mardi 4 août 2009

Chasse à l’homme à Bruxelles

Premier communiqué de la Collective Je vis ou je veux (CJVouJV)

Les travailleurs et militants associatifs, les politiciens et les journalistes sont aux abonnés absents.
De son côté, la police de Bruxelles a pris bonne note des directives laissées par le gouvernement avant de s’évaporer sur les plages d’Espagne :

2° On régularisera (une fois) une (grosse) pincée de sans-papiers.
1° On dispersera les dizaines de milliers d’autres aux quatre vents.

Avant de se retirer sur la pointe des pieds, les bourgmestres des communes qui abritaient des occupations de sans-papiers ont signé les arrêtés communaux ordonnant les évacuations. Entre le jeudi 30 et le vendredi 31, près d’un millier de clandestins se sont donc retrouvés en errance dans les rues de la capitale. En errance, mais harcelés par des forces de police quasiment incontrôlables, dont les éléments de première ligne sont, semble-t-il, investis d’une hargne et d’une haine peu commune. Des passages à tabac collectifs se sont produits dans les rues de Bruxelles. Nous dénombrons partiellement 7 hospitalisations dont deux concernent des blessés graves (deux personnes ont été défenestrées du 2è étage d’un immeuble).

Où qu’ils aillent, les groupes de clandestins sont “accueillis” par des volées de coups de matraques, de gaz lacrymogènes, d'injures et de menaces. Ils s’abritent dans un immeuble inoccupé ou sur un chantier à l’abandon, ils sont évacués par la force ou la menace. Ils sont épuisés, affamés et terrorisés.

Vu le nombre assez réduit d’arrestations, “l’éloignement du territoire” n’est même pas à l’ordre du jour. Il s’agit seulement de défaire tout foyer de résistance ou d’organisation collective qui risquerait par son activité politique de mettre en lumière que la “régularisation” promise par l’Etat est en réalité une mascarade visant à éteindre le litige.

Tandis que les ministres se gaussent d’avoir fait leur travail et d’avoir répondu aux critiques qu’on leur adresse dans ce “dossier”, des associations crient victoire.

En réalité, si l’on pourra se réjouir pour la pincée de sans-papiers qui obtiendra un titre de séjour, la situation après “les directives” tant attendues est beaucoup plus grave qu’elle ne l’était avant. Les sympathisants des sans-papiers, épuisés par des années de combat, prennent prétexte pour se laisser aller au repos du guerrier. La lutte s’éteint par l’éparpillement des sans-papiers résistants, et la machine à broyer des humains tourne à plein régime.

Aujourd’hui nous avons peur. Pas tant de la méchanceté des agents et du cynisme de l’Etat. Nous avons peur de l’apparente léthargie coupable du peuple de Bruxelles.

La chasse à l’homme est ouverte, et en dehors de quatre ou cinq citoyens isolés, personne ne réagit.

Les informations sont partielles, mais nous savons qu’au moins un groupe existe encore. Une centaine de sans-papiers qui ont trouvé refuge au 330 avenue de la Couronne à 1050 Ixelles. Ils sont organisés, sérieux et mutuellement solidaires. Mais ils ont perdu tout ce qu’ils avaient et ils ont besoin d’être protégés.

Vous qui lisez ce texte, vous êtes l’unique personne qui pouvez prendre les choses en mains. Et si vous ne leur apportez pas votre concours, personne ne le fera.

CJVouJV (Collective je vis ou je veux)
Merci de faire suivre...
01.08.09

Collectif COLÈRE
blog: http://colere. blogspirit. com
site: http://geocities. com/collectifcol ere
groupe de discussion: http://fr.groups. yahoo.com/ group/colere

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire