le ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire est à nouveau rattrapé par le fameux "délit de solidarité" dont il s'échine à nier l'existence. En soixante pages serrées, argumentées et très sérieusement documentées, le rapport expose "la suspicion, la stigmatisation et la répression" dont sont l'objet "les défenseurs des droits des migrants" en France.
"Une photographie s'est imposée à nous, expliquent les auteurs, celle d'un malaise général qui traverse l'ensemble de la société française". Malaise des pouvoirs publics englués dans une politique du chiffre, du législateur qui multiplie l'adoption de textes jusqu'au vertige, des magistrats soumis à la pression de leur hiérarchie "qui tend à les brider dans leur mission de gardien des libertés individuelles" , malaise des fonctionnaires des pôles emploi, des inspecteurs du Travail, des commandants de bord d'Air France, des policiers et, bien sûr, des citoyens qui ont de plus en plus tendance à se rebeller contre des pratiques brutales qu'ils n'acceptent pas. "Seules les statistiques sont heureuses" , ironise le rapport. Elles "grimpent allègrement" pour fixer des records - 27 000 reconduites à la frontière et 5 000 interpellations d'"aidants" pour 2009, record des accords de gestion concertée des flux migratoires avec les pays tiers. "L'amalgame qui prévaut entre immigration clandestine, terrorisme et crime organisé facilite les décisions les plus excessives."

Situations d'abus de pouvoir

L'enquête détaille un nombre impressionnant de cas "d'arrestations, voire de poursuites de personnes ayant porté assistance à des étrangers en situation irrégulière, soit dans le cadre de leur travail associatif soit à titre bénévole" . Ici - contrairement à la liste de condamnations publiée par le Gisti et dont Eric Besson a mis en cause la crédibilité - sont passées en revue des histoires qui, souvent, ne vont pas jusqu'à la condamnation pénale. Interpellations, placements en garde à vue, interrogatoires, menottages et fouilles au corps humiliantes : les témoignages sont précis et font froid dans le dos. Exemple : "Le 19 novembre 2007, deux intervenantes sociales, salariées de France Terre d'asile (où elles fournissent une aide aux mineurs isolés dans le cadre d'un dispositif financé par l'État), sont interpelées au petit matin à leur domicile parisien pour suspicion d'aide au séjour irrégulier en bande organisée." On leur reproche d'avoir fourni à de jeunes sans-papiers "une carte à en-tête de leur association" , et d'avoir donné leur numéro de téléphone à de jeunes Afghans qui les avaient appelées d'Angleterre pour leur dire qu'"ils étaient bien arrivés" . Menottées, placées en garde à vue douze heures pour l'une, vingt-quatre heures pour l'autre, elles ont finalement été libérées, le procureur ayant conclu à "une générosité mal placée" .
Ici, c'est un douanier du Calaisis qui hébergeait chez lui deux hommes suspectés d'être des passeurs: en 2006, il est condamné, avec dispense de peine. Là, en février 2007, c'est une contractuelle des Nations unies qui prend l'avion pour Bangui et ose protester contre les conditions de reconduite à la frontière de deux Centrafricaines. Elle est débarquée de l'avion par la Police de l'Air et des Frontières, placée en garde à vue pour "opposition à une mesure de reconduite et incitation à l'émeute" , et fouillée au corps. L'enquête, ouverte par le tribunal de Bobigny a finalement été classée sans suite. Interpellations d'étrangers en situation irrégulière à l'hôpital, au guichet de l'Assurance-Maladie, projet de transmission de données informatiques du Pôle Emploi au ministère de l'Intérieur... La disparition de Sangatte ne saurait faire oublier que des situations d'injustice, d'abus de pouvoir se produisent aux quatre coins du territoire. Ceux qui les dénoncent prennent des risques. "Le Nouvel Observateur" a choisi de donner la parole à quatre d'entre eux, des citoyens ordinaires poursuivis, menacés pour avoir refusé de se taire.

Agathe Logeart
NOUVELOBS.COM | 11.06.2009

vendredi 12 juin 2009

En soutien aux sans-papiers...

La CRER vous invite à la projection du film "WELCOME" au Botanique ce 18 juin à 19h30, les bénéfices serviront à financer un car pour aller à CALAIS au camp NOBORDER fin du mois de juin.

