lundi 11 octobre 2010

Quand la virago de la Justice française dévoie le sens même de la loi...




Solidarité avec Stéphane Hessel, Alima Boumediène-Thiery et toutes les victimes de la répression.



 
Bordeaux, Mulhouse, Perpignan, Pontoise…: en ce mois d'octobre, des hommes et des femmes sont poursuivis pour «provocation publique à la discrimination» - y compris une sénatrice de la République, Alima Boumediène-Thiery. Ailleurs, d'autres sont convoqués par les préfectures et menacés de procès du même type. Un ancien commissaire de police prétend même poursuivre... Stéphane Hessel, grand résistant, co-rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948 et ambassadeur de France! Tous risqueraient jusqu’à 45 000 euros d’amende et cinq ans de prison…

Quel crime ont donc commis ces citoyens, connus et inconnus, pour mériter une accusation aussi infamante et encourir des peines aussi lourdes? S'être dressés contre l'occupation et la colonisation de la Palestine par Israël, et notamment contre les «crimes de guerre, voire contre l'Humanité» que le rapport Goldstone accuse son armée - et, dans une proportion nettement moindre, des groupes armés palestiniens - d’avoir perpétrés pendant la guerre de 2008-2009 contre la bande de Gaza. S'être révoltés contre l'impunité dont jouit un État qui viole pourtant ouvertement le Droit international et les résolutions des Nations unies. Et avoir décidé de prendre leurs responsabilités en appelant eux-mêmes au boycott, au désinvestissement et aux sanctions contre cette politique condamnée par la grande majorité des opinions française, européenne et mondiale.

Pour présenter, contre toute évidence, cette action citoyenne comme raciste, il aura fallu que la ministre de la Justice s’abaisse à inventer, en février 2010, un «boycott des produits casher» qu'aucun dirigeant, aucun groupe, aucun militant du mouvement de solidarité pour une paix juste et durable au Proche-Orient n'a jamais prôné. Puis qu’elle exige des Parquets qu’ils poursuivent les militant-e-s pour «provocation publique à la discrimination». Et celle qui diffame et menace ainsi des innocents appartient à un gouvernement qui, toute honte bue, non seulement stigmatise une communauté entière en raison de son origine ethnique, mais expulse illégalement de la «patrie des Droits de l'homme», sur cette base, des milliers de ressortissants d'Etats membres de l'Union européenne.

C'est pourquoi nous disons à Michèle Alliot-Marie: «Pas ça et pas vous!». Certains d’entre nous appellent au boycott de tous les produits israéliens; d’autres «ciblent» les seuls produits des colonies israéliennes; d’autres encore choisissent des formes d’action différentes. Mais nous sommes tous unis pour refuser catégoriquement que les militant-e-s de la campagne internationale Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS) soient accusés et jugés pour «provocation publique à la discrimination» alors qu’au contraire ils combattent contre toute forme de discrimination, pour le droit de tous les peuples à l'autodétermination, pour l'application à tous les États du Droit international et des sanctions prévues lorsqu'ils le bafouent.

Tous ensemble, nous exigeons, à la fois au nom du Droit international et des libertés: retrait immédiat des directives envoyées par la ministre de la Justice et son administration aux Parquets, relaxe immédiate de ces innocents, honneur à celles et ceux qui font leur le combat pour la justice et la paix que les autorités françaises ont trahi.

Dominique Vidal
09.10.10



Non à la criminalisation du boycott d’Israël: Appel de personnalités pour la liberté d’expression

Par des opérations non-violentes et symboliques, des élu-e-s et militant-e-s, dont une parlementaire, ont souhaité attirer l’attention de l’opinion publique sur le refus de l’Etat d’Israël de se conformer aux principes inscrits dans les traités européens et dans les accords d’associations qu’ils ont signés, à savoir le respect des Droits Humains et celui de la traçabilité des produits à l’exportation.

Par la même occasion, ils dénoncent l’impunité dont bénéficient les autorités israéliennes, impunité qui cautionne ces violations répétées du Droit international et l’injustice que subit au quotidien le peuple palestinien du fait de l’occupation coloniale.

Pour avoir osé user de leur liberté d’expression dans le respect des principes républicains, ces élu-e-s et militant-e-s sont aujourd’hui poursuivi-e-s devant la justice pour provocation à la discrimination raciale, voire pour antisémitisme. Il s’agit d’un chantage fondé sur un amalgame inacceptable!

La critique de la politique du gouvernement israélien relève du débat d’idées et s’exerce dans le respect des grands principes fondamentaux de notre droit, dont celui de la liberté d’expression.

En aucun cas, les actions menées par ces élu-e-s et militant-e-s ne peuvent être considérées comme des actes, paroles ou propos «discriminatoires à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes, à raison de son origine ou de son appartenance ou non appartenance à une nation».

Nous dénonçons cet amalgame qui voudrait nous faire taire devant cette injustice qui heurte nos valeurs universelles.

Je me joins à cet appel de personnalités, en le signant ci-dessous:
http://www.urgence-gaza.net/

Campagne BDS
08.10.10

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