samedi 30 octobre 2010

Le racisme bien à l'œuvre dans l'entité sioniste que l'Occident défend...




En Israël, c'est l'heure de s'en prendre une nouvelle fois aux Arabes



Sous chaque chose il y a la haine, la haine et le mépris pour les Arabes. L’idéologie de la droite est morte depuis un certain temps, rien ne subsiste de sa gloire ancienne; ses sentiments primitifs sont devenus sa véritable force agissante. C’est ce que cachent les lois nationalistes de la droite et sa soi-disant «paix». Menaçant sous tous ses propos détestables, ce ne sont pas tant des considérations politiques que l’absence de toute conception méthodique, rien que des instincts sombres et dangereux.

Il y a crime de haine «quand son auteur a choisi sa victime en raison de son appartenance supposée à un certain groupe social, généralement défini comme groupe de race, de religion, d’orientation sexuelle, de handicap, de classe, d’ethnicité, de nationalité, d’âge, de sexe, d’identité sexuelle ou d’affiliation politique» (Wikipédia, citant Rebecca Stotzer). La plupart des crimes de haine visent des membres de minorités, il en est de même avec la dernière législation proposée.

Ne vous laissez pas abuser par les pseudos idées. Certes, elles sont porteuses d’aversion, elles ne manquent pas de racisme ni de nationalisme, mais à l’origine, il y a la haine des Arabes. Du Premier ministre Benjamin Netanyahu au député Danny Danon, du ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman à la députée Anastassia Michaeli, du député Michael Ben Ari au député Yaakov Katz, - tous, tous ont la haine de l’Arabe, publiquement ou non. La plupart n’ont même jamais rencontré un Arabe, mais ils savent tout d’eux. Pas un seul n’a même commencé à penser que les Arabes pourraient être les égaux des juifs.

Netanyahu entoure sa haine et sa condescendance d’un amour mielleux de la nation, Katz d’un amour creux de la terre. Mais ça n’a rien à voir avec l’amour. La seule chose qu’ils essaient de faire, c’est de dissimuler ce qui est à son opposé. Derrière leurs initiatives, enveloppées dans les drapeaux de la nation juive, grouillent leur haine et leur prétendue souveraineté. Ils savent, à leur grand dépit, que les Arabes sont ici pour toujours, malgré toutes les mesures qu’ils pourraient prendre contre eux. La seule explication pour ces actions des législateurs, c’est qu’ils donnent libre cours à leur plus cher désir.

Pensent-ils que leurs lois haineuses vont modifier la conscience du peuple arabe? Que les Arabes se déclareront «loyaux» envers Israël, et qu’ils seront loyaux? Que cela les empêchera de commémorer la Nakba et fera d’eux des sionistes? Qu’avec leurs maisons démolies, ils seront des serviteurs dévoués? Qu’ils reconnaitront l’Etat comme Etat juif et qu’ils renonceront à leurs aspirations?

Les check-points de la police des frontières nouvellement installés à Lod (et pas à Netanya qui est rongée par le crime, par exemple) et la démolition des maisons dans le village bédouin d’Al-Arakib (et pas dans les avant-postes des colons) ne sont que deux exemples de cette démarche. Au lieu de voir traiter les problèmes qui font monter la crise du logement pour les Bédouins et les crimes à Lod, nous ne voyons que l’emploi de la force, la bonne méthode pour traiter les Arabes.

Personne n’exprimerait une telle aversion pour la députée Hanin Zuabi (qui était à bord de la flottille en route pour Gaza) si elle n’était une Arabe. La seule raison au lancement de la loi sur la loyauté - et sur le jour de commémoration pour les victimes tuées par la police lors des troubles d’octobre 2000 - et aux visites provocatrices des députés dans Silwan, village arabe contigu à la vieille ville de Jérusalem, leur seule raison, c’est de s’en prendre une nouvelle fois aux Arabes. Nous allons leur empoisonner la vie, leur faire de mauvaises choses, et pire ce sera pour eux, mieux ce sera pour nous. Ça vous parait simpliste? Ça l’est, mais tout le reste n’a pas de sens.

La force répressive est le principal moyen utilisé par le gouvernement contre les Arabes en Israël, et contre les Palestiniens dans les territoires. La police, l’armée, le service de sécurité Shin Bet et la police des frontières sont les principaux agents d’exécution du gouvernement dans ce domaine. La droite croit que la force maintiendra l’occupation et empêchera les Arabes d’Israël de se soulever; mais par-dessus tout, elle veut leur faire du mal. Et c’est une approche pathologique. Elle n’est pas seulement générée par la haine, elle attise la haine chez ses victimes. En fin de compte, elle se réalise d’elle-même et les Arabes d’Israël se révolteront. En plus d’être amorale, cette haine ethnique est aussi pas très intelligente.

Tout ce qui reste de la doctrine initiée par Ze’ev Jabotinsky et Menachem Begin, qui comporte des éléments libéraux et démocratiques, c’est la haine. Begin s’est transformé en députée Miri Regev. Il n’y a aucun ordre du jour, aucune vision. Essayez de découvrir ce sur quoi compte la droite pour la prochaine décennie; tout ce qui lui reste, c’est son aversion pour l’Arabe. C’est cela le problème de la droite. Le problème de l’autre camp, si autre camp il y a encore, c’est qu’il n’a personne capable d’arrêter la droite.

Les manifestations de haine sont reçues avec sympathie ou indifférence, même par ceux qui devraient se tenir sur la brèche: l’opposition, les médias, les systèmes d’éducation et judiciaire.

Les dégâts que la droite nous inflige lui survivront pendant bien des années après qu’elle ait quitté les responsabilités. Il est difficile d’arracher la haine quand elle a été plantée si profondément. La droite ne peut pas nous conduire n’importe où, mais en attendant, les ordures qu’elle répand s’accumulent de plus en plus haut.

Gideon Levy
Journaliste à Ha'aretz (quotidien israélien de gauche)
18.10.10
Source: info-palestine

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