PAF: Pour le film: 5 euros
Réservez vos places dès maintenant !
Au 0474 08 85 35

Welcome

Un film de Philippe Lioret avec Vincent Lindon et Audrey Dana, France, 2009

Pour impressionner et reconquérir sa femme, Simon, maître nageur à la piscine de Calais, prend le risque d'aider en secret un jeune réfugié kurde qui veut traverser la Manche à la nage...

Ce film aborde la question du délit de solidarité et a déclenché une petite polémique en France. Il montre crûment l'envers du décor, celui des clandestins qui sont prêts à tout pour aller en Angleterre dans l'espoir d'une vie meilleure.

La projection sera suivie d'un débat sur le délit de solidarité et d'une petite restauration/boisson.

jeudi 11 juin 2009

La Gauche en Europe : changer ou périr

Le mauvais résultat des élections européennes pour la gauche européenne soulève un questionnement crucial sur son présent état de santé et son avenir. Deux réponses contradictoires s'esquissent. La première relativise l'échec en insistant sur le caractère particulier de ce scrutin, en évoquant les spécificités propres à chacun des pays et en rappelant que l'histoire de la gauche consiste en une succession ininterrompue de cycles, certains favorables et d'autres non. La seconde ne nie pas la pertinence de ces observations mais estime que ces élections européennes, venant après d'autres déconvenues, marquent une défaite historique. C'est cette dernière interprétation qu'il faut retenir.

La gauche réformiste enregistre en effet seize défaites, souvent d'une ampleur considérable, touchant les formations les plus importantes et les plus emblématiques de la gauche: le SPD en Allemagne est à l'un de ses niveaux les plus bas, le Labour au Royaume-Uni obtient son plus mauvais score depuis 1918, le parti social-démocrate autrichien dévisse de dix points en 5 ans, le parti socialiste français tombe à 16,4% des suffrages, le parti portugais perd près de 20 points d'un scrutin à l'autre, le Parti démocratique italien est mal en point etc...

La litanie des revers l'emporte sur les quelques progrès enregistrés par exemple en Grèce, à Chypre, à Malte, en Pologne, en Roumanie, en Slovénie. La gauche est donc touchée quelle que soit sa situation présente - dans l'opposition, seule au pouvoir ou associée à des coalitions gouvernementales - ou encore sa trajectoire historique -qu'elle vienne de la social-démocratie formée naguère de grands partis réformistes aux relations étroites avec un puissant syndicalisme, dans l'Europe centrale et du Nord, ou qu'elle soit issue du courant socialiste localisé en France et en Europe du Sud avec des partis plus faibles, moins liés aux syndicats, longtemps dominés par la puissance communiste, souvent tentés dans le passé par la radicalisation politique. Comment rendre compte d'un tel désastre? Par la combinaison de considérations factuelles, de raisons conjoncturelles et des facteurs plus structurels.

Le record d'abstention enregistré aux européennes concerne les catégories de prédilection de la gauche: les jeunes et surtout les couches ouvrières, populaires et de faible niveau d'instruction qui de nos jours, plus que les autres, sont dépolitisées et se désintéressent de l'Europe. Les sympathisants de la gauche qui se sont rendus aux urnes ont éparpillé leurs voix. Ceux qui attribuent toutes leurs difficultés actuelles à l'Europe ont voté pour les partis eurosceptiques, voire xénophobes et populistes, ce qui semble être le cas d'une partie de l'électorat populaire. Les modérés, plus volatiles et incertains que jamais, ont opté pour les formations de centre-droit. Les Européens disposant d'un haut niveau d'instruction et de revenus assurés, ouverts au monde, se sont portés sur les Verts, qui ont progressé dans certains pays, dont la France, considérant que les thèmes de l'écologie et de l'environnement sont désormais décisifs.

Plus significativement, un paradoxe s'est fait jour: la crise financière et économique a pénalisé la gauche au lieu de lui profiter. Celle-ci était persuadée que cette conjoncture lui bénéficierait car elle signifiait la fin des illusions sur les bénéfices de l'économie de marché, la dissipation du mythe du libéralisme économique intégral, la recherche de régulations étatiques, l'exigence de politiques sociales.

Le Parti socialiste européen avait d'ailleurs rédigé assez facilement un manifeste commun et centré sa campagne sur l'Europe sociale. La gauche radicale a elle aussi pensé que son heure avait sonné puisqu'elle pouvait à la fois fustiger le capitalisme et le réformisme accusé de toutes les trahisons: or si elle a enregistré quelques avancées, elle perd au total dix députés dans le futur Parlement européen. Pourquoi alors les gauches n'ont-elles pas été entendues? D'abord, parce que la droite, faisant preuve d'un grand pragmatisme, a cessé de se référer au néolibéralisme, auquel en Europe à vrai dire elle ne s'était guère totalement convertie, et est devenue protectionniste, n'hésitant pas à reprendre des thèmes de la gauche.

Ensuite et surtout, parce que la gauche a eu tendance à chausser ses lunettes du passé pour lire le présent et n'a pas saisi toutes les complexités de cette crise qui dévoile les mutations bien plus profondes qui travaillent nos sociétés depuis des décennies. La crise signifie chômage, creusement des inégalités sociales, accroissement de la pauvreté. Néanmoins, elle n'a pas provoqué d'importantes mobilisations collectives, du moins pour le moment. Parce que la peur est là. Parce que les syndicats sont affaiblis. Parce que les relations sociales dans les entreprises ont évolué. Parce que le travail a changé. Parce que la précarisation s'est généralisée. Il en résulte que nombre d'Européens, délibérément ou contraints et forcés, tentent encore des stratégies individuelles de survie et d'adaptation: ils se veulent libres et indépendants tout en étant fortement en demande de protection.

En outre, surtout chez les plus âgés au demeurant de plus en plus nombreux, ils se montrent sensibles aux thèmes de l'insécurité et de l'immigration, ou encore aspirent à refonder leurs identités. Enfin, nos régimes politiques ont eux aussi été profondément transformés, en particulier avec l'essor de la démocratie du public et de l'opinion où le leader joue un rôle décisif: il est clair qu'en ce domaine, depuis une décennie, la gauche souffre dans son ensemble d'un déficit flagrant.

La gauche réformiste n'est pas restée immobile ni muette. Elle a refusé de reprendre les vieilles recettes du passé comme le fait la gauche radicale. Elle a exploré d'autres voies et tenté de s'adresser à d'autres électeurs. Mais face à une droite unie, dotée de propositions percutantes, en voie d'imposer son hégémonie culturelle et décidée à répondre aux quêtes d'identités qui se manifestent chez les Européens, elle se montre divisée, sur la défensive, dénuée de projet et d'identité, privée de leaders, peu crédible, décalée par rapports aux transformations en cours.

Sa priorité est donc bien de repenser au plus vite, à la suite d'un travail approfondi, les fondements et les modalités de son réformisme, d'analyser la complexité des changements en cours dans les sociétés et nos démocraties. Sous peine de disparaître.

Marc Lazar
Source: www.slate.fr

11è Assemblée Générale

Chères amies, chers amis,

après notre joli exploit de dimanche passé, et comme promis, nous avons la joie de vous inviter
à la 11 ème assemblée régionale d'Egalité, qui aura lieu :

Vendredi 12 juin à 20 heures,
rue des Grands Carmes, 22
à 1000 Bruxelles (centre, proche de Manneken Pis)

A débattre :

* premiers points de bilan de la campagne électorale
* projets d'activités pour les mois de juin-juillet-août et la rentrée scolaire et sociale

Comme toujours, petits coupe-faim et boissons sur place.

Gardons nos bonnes habitudes d'enthousiasme, de sérieux et de motivation pour accomplir la promesse faite à nos électrices et électeurs de poursuivre notre engagement jusqu'à.... l'Egalité.

mercredi 10 juin 2009

Une école d’enfer !

C'est l'histoire d'une petite école de quartier. Que l'on ne montre pas. Dont on ne parle pas.

C’est l’histoire d’une petite école de quartier, une école familiale, où il devrait faire bon travailler et étudier : 150 élèves environ, de première et deuxième secondaires, une petite vingtaine de professeurs, deux secrétaires. Le paradis ?

Commençons par l’état des locaux et bâtiments : murs défraîchis, vieilles portes de classes en bois vermoulu aux serrures cassées ou absentes; fenêtres à simple vitrage dont certaines sont cassées et non remplacées pendant des semaines, voire des mois, y compris en plein hiver; absence de rideaux ou tentures et, donc, de possibilité d’occulter la lumière pour assurer une bonne vision des élèves au tableau; absence de lavabos dans toutes les classes, de porte-manteaux, d’armoires de rangement; absence de sonnerie pour marquer les débuts et fins de cours, l’antique cloche, qui devrait servir à sonner le rappel à la fin des récréations, menaçant de tomber sur la tête du malheureux qui voudrait l’agiter. Les toilettes des élèves sont mixtes, sans serrures, sans papier WC, sans eau courante, le plus souvent. Pas de salle d’études en cas d’absence d’un professeur. Une antique photocopieuse et du matériel pédagogique dépassé, en mauvais état, quand matériel il y a. Les locaux ne sont entretenus que rarement et sommairement, et donc sales, jonchés de papiers et détritus divers - la saleté appelant la saleté-; de vieilles toiles d’araignées pendent dans certains couloirs; des rats meurent et pourrissent dans les conduits. Le paradis ?

Passons aux conditions d’étude et de travail. Cette charmante école est située dans le même bâtiment qu’une école primaire qui lui dicte arbitrairement et inhumainement sa loi. Les quelque 400 élèves de primaire ont leurs nombreuses récréations et moments de garderie dans deux cours situées au même niveau que les locaux du secondaire. Etant donné que les horaires des deux écoles sont complètement décalés, ces moments d’intense défoulement pour les "petits" sont censés être des périodes de cours pour les grands.

Facile de se représenter le bruit que peuvent faire deux, trois, quatre enfants. Imaginez-le multiplié par 100 et répété plusieurs fois par jour; ajoutez-y les "bom" des ballons frappant les vitres, les "toc toc" des enfants s’amusant à frapper à votre porte ou à l’ouvrir "pour jouer". Et projetez-vous, à deux pas de ce brouhaha dans une classe sans isolation acoustique (simples vitrages, vieux châssis, vieilles portes), en train de donner ou de recevoir un cours plusieurs heures par jour, 5 jours par semaine. Le paradis ?

Et ce n’est pas tout : chaque année, des cours de français, néerlandais, biologie, informatique, ne sont pas assurés pendant des semaines, voire des mois, faute d’enseignants disponibles. Les professeurs absents ne sont que rarement remplacés.

Il est vrai qu’on ne se bouscule pas au portillon du "paradis". Et que beaucoup de ceux qui y mettent les pieds s’encourent très vite vers d’autres horizons.

Oui mais, pensez-vous, cette école se trouve loin de chez nous, en province, ou dans un pays lointain. Ou alors, cette histoire se passe il y a longtemps. Croyez-vous ?

Cette petite école est laekenoise et son histoire est bien actuelle. Mais elle intéresse peu de monde. Ce n’est "qu’"une petite annexe située dans un quartier défavorisé; son grand frère, l’Institut Paul-Henri Spaak, est installé dans des locaux presque flambants neufs, mais trop exigus pour l’accueillir. Ce grand frère, lui, a droit aux honneurs des visites d’échevins bruxellois. Mais pas la petite école de quartier : on la cache, on la nie. Pas "montrable". Mais néanmoins assez "potable" pour accueillir 150 élèves, une petite vingtaine de professeurs et deux secrétaires. Et tant pis s’ils y perdent leur avenir ou y laissent leur santé. Le paradis ?

L’enfer !

NdlR : Craignant des représailles, l’auteur du témoignage nous a demandé de garder l’anonymat. Après recoupement, nous avons accepté.

Source: lalibre.be
Mis en ligne le 08/06/2009

mardi 9 juin 2009

Au Béguinage, dans leur grève de la faim certains sans-papiers sont à bout...

... en matière de régularisation, ils ont dit: "Pas avant les régionales"... le vendredi 12 juin, c'est après les élections !

Le FAM-CIRE, les syndicats, les sans-papiers, les avocats... appellent à votre mobilisation à Bruxelles pour rappeler au Gouvernement et à la Ministre concernée que leurs promesses d'il y a 15 mois sont toujours dans les caisses et que c'est maintenant ou jamais (que pourraient-ils bien inventer pour différer encore?....)

Départ de Schuman à 12h, suivre la rue de la Loi pour aller chanter, dénoncer, mener diverses actions et rire (on espère que François Pirette viendra imiter Turtelboom, ses nombreuses promesses et ses "shows" de communication qui plaisent hélas tellement à la presse) devant le cabinet Turtelboom jusque 14h à Art-Loi !

Ce mardi 9 juin, suite de l'affaire Bahar Kimyongür

« Unes » explosives le 27 janvier dernier : Caterpillar annonce la suppression de vingt mille postes à travers le monde et des firmes comme Microsoft, ING, Opel... s'apprêtent également à effectuer des coupes sombres. Les médias sont formels : les sites frappés seront nombreux, les victimes des licenciements légions.

