jeudi 4 février 2010

Un journaliste au pays des nègres




Olivier Mukuna est un journaliste. Un vrai. Un grand. De ceux qui n'ont pas peur de se mouiller.
Au risque d'être noyé. Ainsi, au plus fort du boycott des ghettos de Cisjordanie et de Gaza par une Europe aux affaires étrangères autrichiennes mieux préparée à la victoire électorale de l'extrême-droite israélienne qu'à celle des nationalistes du Hamas, il s'infiltre en zone interdite par Tsahal pour mieux témoigner du quotidien du peuple martyre. Enlevé manu militari par la soldatesque sioniste, ignoré par la diplomatie belge qui ne le trouve pas assez blanc dans l'affaire, il ne devra sa libération rapide qu'à l'intercession zélée d'une grande ONG anglaise en bonne collaboration avec l'armée d'occupation.

Humilié par les services de renseignements hébreux, qui à défaut de sonder son âme, souillèrent son corps, sa "colonne vertébrale" ne plia cependant point. Elle n'est pas de celles qui se couchent servilement. Avec persévérance et malgré l'obstruction du Fatah et d'ONG occidentales, il réussira à arracher une interview à un officiel du Hamas. Pour le compte de la première diffusion écrite belge, une première! Au péril de sa vie: la rencontre est clandestine, les yeux sont bandés et les assassinats ciblés fréquents. Au péril de sa liberté également: le Hamas est déjà sur la liste noire des organisations terroristes en Europe.

De peu s'en est fallu qu'Olivier ne soit traduit comme Bahar. Revenu de l'enfer, c'est du diable lui-même qu'il se fait l'avocat. Dénoncant "l'égalité zéro" du traitement médiatique, il s'attire la haine des "nouveaux chiens de garde". Mais au pays du surréalisme, ni l'art ni la critique ne sont faciles. Réalisateur d'un débat filmé unanimement salué par la critique - dont Le Soir, c'est dire! - il paie aujourd'hui sa licence... d'un licenciement. Son employeur lui reprochant, notamment, de ne l'avoir pas informé qu'il avait une vie, militante de surcroit, en dehors de ses heures de travail.

Olivier n'aurait pas dû travailler pour une multinationale ou pour EL AL? Que nenni, c'est pour la cause qu'il travaillait. Pour un camarade, patron de CPAS. L'exclusion, il connait donc triplement...

On savait Demelenne ancien nègre de Moureau, moins qu'il influença la gestion des ressources humaines, pardon l'engagement des forces vives du parti.

Souhail Chichah
02.02.10

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