dimanche 14 novembre 2010
Quand la France et la Grande-Bretagne rament à contre-sens
Au mépris de la sécurité de la planète...
Le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron ont annoncé mardi 2 novembre à Londres, la signature de deux traités de coopération militaire.
«A l’aube du 21è siècle, il faut de nouvelles idées. (…) il faut provoquer des changements. (…) il faut une vision et une grande ambition» ont-ils indiqué en ouverture de leur conférence de presse. Pourtant, leurs annonces s’inscrivent dans des conceptions bien anciennes de la sécurité.
Si l’argument principal avancé est le coût, il n’en demeure pas moins qu’il faut s’interroger sur la finalité de tels traités.
En effet les deux traités signés portent sur la création d’un corps expéditionnaire commun de plusieurs milliers d’hommes, la construction d’un centre de simulation des armes nucléaires, le lancement de nouveaux programmes de missiles ainsi que la fabrication de drones européens.
Pour quoi faire ?
Pour le Mouvement de la Paix, cet accord annoncé comme historique comporte deux traités anachroniques, à contre-sens du contexte international, marqué par l’inefficacité et le rejet massif de solutions purement militaires, ainsi que par la dynamique planétaire en faveur de l’abolition des armes nucléaires.
Cette manière dominatrice de concevoir la sécurité de la Planète, s’appuie sur une arrogance à l’égard du monde, qui ne manquera pas d’isoler encore un peu plus la France et la Grande-Bretagne sur la scène internationale. Au contraire, les pays européens auraient un rôle majeur à jouer pour bâtir la paix par la construction d’un monde plus juste, moins discriminant, plus démocratique.
En poursuivant dans la voie d’armes toujours plus sophistiquées, la France et la Grande-Bretagne tournent le dos à cette aspiration majoritaire des peuples de résoudre autrement que par la guerre et par la force les problèmes du monde. Aucun des deux pays n’est menacé sur son territoire. Quelle menace clairement identifiée justifie donc un corps expéditionnaire commun, si ce n’est l’objectif politique d’être des gendarmes du monde?
A quelques jours du sommet de L’Otan à Lisbonne qui doit valider le nouveau concept stratégique de l’alliance, Paris et Londres confirment leur vision d’une alliance atlantique à forte vocation politique, en concurrence directe avec l’Onu.
Alors que les puissances nucléaires (dont la France et la Grande-Bretagne) se sont engagées, lors de la Conférence d’examen du Traité de non-prolifération nucléaire, en mai dernier à l’Onu, à présenter en 2014 un rapport sur leurs engagements en matière de désarmement, voilà qu’elles annoncent une mesure de prolifération verticale par la création d’un centre d’expérimentation commune à Valduc (Côte d’Or) et à Aldermaston (Grande-Bretagne).
Le Mouvement de la Paix considère au contraire que la France et la Grande-Bretagne auraient tout à gagner à agir ensemble pour mettre en oeuvre les engagements du TNP, accepter les contrôles de l’AIEA imposés à tous les pays non dotés d’armes nucléaires, et agir pour une zone exempte d’armes de destruction massives au Moyen-Orient.
Oui, il y a du nouveau à inventer au 21è siècle. Notre planète dispose de suffisamment de richesses pour permettre à tous d’y vivre décemment et dignement, en intelligence et en coopération avec ses voisins. «Une grande vision et une grande ambition» seraient l’action résolue de la France et de la Grande-Bretagne pour répondre aux objectifs du Millénaire pour le développement ainsi que des initiatives pour la prochaine conférence de Cancun sur le Climat.
Les sommes colossales consacrées aux projets militaires communs y seraient bien plus utiles pour prévenir les guerres et construire la paix. Pour Le Mouvement de la Paix, l’enjeu est le dépassement de la vieille culture de guerre – héritage d’un passé de dominations, d’obscurantisme et d’ignorance – par une culture de la paix, du quartier à la planète, comme un ensemble de valeurs, d’attitudes, de comportements et de modes de vie qui rejettent la violence et préviennent les conflits en s’attaquant à leurs causes profondes et en résolvant les problèmes par la voie du dialogue et de la négociation entre les personnes, les groupes et les nations.
Oui, les peuples du monde ont à inventer les formes et les chemins de civilisations de paix.
A l’opposé de ces enjeux, Nicolas Sarkozy et David Cameron ont endossé les habits étroits de fantassins désuets.
Mouvement de la Paix
08.11.10
http://www.mvtpaix.org/
Source: legrandsoir
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