Brutalement touchées du jour au lendemain... Quatre-vingt mille familles peuvent ainsi être plongées dans l'insécurité. Est-il besoin de preuves plus accablantes pour démontrer que le « marché » sème panique, misère et désolation au sein des populations ?
Aucune cible ne sera épargnée ! Décennie après décennie, l'économie de marché détruit massivement le travail et casse les droits qui y sont attachés, précarise les employés et marginalise les chômeurs. Pour formuler le constat clairement : à chaque minute de nos vies, le marché nous terrorise et comme fossoyeur de l'emploi, il broie les travailleurs...

D'après des législations récentes, sont notamment qualifiés d'infractions terroristes « les actes qui déstabilisent gravement les fondements économiques de la société ». Même le Code pénal l'énonce donc : à n'en plus douter, le marché constitue bel et bien une organisation terroriste !

Lors de son allocution d'investiture, le président américain a rappelé à la planète cette évidence : « Le marché apporte la liberté aux hommes ».
Une piste pour les procureurs maccarthistes... Cette communication d'Obama ne relèverait-elle pas de l'apologie du terrorisme, ne s'agirait-il pas d'une revendication assumée des attentats du 27 janvier ? Et la faillite de GM ne constituerait-elle pas une nouvelle pièce à verser au dossier ?

Le « libre marché » : combien de vies violentées, brisées, suicidées ?
Lieu : T.P.I.
Nom : Barak Obama
Chef d'inculpation : porte-parole d'une organisation terroriste...

Stop ! Absurde, insensé ! Ce raisonnement ne tient évidemment pas la route. Mais pourquoi alors, Bahar Kimyongür risque-t-il d'être condamné à sept ans de prison par la Cour d'appel de Bruxelles le 14 juillet prochain ?

Ce mardi 9 juin, lors de la troisième séance de la Commission parlementaire consacrée à l'évaluation de la loi « sur les infractions terroristes » de 2003, seront entendus le Comité T, la Ligue des droits de l'Homme, Amnesty International...
Le CLEA invite les différents membres de la société civile belge à suivre la seule voie réaliste, celle qu'empruntent les intellectuels français qui exigent l'abrogation de la législation liberticide :
http://www.calas-fr.net/petition.2009-03-31.7555668522/

Si vous souhaitez obtenir des informations supplémentaires sur l'évaluation en cours, sur les dangers de la loi « antiterroriste » et sur les moyens de s'y opposer, parcourez le dossier du CLEA :
http://www.leclea.be/abrogation_lois_liberticides/dossier.html

Supervisez le travail des parlementaires !

Le CLEA.

lundi 8 juin 2009

Au lendemain des élections régionales...

Tout d'abord, nous tenons à remercier chaleureusement tous ceux et toutes celles qui ont soutenu notre liste.

Ensuite, il faut féliciter les militant(e)s de plus en plus nombreux au fil des semaines, qui nous ont rejoints sur le terrain, confiant(e)s dans le projet qui leur était proposé et auquel ils étaient conviés à participer.

Puis, il n'est pas inutile de revenir sur la genèse de la liste.
Inexistante voilà quelques semaines, le travail accompli pour la reconnaissance de la liste ÉGALITÉ est, pour ceux et celles qui pourront le comprendre, vraiment impressionnant !
D'aucuns souriaient avec condescendance de voir l'inexpérience de ses protagonistes, rejetant même toute idée ou proposition d'alliance, quand d'autres usaient de multiples artifices, plus pitoyables les uns que les autres, pour tenter de nous discréditer.
Sans visibilité médiatique, sans véritables moyens logistiques ni financiers, le résultat est plus qu'honorable. Pour le groupe linguistique français à la Région de Bxl-Capitale, notre liste se place 7è sur un total de 27 listes présentes, dont certaines en coalition.
Pour ce formidable travail accompli: bravo à toutes et à tous !

Mais maintenant que le verdict des urnes est tombé, que retenir des résultats de ces élections régionales ? Diverses leçons devraient en tous cas, être tirées de ce vote:
loin de tomber dans la comédie lamentable - mais il n'y a là rien de neuf - des ténors de partis qui devant les caméras de télévision se sont auto-satisfaits de leur chute de popularité transformée illico en victoire électorale (!), il faut constater une chose, inquiétante s'il en est: malgré l'obligation légale du vote en Belgique, le taux d'abstention est, comme nous l'avions redouté et écrit, l'un des vainqueurs de ces élections, tant régionales qu'européennes. Et ne pas se pencher sur ce phénomène qui s'amplifie au fil du temps sans parvenir à le corriger, risque bien d'être le précurseur de sombres lendemains. Une démocratie n'est jamais acquise définitivement, et le désintérêt croissant des électeurs pour la chose politique n'est pas un signe de bonne santé de nos sociétés. Bien au contraire...

