jeudi 30 avril 2009

Nos partis seraient trop riches et trop puissants

Deux politologues de la KUL publient un livre cinglant. Il assassine le financement public des partis politiques : ces derniers seraient de plus en plus riches et donc de plus en plus puissants.

Chaque année, les partis politiques puisent 53 millions d’euros dans l’argent public : c’est le total des dotations qui leur sont allouées. Les partis ne reçoivent pas le même montant. Les moyennes avancées par les chercheurs universitaires ont été calculées sur une période allant de 2000 à 2007. En quelques chiffres, le PS reçoit 11 millions, le MR plus de 8 millions, Ecolo 4, 76 millions et le CDH reçoit 4,64 millions.

En Belgique, l’aide de l’Etat est considérable

Chez nos voisins, la situation n’est pas la même : en Allemagne et en Hollande par exemple, l’aide que l’Etat apporte aux partis représente 30% de leurs revenus. Chez nous, l’aide de l’Etat pèse bien plus lourd dans la balance : elle intervient à hauteur de 59% en ce qui concerne les revenus annuels d’Ecolo, 67% en ce qui concerne le PS, 78% pour le MR et 86% pour le CDH.

Les membres et les mandataires se cotisent

Les membres de chaque partis cotisent, mais c’est le PS qui pousse le plus ses militants à participer : 8% des ressources du parti vient de leur participation, alors que la moyenne des autres partis tourne autour de 4 à 5%. En ce qui concerne les mandataires, ils contribuent également. Mais là, c’est Ecolo qui remporte la palme : 20% de ses recettes sont assurées par une ponction de 40% du salaire de chaque élu. La moyenne nationale est de … 5%, tandis que le PS atteint les 16%.

Les partis font fortune

Lorsqu’on compare les dotations aux dépenses, on remarque que les campagnes ne dévorent qu’un tiers de l’argent fourni. Sans oublier que nous ne votons pas chaque année ! Selon les deux auteurs, les partis seraient donc en train de faire fortune, et d’amasser de l’argent en une sorte d’épargne. La fortune des cinq plus grands partis (PS, MR, Open VLD, SP.A-Spirit et CD&V à l’époque du cartel avec la NV-A), avoisinait les 14,6 millions d’euros.

Pas d’élu, pas d’argent

Le problème qui se pose, est celui d’un tout jeune parti qui voudrait se lancer : il doit le faire sans argent aucun, puisque c’est le parlement qui décide du montant octroyé aux partis, en fonction des résultats des élections. Un parti qui n’aurait pas encore d’élu ne reçoit pas un sou : les auteurs lancent donc l’idée d’instaurer une prime de lancement pour être plus équitable, au lieu de ne prêter qu'aux riches.


http://www.rtlinfo.be/rtl/news/article/238398/--Nos+partis+seraient+trop+riches+et+trop+puissants

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