lundi 8 mars 2010

Laïcité au Maroc : il est temps de lancer le débat





L'Association marocaine pour les droits humains (AMDH) envisage de revendiquer officiellement la laïcité. Sa présidente Khadija Ryadi, nous en explique les raisons.


- Pourquoi lancez-vous aujourd'hui un débat sur la laïcité ?
En 2007 déjà, l'AMDH avait demandé publiquement une séparation du religieux et de l'État. Mais le débat est toujours resté interne avec deux grandes tendances qui se dégagent.  L'une considère qu'il ne peut pas y avoir de défense des libertés sans défense de la laïcité. L'autre estime que les rapports de force actuels ne nous permettent pas de prendre partie officiellement. Une comission planche sur la question. Et une décision sera prise lors de notre congrès, prévu pour le 20 mai.

- Sommes-nous prêts pour débattre d'un tel sujet ?
Ma position est claire: il est temps de lancer un débat rationnel. D'abord, parce que la laïcité est mal comprise: elle est le plus souvent associée à l'athéisme, à tort. Ensuite, la laïcité est aujourd'hui abordée exclusivement par ceux qui la diabolisent. Il est temps que les autres, aussi, fassent entendre leur voix.

- En prenant de plus en plus position sur des questions de libertés individuelles, l'AMDH amorcerait-elle une ouverture vers la société ?
Nous avons toujours soutenu les personnes qui se battent pour leurs droits paicifiquement. Notre référentiel est le même: l'universalité des droits et libertés. Aujourdhui, la société revendique beaucoup plus. Il y a encore quelques années, personne n'osait évoquer un sujet comme la liberté de culte. C'est donc la société qui a évolué, nous ne faisons que la suivre.

Aïcha Akalay
in Tel Quel - semaine du 27.02.10 au 05.03.10

1 commentaire:

  1. Au Maroc, ce souhait de voir la laïcité prendre place n'est exprimé que par une infime minorité de la population et souvent il émane de l'étranger. Au Maroc, toute expression, même islamique, qui refuse d'admettre que M6 est une personne sacrée, chargée de guider la communauté des croyants dans le "droit chemin"... de la soumission au despotisme.

    Et cette laïcité souhaitée par une minorité de la minorité marocaine, les riches résidents étrangers, doit elle ressemblée à celle en vigueur dans le régime du défunt Atatürk ou à celle, tout aussi liberticide, imposée en république de Sarkosie ?

    Rachid Z

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