samedi 8 janvier 2011

Palestine 2010: La résistance isole l’entité sioniste

Au cours de l’année qui vient de s’achever, la guerre criminelle contre la Bande de Gaza a continué à poursuivre l’entité sioniste de ses effets: son isolement de plus en plus marqué dans le monde, et notamment dans l’opinion européenne, le rapport Goldstone qui dénonce ses crimes, non seulement lors de cette guerre, mais aussi dans toute la Palestine, la crise d’abord entre la Turquie et l’entité criminelle puis la rupture avec l’acte de piraterie sanglant contre la Flottille de la liberté, la campagne Boycott Désinvestissement et Sanctions (appelée campagne BDS) qui s’étend dans plusieurs pays européens, notamment nordiques. Cette prise de conscience élargie dans le monde sur la nature de l’Etat sioniste, spoliateur, criminel et raciste, va exacerber le conflit, d’autant plus que l’occupation sioniste poursuit et accentue sa répression et sa colonisation à l’intérieur de la Palestine.

C’est, en début d'année, l’assassinat de Mahmoud Mabhouh, cadre de la résistance islamique Hamas, à Dubaï, qui va montrer à quel point «Israël» bafoue toutes les règles de la diplomatie internationale: il se sert de ses relations avec les pays européens pour voler et maquiller des passeports afin de commettre cet assassinat. Malgré l’assassinat, c’est le fiasco «israélien» qui s’ajoute aux défaites militaires récentes subies par cet Etat voyou: l’opération fut presque entièrement filmée et les exécutants reconnus. Ils sont actuellement recherchés par Interpol bien qu’ils se terrent dans le havre de la criminalité que représente l’Etat sioniste. Mais cet assassinat a cependant montré le degré de collaboration de services sécuritaires et politiques européens avec l’Etat criminel. Peu d’Etats européens ont publiquement protesté contre le vol et l’utilisation de passeports de leurs citoyens pour commettre un assassinat politique mais surtout, ils n’ont jamais dénoncé l’assassinat en tant que tel, le jugeant «justifié» puisque c’est l’Etat voyou qui le commet.

Cet assassinat a participé à la dénonciation et l’isolement de l’Etat sioniste dans le monde sans cependant pouvoir ébranler les assises de la collaboration impérialiste-sioniste qui est toujours aussi puissante, malgré les crimes commis tout au long de cette année.

Le gouvernement Netanyahu qui s’est constitué avec des partis sionistes ouvertement racistes et adeptes du nettoyage ethnico-religieux n’a cessé, tout au long de cette année, de promulguer des lois et des ordres pour judaïser la Palestine toute entière: la confiscation des lieux saints palestiniens en tant que faisant partie du «patrimoine juif», les noms des lieux et des villes palestiniens sont remplacés par des noms juifs dans al-Qods et la Palestine occupée en 48 et sur le terrain, les colons sont lâchés afin qu’ils puissent commettre le plus d’actes criminels possibles: arrachage des oliviers centenaires, ravages des champs cultivés, violations des cimetières et profanation des lieux saints, attaques organisées contre les Palestiniens, écrasement en voitures de passants, et notamment d'enfants.

Le pouvoir sioniste se concentre de plus en plus entre les mains d’une poignée de sionistes haineux au gouvernement, laissant de côté la Knesset qui devrait, selon les usages sionistes, promulguer lui-même les lois. La crise politique interne au pouvoir sioniste est latente, le parti des travaillistes se voit laminé, beaucoup de ses membres rejoignent Kadima, pour consacrer un virage de la société sioniste dans son ensemble vers un racisme exacerbé, où la surenchère est lancée pour savoir qui porte le plus de haine aux Palestiniens et au-delà, aux Arabes, aux musulmans et à l’humanité toute entière. Les lois promulguées contre les Palestiniens de l’intérieur, témoins vivants de la Nakba survenue en 1948 et dont la présence dans leur pays rappelle toujours aux envahisseurs venus d’ailleurs qu’ils ne sont que passagers sur cette terre, témoignent cependant de la crise «israélienne» profonde de cette société coloniale: jugé comme étant un «havre de démocratie» par les Etats occidentaux, voilà que l’Etat sioniste affiche clairement que sa «démocratie» n’est qu’un mélange de pratiques coloniales, colonialistes et racistes cherchant à préserver un semblant de pratiques démocratiques pour les colons exclusivement. Fini le temps où l’Etat colonial pouvait s’afficher comme protecteur de «ses minorités»!

