jeudi 28 mai 2009

Splendeurs et misères de l’extrême-gauche !

Cet intitulé balzacien s’est imposé à mon esprit hier soir au Garcia Lorca. Ce n’est pas tous les jours en effet que tous les partis de la gauche de gauche partagent la même tribune. C’est un signe encourageant de progrès que de retrouver à la même table Nadine Rosa-Rosso et un représentant du PTB. Mais, dans le même temps, on ne pouvait s’empêcher de regretter que cette rare réunion était aussi la preuve d’une incapacité quasi congénitale de se présenter ensemble devant les électeurs.

Au moins ensemble, à défaut d’être unis...

Car, comme le faisait remarquer Polo Marcus, l’examen des programmes ne peut que confirmer la convergence de leurs axes principaux : anti-impérialisme, anticapitalisme, refus de l’Europe libérale, défense des services publics, nationalisation du secteur financier, solidarité avec les victimes de l’exclusion (économique, sociale, communautaire), rejet de la politique occidentale au Moyen-Orient… Mais, paraît-il - c’est en tout cas Céline Caudron qui l’affirme sans être démentie par personne - ces organisations ne s’entendent pas sur les « méthodes ». Et si quatre d’entre elles se présentent quand même en cartel, c’est uniquement pour des raisons de mathématique électorale.

Ce qui laisse pantois, c’est précisément que ces « méthodes », sur lesquelles on aimerait moins de discrétion, en arrivent à masquer les buts communs affichés. En somme, solidaires : oui, mais pas entre nous... Un comble !

Il me semble qu’en réalité, la liste qui assume le plus positivement la diversité des thèmes et des « méthodes » est la liste Egalité. C’est avec une grande éloquence que, s’appuyant sur des infographies du journal Le Soir, Nadine nous a démontré que la géographie et la sociologie bruxelloises superposent toutes les exclusions. Et c’est assez naturellement que cette superposition en forme de croissant – excusez mon mauvais esprit - débouche en fin de compte sur une liste « communautariste ».

Ce n’est pas seulement une circonstancielle géographie qui m’inspire ici, c’est bien plus sérieusement le fondement géopolitique qui soutient cette liste*. Ou comment faire entrer dans un débat régional une problématique mondiale. On comprend que le clientélisme transi du PTB ne puisse s’accommoder d’une vision aussi large, tout comme la liste Resist a pu servir de condamnation de son ex-secrétaire générale !

Comme quoi, l’internationalisme n’est pas toujours où l’on croit…**

Ce qu’il faut que les autres organisations comprennent enfin, c’est que le soutien de ce type d’initiative en vue de présenter une véritable liste commune de toute l’extrême-gauche sans état d’âme est le seul moyen de construire un mouvement qui dépasse précisément le communautarisme et débouche sur le combat mondialiste contre tous les impérialismes.


* Ce que tous ses participants – on l’a entendu dans des interventions parfois intempestives – ne semblent pas avoir complètement assimilé.
** Il suffit de lire les priorités du PTB pour constater que la politique internationale est loin de les motiver, c’est le moins qu’on puisse dire.

From: mmla@skynet.be

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