Ensuite, il est incontestable que le parti qui a le plus augmenté sa représentation (tant en Wallonie, qu'à Bruxelles et à l'Europe) est le parti des "verts". Nier cette poussée reviendrait à ne pas voir la réalité. Et il convient donc d'en retenir une chose: le citoyen semble de plus en plus inquiet du sort que l'on réserve à son environnement. C'est une excellente nouvelle.
Si les listes "vertes" pouvaient être vues comme un épiphénomène il y a quelques années, il semble que la conscience citoyenne se sente de plus en plus concernée par la chose. Oublier cette préoccupation serait absurde, voire irresponsable tant en ce qui concerne l'attente de la population qu'en ce qui concerne l'avenir même de notre planète.
Mais au niveau régional, l'une des questions à se poser, est de savoir si le vote "vert" constaté en Wallonie et à Bruxelles n'est pas en partie, un vote-sanction à l'encontre du duel PS/MR, parce que de toute évidence, le même élan écologique ne s'est pas manifesté en Flandre...
Une autre question est de se demander si les solutions proposées aux enjeux écologiques ne sont pas celles d'une classe relativement aisée, ce qui risque bien de laisser sur le bas-côté et comme à l'habitude, une majorité de citoyen(ne)s...

Puis, que constater sinon que les 4 grandes familles francophones traditionnelles de l'échiquier politique belge, se retrouvent comme toujours, à monnayer leurs alliances, à la nuance que les écarts entre elles s'amenuisent au fil des élections ? De la sorte, les notions gauche-droite se trouvent de plus en plus "centrées". Et le résultat risque donc de n'apporter aucun changement notable dans ce que les citoyens les plus démunis attendent et espèrent. La crise que nous traversons est loin d'être terminée et certains "experts" annoncent même son aggravation pour les prochains mois et sa durée pour plusieurs années. Que vont apporter ces 4 partis habituels, eux qui n'ont pas été en mesure de répondre à l'attente des citoyens depuis les décennies qu'ils sont "aux affaires" ?

Nous pensons qu'ils n'apporteront pas les solutions attendues par les populations les plus fragiles et que pendant les 5 prochaines années, les inégalités existantes se creuseront - hélas - encore !

Nous croyons que les propositions de notre programme peuvent encore être travaillées et améliorées avec l'aide de tous ceux et toutes celles qui voudront nous rejoindre.

Nous voulons préserver les acquis du labeur accompli, poursuivre la réflexion entamée et travailler à l'ancrage de notre liste grâce à l'apport des bonnes volontés et de l'assiduité de chacun(e).

Et nous voulons répéter l'un des points qui nous définit: notre certitude que l'émancipation de chaque individu étant un travail inachevé, nous voulons y participer de manière active et responsable.

Nous l'avons dit et répété: nous ne nous reconnaissons plus dans nos "représentants" politiques et pensons que cette forme d'organisation sociétale est dépassée. Nous voulons accéder à une société "participative" où le citoyen récupèrera sa conscience et son action politique.

Pour la poursuite de cette ambition citoyenne, suivez régulièrement l'annonce de nos invitations aux Assemblées Générales, vous y êtes les bienvenu(e)s...


Daniel Vanhove -
Pour la liste ÉGALITÉ

Voir aussi: http://www.indymedia.be/nl/node/33560

Résultat des élections à la région de Bxl-Capitale

Groupe linguistique français

MR 121.905
PS 107.303
ECOLO 82.663
CDH 60.527
FN 7.803
PRO BRUXSEL (F) 6.840
ÉGALITÉ 4.289
MUSULMANS.BE 4.055
PTB+ 3.427
PC-PSL-LCR-PH 2.042
CDF 1.807
VELORUTION 1.402
RWF-RBF 1.321
FDB 588
FNB 557
CAP D'ORAZIO 521
UNIE 491
NATION 471
TREFLE 416
DP 299
PSH 143
PJM n/a
PCP n/a
PTB+PVDA+ n/a
LUDOCRATIE n/a
BUB-NB n/a
PH n/a

Les résultats publiés nous sont fournis par la société Stesud après validation par le service public fédéral Intérieur.
Base de données : Rossel.
© Rossel & Cie S.A., LeSoir.be, SudPresse.be, Bruxelles, 2009

samedi 6 juin 2009

Aux électeurs et électrices indécis…

«Le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires des choses pour le plus grand bien de tout le monde.»
J.M. Keynes.

D’après certains sondages, à quelques heures des élections, nombreux sont les citoyens qui semblent ne pas savoir pour qui voter, particulièrement parmi les jeunes. Malgré l’obligation du vote en Belgique, beaucoup n’hésitent pas à déclarer qu’ils ne se rendront pas aux urnes, puisque de toute façon, cela ne changera rien à rien, et que les lendemains de scrutin seront comme à l’habitude : en coulisse et dans le dos des électeurs, on prend les mêmes et on recommence. Le parti gagnant semble donc être celui de l’abstention qui risque bien de connaître son meilleur score.

Sans partager cette option, au vu des réalités, on peut la comprendre…

Dans le même temps, il convient de se rappeler que le vote est un droit, acquis après de longues luttes, et que nombre de citoyens de par le monde, paient encore de leur vie, ce droit qu’ils revendiquent.

Aussi, la résignation à travers l’abstention ne me semble pas une solution au marasme ambiant. D’abord parce que par un simple calcul mathématique, l’abstention participe à maintenir effectivement les mêmes au pouvoir ; et ensuite, parce que les différents partis ne peuvent être assimilés les uns aux autres, comme s’ils étaient tous pareils. Les valeurs de la gauche ne sont pas les valeurs de la droite. Et le centre mou que l’on nous propose comme alternative à peu près partout, chez nous comme chez nos voisins, ne mène qu’à des compromis qui ont tôt fait de devenir compromissions.

Au niveau régional, ces mêmes sondages annoncent une « vague verte » (ECOLO) qui serait la façon dont l’électeur choisirait de sanctionner le gauche-droite des partis traditionnels (PS/MR), le CDH faisant figure habituelle de bouche-trou dans un cas comme dans l’autre, c’est dire !...

Or, les quatre grandes familles politiques (PS, MR, CDH, ECOLO) nous ont gratifiés, après les dernières élections, de toutes les combinaisons possibles. Tantôt alliées au niveau fédéral et dans le même temps dans l’opposition au niveau régional ou communal, ou vice-versa, elles nous ont surtout démontré leur appétence pour le pouvoir, et ce, à n’importe quel prix ! Le résultat est lamentable à plus d’un titre, et les exemples de forfaiture sont innombrables : à la région de Bruxelles-Capitale, aucun de ces partis n’a refusé de délivrer les licences d’exportation d’armes belges vers Israël… dont on connaît l’usage par la suite. Le 7 janvier dernier, Caroline Pailhe, chargée de recherche au Groupe de Recherche et d'informations sur la paix et la sécurité (GRIP), publiait une note d'analyse intitulée « Les transferts d'armes de l'UE et de la Belgique vers Israël : quelle conformité avec le Code de conduite en matière d'exportation d'armements ? » On peut y lire ceci : « En 2007, la majorité des exportations effectuées vers Israël par les entités fédérées a été accordée à 66,5% par la région de Bruxelles Capitale (pour une valeur de 3,6 millions d'euros), contre 19,6% pour la région wallonne et 13,8% pour la région flamande. Israël est d'ailleurs, cette année-là, la principale destination des exportations bruxelloises vers le Moyen-Orient (à coté de l'Arabie Saoudite) et une destination majeure sur l'ensemble des exportations bruxelloises. L'Etat hébreu a en effet représenté 99,9% des exportations de la capitale vers le Moyen-Orient et 40,43% de l'ensemble de ses exportations ».

Dans une carte blanche publiée par "Le Soir" le jeudi 15 janvier par la branche belge du Mouvement International de Réconciliation, on peut lire : "Le plus scandaleux dans cette politique d'exportation laxiste, est que la région bruxelloise n'a jamais refusé un seul permis. En 2005 et en 2007, Sabca a décroché un contrat de modernisation pour la force aérienne israélienne. Valeur : 9.928.601 €.

Il apparaît que le gouvernement bruxellois (PS, CDH, ECOLO, Spa, Open VLD, CDV) n'a jamais refusé aucun permis. Le gouvernement bruxellois a reconnu avoir notamment en avril 2007 accordé des licences d'exportations à la Sabca dans le cadre d'un contrat avec Israël Aerospace Industries Ltd.