C’est surtout la résistance palestinienne généralisée contre les actes et les propos criminels des sionistes qui vont être le levier de l’isolement de l’Etat colonial: dans la Palestine occupée en 48, après les manifestations massives de 2009 contre la guerre criminelle contre Gaza et la mobilisation généralisée contre la colonisation et la judaïsation d’al-Qods, les Palestiniens de 48 se mobilisent massivement pour défendre la ville d’Umm al Fahem, visée par les colons tout comme ils se mobilisent pour empêcher la destruction du village non reconnu dans al-Naqab, al-Araqib, qui subit huit assauts de destruction au cours de l’année, le dernier étant intervenu quelques jours avant la fin de l’année. Al-Araqib, village palestinien situé dans al-Naqab, résiste: il est reconstruit après chaque passage des hordes sauvages envoyées par l’Etat et sa population accepte de dormir sans toit parce qu’elle refuse d’abandonner le terrain. Le village d’al-Araqib dans al-Naqab est devenu, au cours de l’année, le symbole de la résistance populaire contre la barbarie sioniste, aux côtés de la résistance maqdisie à Silwan, surtout, quartier visé par la colonisation et la destruction, tout comme est visée la vallée du Jourdain qui subit un assaut colonisateur décisif. Mais c’est aussi l’année de la poursuite des manifestations voulues «pacifistes» par l’Autorité palestinienne contre le mur de la colonisation, aux alentours de Ramallah, où tombent les martyrs palestiniens, où sont arrêtés militants et journalistes et où sont blessés des activistes internationaux avant d’être expulsés.

Dès le début de l’année, les Palestiniens protestent contre le règlement militaire 1650 qui autorise l’occupant à expulser les Palestiniens de leur propre pays et à les déporter loin de leurs villages et villes, régions et pays. C’est ainsi que des prisonniers libérés sont déportés loin de leur région en Cisjordanie, vers la Bande de Gaza. Ce règlement militaire vise des centaines de milliers de Palestiniens vivant en Cisjordanie, al-Qods y compris. Mais la résistance s’organise avec la libération de députés et responsables politiques du Hamas, qui refusent leur déportation. Le député Mohamad Abou Tayr, député d’al-Qods, refuse sa déportation. Il est arrêté, emprisonné pendant deux mois avant d’être déporté de force à Ramallah en cette fin d’année. Deux autres députés, Ahmad Atoun et Mohamad Tawtah ainsi qu’un ancien ministre du Hamas, Khaled Abou Arfeh, refusent leur déportation et se réfugient dans les locaux de la Croix-Rouge internationale, à al-Qods même, suscitant un large mouvement de solidarité, locale, régionale et internationale et mettant un frein à la politique de déportation massive que les sionistes prévoient.

Mais la résistance est aussi militaire, avec l’importante opération menée par le Hamas aux abords de la ville d’al-Khalil qui non seulement défie l’occupant, mais également les services sécuritaires de l’AP, formés par le général américain Dayton. Le résistant Raed al-Karmi, un des responsables de l’opération, sera exécuté dans un raid massif des sionistes sur la ville d’al-Khalil, pendant que l’AP se charge d’arrêter, en fin d’année, le résistant al-Qawasmy, recherché par les forces de l’occupation. Malgré les pratiques répressives de l’AP en Cisjordanie, consistant à arrêter les résistants et leurs sympathisants, à les enfermer dans ses geôles et à les torturer, pour obtenir la satisfaction de l’Etat sioniste qui se voit déchargé de ses efforts sécuritaires, le Jihad islamique, le Hamas et d’autres formations poursuivent leur résistance à partir de Gaza, empêchant les sionistes de grignoter le terrain et stoppant les incursions militaires contre Gaza assiégée.

Ce sont les enfants de Silwan affrontant massivement les colons et les forces armées de l’occupation qui dénoncent la passivité sinon la complaisance des Etats arabes, musulmans et internationaux avec l’occupant. Leur courage exemplaire attire l’attention du monde sur la politique criminelle menée par les sionistes qui n’hésitent pas à tuer froidement, arrêter et torturer des enfants ou les confier à des colons haineux qui les enferment pendant des jours dans des lieux sinistres dans leurs colonies.

L’année 2010 avait été proclamée l’année des prisonniers par le gouvernement Haniyé à Gaza. Ce fut l’occasion, pendant toute l’année, de rassemblements de solidarité massifs avec les 7800 prisonniers, dont plusieurs centaines sont détenus depuis plus d’un quart de siècle. A Berlin, à Gaza et à Alger, les rassemblements internationaux de solidarité avec les prisonniers mettent l’accent sur la nécessité de libérer les prisonniers palestiniens et arabes détenus dans les geôles sionistes avant toute reprise des négociations entre l’Autorité palestinienne et l’Etat sioniste. Durant l’année, les sionistes arrêtent 4.168 palestiniens, surtout en Cisjordanie et al-Qods, en montrant une sauvagerie particulière dans la répression des enfants d’al-Qods.

La fermeté des Palestiniens qui utilisent toutes formes de résistance contre l’occupant va ouvrir la voie à la solidarité internationale: les campagnes de boycott se multiplient, mais c’est surtout la préparation de la Flottille de la liberté pour briser le blocus de Gaza qui fera culminer la mobilisation contre l’Etat criminel. A bord de la Flottille, des militants turcs, des personnalités internationales mais aussi sheikh Raed Salah, le «sheikh d’al-Aqsa». Alors que la Flottille se rapprochait des côtes palestiniennes, la marine sioniste intervient dans les eaux internationales dans un acte de piraterie inadmissible contre un mouvement désarmé et humanitaire et assassine froidement 9 militants turcs, en blesse d’autres et arrête tous les passagers, venus des quatre coins du monde. Dénoncé verbalement par ce qui s’auto-proclame «communauté internationale», le geste criminel n’est cependant ni puni ni poursuivi, montrant une fois de plus la collaboration impérialiste avec la criminalité de l’Etat colonial.

Cet épisode terroriste ne fera que renforcer, dans le monde entier cette fois-ci, le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien. Ce sont des préparatifs de nombreux convois venant de différentes parties du monde qui mettent l’accent sur la nécessité de briser le blocus impérialo-sioniste contre le territoire libre et digne de Gaza, avec un langage de plus en plus radical et antisioniste, le dernier en date étant le convoi Asie1 qui rassemble plus d’une centaine de militants asiatiques solidaires de la Palestine.

Alors que ce mouvement de solidarité s’amplifie et que l’équilibre politique régional des forces penche du côté du front de la fermeté antisioniste, avec la Turquie, l’Iran, la Syrie aux côtés de la résistance armée en Palestine et au Liban, au détriment du front américano-sioniste qui a subi plusieurs défaites, ce dernier mène complots après complots, ayant encore en main plusieurs atouts, dont la puissance militaire et l’alignement de plusieurs régimes arabo-musulmans à ses volontés.

Au niveau palestinien, c’est l’impasse dans laquelle se trouve l’Autorité palestinienne de Ramallah qui d’une part, se plie aux désirs américains et accepte la coordination sécuritaire avec l’occupant et qui, d’autre part, fait face au durcissement de ton des sionistes qui refusent catégoriquement tout plan américain ou européen mettant en cause leur volonté d’hégémonie. L’Autorité de Ramallah est même empêchée, par un chantage sournois au financement, de reprendre le vrai fil des discussions pour une réconciliation nationale sur une base de lutte contre l’occupant, alors que les pressions sont exercées pour qu’elle reprenne les négociations avec l’Etat colonial: négociations indirectes puis négociations directes, sous l’égide américain et avec l’approbation des régimes arabes pro-américains aboutissent, en fin d’année, à un cuisant échec après la reconnaissance par les Etats-Unis qu’ils ne peuvent (ou ne veulent) exercer aucune pression sur l’Etat sioniste, pour geler la colonisation pour au moins quelques mois.

Il semble cependant difficile de penser que l’Autorité palestinienne de Ramallah ait compris où se trouve le véritable intérêt du peuple palestinien puisqu’elle continue à miser sur ce qui s’appelle «communauté internationale» au lieu de consolider intérieurement la société palestinienne. En cette fin d’année, elle décide de porter ses efforts vers les Nations-Unies pour faire reconnaître un Etat palestinien, alors que sur le terrain, pendant que le gouvernement sioniste soutient une colonisation effrénée, elle réprime le mouvement de la résistance aux colons et aux forces de l’occupation. Contrairement à l’opinion qui a jugé que l’éviction de Dahlan, membre influent du Fateh, pourrait assainir le climat et favoriser la voie de la lutte, il faut plutôt considérer que cette éviction, intervenue pour des raisons personnelles, sert plutôt les intérêts américano-sionistes puisqu’elle intervient dans le cadre de la formation de cette nouvelle force sécuritaire apolitique et aseptisée dont a rêvé le général Dayton, le jour où il a voulu former «le nouveau palestinien».

L’échec de la voie des négociations est un appel à se diriger, sans aucune hésitation, vers la voie de la résistance, qui a déjà prouvé qu’elle était et est encore la seule capable de libérer la terre occupée, de chasser les envahisseurs et de vivre dans la dignité, d’autant plus que les peuples dans le monde semblent découvrir, comme jamais auparavant, ce qu’est la nature de l’Etat spoliateur d’Israël. C’est par la résistance que l’Etat sioniste peut être de plus en plus isolé.

