samedi 20 novembre 2010
Infos sous forme de petit dossier à propos du Liban
Comment juger Omar El Béchir si on n'est pas capable de condamner une engeance comme Henry Kissinger?
1è Partie: les déclarations de l'ancien secrétaire d'état américain Henry Kissinger, révélées par le quotidien libanais AnNahar et rapportées par le secrétaire général du Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah lors de son dernier discours continuent de faire couler beaucoup d’encre...
Dans ce contexte, Mme Sonia Frangié, fille de l’ancien président de la république libanaise le défunt Souleimane Frangié, confirme que ses propos ont été prononcés par Kissinger, et ajoute que ce dernier avait déclaré à son père que «le Liban est une erreur dans l'histoire et non pas une nation»...
Dans une interview accordée à Radio Nour, Mme Frangié se souvient du dialogue qui a eu lieu entre l’architecte de la politique étrangère américaine Henry Kissinger et feu le président Frangié.
Elle raconte: "Il y a la période pré-Kissinger et la période post-Kissinger! Avant Kissinger les États-Unis étaient à la recherche d’amis au Moyen-Orient. Puis vint Kissinger, qui a commencé une politique, celle de "qui donne plus aux Etats-Unis? Je ne veux plus d’amis dans la région, mais des agents"... et il a dit au président Frangié: "Le Liban est une erreur de l’histoire... Vous n'êtes pas une nation!" Bien sûr, le président Frangié s’est révolté et lui a demandé: "Que voulez-vous?"; Kissinger a répondu: "Je vous le dis, nous avons décidé de soulager Israël en chassant les chrétiens du Liban, et en y implantant les Palestiniens" ... C'est tout ce que voulait Kissinger! Implanter les Palestiniens... et Kissinger a poursuivi en disant: "...on implante les Palestiniens au Liban et comme cela les chiites seront en nombre égal avec les sunnites, il y aura un équilibre entre eux. Et vous les chrétiens, nous vous accueillerons dans les ambassades des États-Unis, le Canada et le Venezuela ... Il vous suffira d'aller dans ces pays quand que vous le voulez"... et effectivement ces ambassades nous étaient ouvertes tout le temps... Le président Frangié avait bien compris et il avait l’air effrayé. C'était la première fois dans sa vie qu’il avait tellement peur au point de me dire: "J’ai vu Satan!".
Mme Sonia Frangié assure que les crises dans la région sont fabriquées par les États-Unis. Et de poursuivre: "Kissinger était en colère ,il n'était pas content du tout Et depuis ce jour-là il a commencé la guerre contre le Liban, celle que nous avons vécue hélas, sous toutes les formes... les Palestiniens contre les Chrétiens, les Chrétiens contre les Chrétiens, les Sunnites contre les Chiites... Ce sont des guerres fabriquées par les Etats-Unis pour qu’Israël reste le seul Etat raciste au Moyen-Orient, puissant et capable de dicter sa volonté à tous les pays arabes. Malheureusement, certains pays arabes ont eu peur et ont essayé de se couvrir la tête en espérant que la vague irait ailleurs ..."
2è Partie: dans cette deuxième partie de l’interview fait par le correspondant de Radio Nour, Mme Sonia Frangié raconte ce qui a provoqué la colère de Kissinger: «Mon père lui avait répondu: «Allez et informez les enfants de votre peuple (les Israéliens) que le Liban a six mille ans et quand les Européens ont occupé la région nous n’avons pas pu les chasser ni le premier jour ni le deuxième jour, mais après deux cents années nous les avons déracinés de nos terres, et un jour nous serons capables d’arracher ce corps étranger qui s’appelle Israël de nos terres»".
Mme Franjieh a souligné que Kissinger avait compris qu’on ne pouvait plaisanter sur ce sujet. Et donc Kissinger a demandé au président Frangié: «A qui donnerez-vous ces lieux saints?» s’attendant de Frangié qu’il réponde aux chrétiens, mais sa surprise a été telle quand le président Frangié a répondu: «Je les donnerai aux musulmans». Kissinger lui a demandé alors pourquoi, et le président lui a répondu: «Historiquement les lieux saints sont restés saints: ils n’ont pas été transformés en musée comme les juifs le font avec les églises et les mosquées que vous leur avez données, vous n’avez qu’à vous rendre à Jérusalem pour voir ce qui s'y passe».
Mme Frangié s’est dite étonnée par la présence de gens qui défendent la politique de Kissinger, les invitant à lire les livres de Kissinger et d’Ariel Sharon. Elle a ajouté que ces derniers se rendaient souvent à Bikfaya (ndrl: le fief du parti des Kataëb et des Gemayel), qui était devenu une seconde maison pour eux, «ils avaient un siège au Liban qui s’appelait Bikfaya» a ajouté Mme Frangié.
Et de conclure: "La terre nous appartient, ils ont l'argent et nous avons les hommes; dans la guerre de 2006, ils nous ont affrontés avec la plus grande flotte militaire, mais sur le terrain quand ils ont dû nous affronter, ils n’étaient plus des hommes, mais des chats en train de miauler et de pleurer."
3è Partie: depuis l'absolu chef-d'oeuvre d'Oliver Stone (le film) Nixon, on sait l'humanité de "Dick" l'alcoolique tragique et l'inhumanité glacée du prix Nobel de la paix Henry Kissinger. Grâce à la fille de l'ancien président libanais Souleimane Frangié (de 1970 à 1976, mort en 1992), confirmant récemment des citations de son père, rapportées par le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, on mesure combien Stone sur Kissinger (aussi) aura visé juste...
Alors, comme un mot d'ordre, et plus que jamais, pas un président africain, fut-il le plus tyrannique, le plus corrompu et le plus sanguinaire, ne devra être jugé par les CPI et autres TPI tant qu'un Bush ou un Kissinger n'y auront pas été condamnés à la mesure infinie de leurs saloperies.
Grégory Protche
17.11.10
Source: alterinfo
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire