Pour un monde juste, tolérant et solidaire

Vu la situation qui se dégrade de plus en plus je commence à me poser des questions. Qu'est-ce qui s'est passé? A qui la faute? Devons-nous encore changer ou c'est à la société européenne à changer? Quelle est notre place dans cette société? etc...

Une chose est certaine, je ne sens à aucun moment des doutes ou des culpabilisations de ma part. Nous avons fait ce qu'il fallait avec beaucoup de sacrifices et nos nouvelles générations en ont fait encore davantage pour s'adapter, s'intégrer et devenir des citoyens à part entière. Justement, la citoyenneté, c'est le point névralgique et sensible qui doit être le fil directeur de tout débat de fond.

Pour nous faire taire, pendant les années 60 et 70 on nous a toujours conseillé de rationner nos revendications étant donné que tout allait bien et tout le monde en profiterait. Laisser faire, laisser aller était la devise. A partir des années 80, crise économique oblige, on nous a conseillé de ne pas nous faire remarquer et attirer la foudre sur nous par nos revendications, étant donné que le monde du travail traversait une période difficile. Laisser passer l'orage et on verra après, était le leitmotiv.

En principe, il n'y a pas de moments opportuns pour les revendications, ni un moment opportun d'engager un débat. Le moment a toujours existé mais c'est la volonté politique qui fait défaut. Aujourd'hui, il ne s'agit plus de revendications, de doléances mais d'un vrai débat de fond sur la citoyenneté et notre place dans cette société pour mieux construire l'avenir.

Depuis presque 50 ans de présence en Europe, nous avons évolué et nous avons réellement changé. La société européenne, grâce à l'immigration, a aussi évolué et changé. Depuis lors, elle s'est enrichie culturellement et surtout elle s'est diversifiée. Malheureusement, l'Europe n'a pas encore assez profité de notre présence pour améliorer ses relations politiques et économiques ne fut-ce qu'avec le monde arabe ou au moins avec le Maghreb.

La diversité ne doit pas être considérée comme un problème mais comme une richesse et une opportunité pour construire ensemble un monde juste, tolérant et solidaire. Oui, c'est possible si nous le voulons bien.

Sarie Abdeslam
27.06.10