Fadwa Nassar     
06.01.2011 
Source: French Moqawama 

Dans le même esprit, rappel d'un article précédent: 
ISRAËL, ENTRE LE RÉEL ET LE VIRTUEL


La réalité, c’est d’abord une offensive sans précédent de la colonisation juive en Cisjordanie, en particulier à Jérusalem-Est. Une colonisation qui se fait au grand jour et non en cachette, ce malgré les tentatives avortées de Barak Obama d’y mettre au moins un bémol. La réalité, c’est un gouvernement d’extrême droite dont le programme, l’idéologie et la stratégie sont l’élargissement des frontières de l’État d’Israël par la colonisation. La réalité, c’est un ministre israélien des Affaires étrangères – Avigdor Liberman - qui, à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, se moque ouvertement de tous ceux qui parlent de processus de paix.

La réalité israélienne, c’est une longue série de lois votées ou sur le point de l’être par le parlement: l’une vise à criminaliser l’appel à des sanctions ou la saisie d’instances judiciaires internationales pour d’éventuels crimes de guerre, une autre lie naturalisation et allégeance au caractère juif de l’État d’Israël, une autre encore envisage de défaire de sa nationalité (sic) une députée israélienne arabe pour avoir participé à la flottille, et la liste est encore longue.

Soulignons, en outre, le procès du militant palestinien de Haïfa, Ameer Makhbill, qui vient d’être condamné à sept ou dix ans de prison (le juge décidera prochainement de la peine exacte) pour avoir rencontré des militants proches du Hezbollah en Jordanie.

Le journaliste israélien Gideon Levy (1) écrivait récemment que l’adoption de ces lois transformait la nature du régime de démocratique en ethnocratique. Pour une fois, je suis en désaccord avec celui que je considère comme le meilleur éditorialiste israélien: l’État juif, comme il se définit lui-même, a toujours été une ethnocratie. Les changements constitutionnels enclenchés par le gouvernement d’extrême droite vont faire d’Israël un État fasciste où le citoyen doit faire allégeance à l’État.

La réalité israélienne, c’est la montée d’incidents racistes de plus en plus violents dans les villes mixtes avec le soutien des autorités locales, l’incitation des autorités religieuses et la passivité des forces de police. C’est l’expulsion en masse de réfugiés qui fuient la misère et la guerre, essayant de trouver un refuge et un emploi en Israël. La réalité israélienne, c’est une classe politique corrompue, un ancien chef de l’État - Moshe Katsav - en procès pour viol, un néo-libéralisme débridé à côté duquel la Grande-Bretagne de Margaret Thatcher a l’air d’un État socialiste, une société où un tiers des enfants vit sous le seuil de pauvreté et où les protections sociales, qui longtemps ont été parmi les meilleures du monde capitaliste, sont systématiquement démantelées. Finalement, la réalité d’Israël 2010, c’est une société «consensuelle» où les voix dissidentes sont noyées et où le mouvement de la paix, qui a longtemps été l’honneur d’Israël, n’est plus qu’un souvenir lointain. Une société dont le Parlement est divisé entre la droite extrême et l’extrême droite, et dont a disparu tout ce qui pouvait être caractérisé de modéré (à part les neuf députés élus par la minorité arabe).

Mais la réalité israélienne c’est aussi un grand aveuglement, une arrogante incapacité à voir les nuages qui s’accumulent à l’horizon et qui sont lourds de terribles tempêtes. Le monde qui nous entoure est en train de changer: la Turquie, autrefois alliée stratégique dans le cadre de l’Otan, prend ses distances, l’Iran devient une grande puissance régionale, et au Liban les États-Unis ne parviennent pas à imposer leur contre-réforme.

Autre cécité des dirigeants israéliens: l’entrée en force de nouveaux acteurs régionaux - la Russie, la Chine et l’Inde - qui mènent à la fin de l’hégémonie totale des États-Unis et de l’alliance Washington-Tel Aviv dans la région.

D’ici une dizaine d’années, le Moyen-Orient n’aura plus rien à voir avec le fantasme néoconservateur de l’Empire américain. Les résistances cumulées au Liban, en Palestine, en Irak et en Afghanistan ont calmé les ambitions impériales de Washington. Elles vont, tôt ou tard, ramener l’État d’Israël à sa taille réelle et faire taire sa folie de la démesure.

Mais, apparemment, les médias et ce qu’on appelle la communauté internationale préfèrent le virtuel au réel, le rêve aux réalités. En ce sens, le cas palestinien est une mise en garde contre l’information de masse qui est devenue l’opium des peuples, un soporifique pour les citoyens. «Fermez la télévision, elle vous ment», disaient les manifestants de 1968. Plus de quatre décennies ont passé et leur appel garde toute sa pertinence.

Michel Warschawski
20.12.10
Notes:
(1). À lire: Gidéon Levy, Gaza, articles pour Haaretz, 2006-2009, La Fabrique, 2009. À lire aussi: l’interview de Gidéon Levy par notre camarade Najate Zouggari dans CQFD n° 75, février 2010. Ndlr.

Source: CQFD n° 83, novembre 2010 http://cequilfautdetruire.org/spip.php?article2332

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