Nous sommes proprement indignés par les déclarations de Nicolas Sarkozy et Barack Obama suivant le décès accidentel du président polonais Lech Kaczynski. Car c’est une chose d’adresser ses condoléances à une nation en deuil, mais c’en est une autre que de chanter les louanges de façon obscène d’un défunt bien peu recommandable ! Nicolas Sarkozy a exprimé sa «très grande émotion» et sa «profonde tristesse», cite Libération.
"Inlassable défenseur des idées auxquelles il croyait, Lech Kaczynski s’est toujours battu avec conviction pour les valeurs qui ont fondé son entrée en politique: la démocratie, la liberté et la lutte contre le totalitarisme". Pourquoi pas les Droits de l’Homme, tant qu’il y est ? La déclaration d’Obama, toujours dans Libé, n’est pas plus digne : pour lui, Kaczynski "très admiré aux États-Unis en tant que dirigeant dévoué à la liberté et la dignité de l’homme".
Désolé Messieurs, mais la real politik a ses limites et mourir dans un accident d’avion n’absout de rien. Or la liberté et la dignité de l’Homme que défendait soi-disant feu le président polonais excluait de l’humanité les homosexuels! Extrait d’un billet de plumedepresse publié en février 2006:
Pologne: l’homophobie au pouvoir: "Le 18 janvier dernier, le parlement européen a adopté une résolution appelant les états membres de l’Union à «condamner fermement les discours de haine homophobe et les incitations à la haine et à la violence». Les dirigeants polonais ont eu les oreilles qui sifflent, à commencer par le président en exercice, élu en novembre 2005, Lech Kaczynski. Alors qu’il était maire de Varsovie, il avait en effet interdit les parades de la Gay pride de 2004 et 2005, au motif qu’elles «propageaient l’orientation gay». Et refusé d’accorder un rendez-vous à leurs organisateurs, en expliquant crûment: «Je n’ai pas envie de rencontrer des pervers!» Il avait par contre autorisé la contre-manifestation, «Parade de la Normalité», organisée par les partis d’extrême droite."
En 2007, avec son frère jumeau Jaroslaw, alors Premier ministre, il avait souhaité instaurer une loi interdisant «la propagande homosexuelle dans les écoles», ajoute Les toiles roses. Le Figaro complète utilement: "Conservateur et nationaliste, Lech Kaczynski affichait ses principes moraux. Il n’aimait pas les homosexuels et condamnait l’avortement. Il n’eut cependant aucun scrupule à s’acoquiner avec une radio intégriste (Radio Maryja) ouvertement xénophobe et antisémite - ce que lui même n’était pas - ou à s’allier à des partis extrémistes peu recommandables."
Ajoutons enfin que notre grand humaniste était un partisan de la peine de mort. Vanter les valeurs d’un tel homme revient en réalité à insulter les homosexuels et, plus généralement, tous les progressistes de la planète. Pour notre part, foin de politiquement correct, ne comptez pas sur nous pour verser des larmes de crocodile: la mise hors-circuit de cet épouvantable ultra-réactionnaire ? Une excellente nouvelle.
Olivier Bonnet
11.04.10
Sur le même sujet: à lire également: http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2010/04/lech-kaczynski-mort-dun-nationaliste-r%C3%A9actionnaire.html
Source: plumedepresse.net
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