dimanche 20 décembre 2009

Copenhague, le sommet avorté des riches

Combien a coûté le sommet sur «le réchauffement de la planète» qui va bricoler un texte en attendant un éventuel rendez-vous à Mexico ? Officiellement, 143 millions d’euros pour quinze jours de pantalonnade au milieu de plus de vingt mille délégués et journalistes. A cette somme, il faut ajouter cent millions d’euros en frais d’avion, d’hôtellerie pour les négociateurs, ministres et chefs d’Etat, 30 millions d’euros pour les dépenses des rédactions du monde entier aux journalistes exténués de ne rien faire. Sans compter une ponction estimée à 50 millions d’euros sur le budget du Danemark afin d’assurer la logistique, la sécurité et le repas offert par la Reine locale. L’Assemblée générale des Nations Unies qui se tient chaque année au mois de septembre à New-York n’aurait-elle pas constitué le cadre idéal pour débattre du problème ?

A Copenhague, on a parlé (beaucoup), échangé (peu), négocié (sans perspective) sur le CO2. Surtout pas du sort des populations de la planète souffrant de la faim, du manque d’eau, des maladies, du sous développement, du pillage de leurs richesses, du blocage des transferts de technologies médicales et industrielles. Alors qu’ils se gavent toujours en surexploitant leurs ex-colonies, les riches et leurs descendants bobos ont tenté d’occulter à Copenhague leurs responsabilités historiques dans le dérèglement du climat en montant un cirque politico-médiatique limitant les problèmes de la planète au CO2.

Oser émettre la possibilité que d’autres facteurs entrent en jeu, oser évoquer les réflexions de scientifiques écartés du moule établi, oser simplement s’interroger relève du crime conduisant droit au bucher monté par les intégristes de tous poils. Pourquoi ? Le drapeau de la «défense de la planète» ou encore de «l’environnement» est la plupart du temps un cache sexe du capitalisme. Avec images et reportages télévisés à l’appui. Sarkozy se permettra-t-il d’enjoindre Bolloré de cesser de détruire les forêts africaines ? Obama décidera-t-il d’arrêter les chaînes de montage des 4X4, de réduire de moitié la consommation d’électricité à Washington ? Zapatero de fermer les détournements d’eau vers les super productions de tomates en Andalousie ? A Copenhague, il a été demandé aux pauvres de rester pauvres en leur proposant quelques miettes d’un argent pollué sur leur dos. Le reste n’est que gesticulations et propagande.

José Fort
18.12.09
Source: Le Grand Soir

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