samedi 3 octobre 2009

Chávez à l’ONU : la « bête noire » a parlé.

Que dire de son discours ? Que dire ? La seule chose que l’on peut dire c’est de vous inviter à l’écouter. Ce discours est disponible en anglais (traduction simultanée) et en espagnol (la meilleure version) sur le site de l’ONU http://www.un.org/ga/64/generaldebate/VE.shtml

Il y avait trois ans que Chávez s’était exprimé à l’ONU, il y avait présenté le livre de Noam Chomsky, un livre qu’il venait de lire : « Dominer le monde ou sauver la planète ». Il avait aussi parlé de soufre. « Huele a sufre todavia aqui » avait-il lancé. Ça sent encore le soufre ici ! Avait-il dit en soulignant que le Président Bush était passé là la veille.

Cette année aussi, il a parlé de soufre. Mais cette fois, il a dit : « Tiens, ça ne sent pas le soufre aujourd’hui ! Il renifle bien et il dit : Eh ! Non, je ne sens pas aucune odeur de soufre cette année, je sens plutôt une odeur d’espoir, une odeur d’espoir qui va droit au cœur. » Et la main sur le cœur il fait allusion à Obama.

Un discours qui s’écoute comme un divertissement, presque comme un monologue de Deschamps. Un discours qui réfléchit, qui accuse, qui dénonce et qui salue chaque nouveau ou nouvelle venue dans la salle. Il semble connaître personnellement tous ces gens, il les appelle par leur prénom ou directement par leur nom sans s’encombrer de leur titre. Il fouille dans son calepin, réfléchit cherche la note qu’il a pris la veille ou un peu plus tôt. Lula a dit, Obama a dit, Kadhafi a dit, Evo a dit, Cristina a dit…

Le capitalisme c’est la ruine, le socialisme c’est la solution. Il en est convaincu, il en est même convaincant. Il faut le voir, il faut l’entendre.

Obama… Y a-t-il deux Obama ? Il se le demande à plusieurs reprises. Il est sans ménagement pour son ami le Président des États-Unis.

Il s’adresse directement à certains dans l’assistance, on voit presque l’électricité circuler entre lui et la personne à qui il s’adresse. Un Président africain le salut la main sur le cœur, une Équatorienne lui sourit en rougissant presque. La salle l’applaudit à plusieurs reprises.

Il clôture son discours par un baiser lancé à l’assistance.

Chávez est un homme de paix, un homme qui a à cœur les plus démunis de la planète et il est un fier Latino-Américain.

Chávez est un des politiciens les plus flamboyants des dernières années. On disait de notre regretté Pierre Bourgault qu’il était un tribun hors pair, un orateur incroyable, même notre René Lévesque n’était pas piqué des vers, mais j’oserais dire que Chávez les bat tous les deux. Par la qualité de son propos, par le lien qu’il peut établir avec son auditoire, par la diversité de son style, tantôt sérieux, tantôt enflammé, tantôt sensible, tantôt catégorique, tantôt poète, tantôt humoristique et toujours humain, toujours vrai, toujours sincère. Chávez ne sonne jamais faux. Il n’a rien à cacher. Il avoue franchement qu’en 1992 lors du sommet sur l’environnement à Rio, il était en prison. Il dit : je m’en souviens, j’étais en prison !

Chávez dit bien des choses. Un discours impossible à résumer. Un discours à écouter. C’est lui « la bête noire de Washington », écoutez-le.

http://www.un.org/ga/64/generaldebate/VE.shtml

Serge Charbonneau
Québec 03.10.09
Source: Le Grand Soir

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