mercredi 29 avril 2009

Un ouvrier marocain tué par la police

Bruxelles

Dimanche 19 avril dernier, Mohamed Saoudi, un ouvrier communal d'origine marocaine qui se rendait vers son travail, a été tué de deux balles, tôt le matin, par un policier à Schaerbeek, un quartier de Bruxelles, selon « La Dernière Heure – LDH- ». Le principe de légitime défense a été établi d'après l'enquête préliminaire mais l'instruction n'est pas encore terminée.

Un ouvrier marocain tué par la police Selon le parquet de Bruxelles cité par l'agence de presse « Belga », deux policiers étaient en patrouille lorsque l'homme les a appelés à l'aide. Il les a ensuite menacés et sans qu'ils parviennent à le calmer, il a sorti un couteau et a blessé au bras un des policiers. Le second lui a tiré deux coups de feu, à la poitrine et au bras; le blessant mortellement. Les deux policiers ont été entendus mais aucune mesure n'a suivi leur interrogatoire.

La famille de l'ouvrier s'est constituée en partie civile auprès du parquet de la capitale selon LDH. Officiellement, l'autopsie a confirmé d'après la LDH à la mort causée par de deux balles. Mais sa famille doute de la version des évènements relatée par le parquet toujours selon le quotidien, au moins sur cinq éléments essentiels: « la genèse du drame, l'attitude de Mohamed Saoudi, le nombre de coups de feu, le comportement des policiers après les tirs et le retard de plusieurs heures pour prévenir la famille, à 15 h de l'après-midi ».

D'ailleurs l'imam (qui n'est pas médecin rappelle LDH) qui a lavé la dépouille mortelle a déclaré le mercredi 22 avril, avoir constaté plus de deux blessures sur le corps. « Une blessure par balle en effet dans le haut du bras gauche et deux (et pas une), assez rapprochées, au milieu du thorax » a t-il dit. Or le parquet a certifié quelques heures après le drame, que le policier avait tiré deux fois. Dans tous les cas, sa famille qui dit faire confiance à la justice réclame la lumière sur cette affaire. Elle refuse cependant d'accepter les comportements décrits du défunt. Il n'avait pas d'antécédents judiciaires ou psychologiques, il n'était ni alcoolique ni drogué assurent les siens. Un collègue de travail de Mohamed Saoudi à la voirie a affirmé à LDH qu'il n'avait jamais rencontré quelqu'un d'aussi calme comme lui en 17 ans de service. Pour les policiers, l'homme était dans un état second au moment des faits.

La tension est montée d'un cran dans plusieurs quartiers de la capitale belge depuis la fusillade. Face à la mise en circulation de tracts provocants et de « nombreux appels à l’émeute sur les blogs » selon un magistrat cité par LDH, la famille Saoudi a appelé au calme et s'est désolidarisée de tout mouvement de rue. La Belgique prouvera t-elle son exemplarité en matière de justice? Les Saoudi attendent la vérité.


Ibrahima Koné
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