Il faut donc constater que, contrairement à ce qu'une certaine propagande électoraliste (notamment via Internet et des SMS), PS, CDH et ECOLO ne se sont pas opposés à ces ventes d'armes ».


Puis, les mêmes viendront devant les caméras, tenir des discours de compassion avec la population palestinienne. Quelle sombre comédie ! Quelle honte !

Les dernières déclarations des uns et des autres en cette fin de campagne électorale illustrent d’ailleurs parfaitement l’obscénité du jeu politicien et devrait au moins indiquer à l’électeur tenté par l’abstention qu’il est temps de sanctionner de telles attitudes.

Dans la crise où sont plongés de nombreux citoyens, ces attitudes et ces pratiques sont totalement irresponsables et indiquent combien aucun de ces ténors politiques ne propose ni n’ose les réponses qu’exige la situation souvent plus que pénible de nombreuses familles. Leur souci prioritaire, il faut le dire et le répéter sans relâche, est de se maintenir au pouvoir. Et que peut-on constater depuis les décennies que ces seigneurs occupent le pouvoir ? Que, quelle que soit leur alliance du moment, les grandes familles politiques du pays n’ont pas pu donner les réponses attendues par la majorité des citoyens. Que la Belgique est tellement endettée qu’elle est dans un état de faillite virtuelle, tant les familles politiques traditionnelles ont « pompé » dans les caisses. Les scandales ne se succèdent-ils pas semaine après semaine ? Que la place du citoyen n’a fait que se réduire au fil du temps, et qu’aujourd’hui plus que jamais, le citoyen en est à subir les politiques qu’on lui impose en lieu et place d’y participer. Et ceci, tant au niveau national qu’européen.

Il convient donc d’oser repenser le modèle politique qui existe dans notre pays et de lui insuffler une autre dynamique. Il convient de transformer ce modèle de « représentation parlementaire » en un système de « participation citoyenne ». Nous ne nous reconnaissons plus dans ceux qui ont la prétention de nous représenter et qui ont ruiné le pays. Ils ne représentent plus qu’eux-mêmes et leurs petits copinages. Leurs promesses électorales n’ont qu’une constante : une fois au pouvoir, elles ne sont quasi jamais honorées !

Cette situation n’a que trop duré. Les citoyens sont de plus en plus nombreux à vouloir un autre système : un système où ils prendront leur destin en main et où ils traduiront eux-mêmes les manières d’y parvenir. Où ils travailleront à plus d’égalité entre les individus, depuis la naissance jusqu’en fin de vie. Où ils traqueront les discriminations afin de les éradiquer. Où les priorités seront orientées envers les citoyens et leurs familles, et non vers les fastes du pouvoir. Où la parité sera effective entre chaque individu, respecté dans son intégrité et ce, quelques soient ses origines, sa culture, son âge, son mode de vie, ses choix philosophiques et religieux.

Aux régionales, une liste a relevé ce défi et vous invite à la soutenir: la liste ÉGALITÉ, n° 32.

Les citoyens et citoyennes qui la constituent vous invitent à participer à leurs Assemblées Générales qui se tiennent régulièrement et auxquelles vous êtes cordialement conviés (voir à l’adresse Internet : http://e-s-g.blogspot.com). Pourquoi ? Pour y réfléchir et y élaborer ensemble, les réponses et les solutions à apporter aux questions et aux défis de notre société.

Cette liste se veut le lieu où ce sont les citoyens qui cherchent et proposent ensemble les réponses, et non leurs soi-disant représentants. Cette liste résolument à gauche, se veut le cœur de la vie dans la cité. Là où chacun y a sa place, dans un respect réciproque. Cette liste, c’est VOTRE liste, dès l’instant où vous le souhaitez. Pas besoin de grands discours, pas de préséance, pas de différence entre ses membres. Chacun y a sa place, et la place qu’il désire dès lors qu’il veut participer au mouvement citoyen qui en est à l’origine.

Il ne sert à rien de geindre et de se plaindre des partis politiques, si dans l’isoloir, nous ne sommes pas capables de voter autrement. Aux régionales du 07 juin prochain, osez sanctionner les partis traditionnels qui depuis des années et des années, se moquent des citoyens et les trompent impunément : votez ÉGALITÉ, n° 32 !


Daniel Vanhove – 06.06.09
Observateur civil
Membre du Mouvement Citoyen Palestine
Auteur de Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes - 2004
et de La Démocratie Mensonge - 2008 - parus aux Ed. M. Pietteur - coll. Oser Dire