vendredi 27 août 2010

Pourquoi Israël et l'Arabie saoudite s'allieront pour attaquer l'Iran




La nouvelle vient de tomber et elle peut apparaître incompréhensible pour beaucoup: selon le Sunday Times, qui cite des sources diplomatiques, «l’Arabie saoudite aurait donné son accord tacite au gouvernement israélien pour un survol de son territoire dans l’hypothèse de frappes contre l’Iran». Au même moment, un sous-marin nucléaire israélien - fait rarissime - transitait par le canal de Suez pour participer, avec l’aval des autorités égyptiennes, à des manœuvres navales en mer Rouge. Ces faits arrivent au moment où l’Administration Obama change de ton face à la question du nucléaire iranien: le vice-président américain Joe Biden vient de déclarer qu’Israël avait un «droit souverain» de décider ce qui est de son intérêt face aux ambitions nucléaires de l’Iran.

Dans un contexte de crise politique où l’aile conservatrice au pouvoir à Téhéran s’oriente vers un durcissement du discours vis-à-vis d’un Occident coupable, selon elle, de vouloir saper les fondements de son régime, la perspective d’un règlement pacifique du dossier du nucléaire s’éloigne de plus en plus.

Ces informations, aussi surprenantes soient-elles, révèlent au grand jour l’alliance objective qui se noue entre l’Etat hébreu et certains pays arabes, au premier rang desquels figurent l’Arabie Saoudite et l’Egypte.
Cette entente d’un genre nouveau voit en l’Iran chiite le principal ennemi à abattre. En fait, une attaque militaire israélienne, soutenue par certaines puissances arabes, à l’encontre de l’Iran semble quasi-inéluctable. Les trois raisons principales qui convergent en ce sens permettront au lecteur de mieux cerner les contours d’un conflit à la résonance mondiale, où intérêts stratégiques et considérations religieuses sont intimement liés.

Israël et la loi du plus fort
D’abord, et c’est un postulat maintes fois répété par les responsables politiques et militaires de l’Etat hébreu, jamais Israël n’acceptera la présence au Moyen-Orient d’une puissance hostile qui se doterait de la bombe atomique. Ce scénario relève du cauchemar pour les dirigeants israéliens et ce positionnement fait l’unanimité en Israël. Cette prise de position se vérifie d’autant plus à l’égard d’un Etat, l’Iran, qui, outre les capacités militaires considérables qu’il détient, menace régulièrement Israël dans ses déclarations. Pour les Israéliens, l’équation est simple: dans un contexte où la discussion diplomatique et les sanctions économiques prouvent leur inefficacité, plus le temps passe et plus l’Iran s’approche de la bombe. Du reste, avec un gouvernement d’extrême droite à Tel Aviv, qui fait de la lutte contre l’Iran son objectif stratégique central, on est en droit de redouter le pire dans un avenir proche.

Il est donc désormais clair qu’une offensive aérienne israélienne se fait de plus en plus pressante et qu’aux yeux de nombreux Israéliens, c’est la seule manière d’empêcher l’Iran de parvenir au stade de puissance nucléaire. Ce ne sera d’ailleurs pas la première fois que Tsahal déploiera son arsenal dans un tel objectif: en juin 1981, l’aviation israélienne avait bombardé le réacteur nucléaire d’Osirak, au sud de Bagdad, anéantissant du même coup les rêves de Saddam Hussein de se doter de l’arme atomique. Plus récemment, en septembre 2007, elle a rasé un site syrien où, selon le renseignement américain, la construction d’un réacteur nucléaire avec l’aide de la Corée du Nord était en voie d’achèvement. Ces deux opérations n’ont suscité aucune réaction militaire de la part des deux pays visés et la communauté internationale s’est contentée, comme à son habitude lorsqu’il s’agit d’Israël, de quelques remontrances verbales.

Ces précédents démontrent clairement une chose: Israël, sûr de sa force, est prêt à tout pour éradiquer n’importe quelle menace. Les Iraniens sont prévenus et la communauté internationale aussi.

L’Iran : une puissance régionale menaçante pour des pays arabes craintifs
L’autre raison réside dans la hantise du spectre iranien de la part de certaines capitales arabes. Riyad et Le Caire voient d’un très mauvais œil l’ascension fulgurante de Téhéran comme puissance régionale. L’Iran fait désormais figure, aux yeux de nombreux musulmans du monde, de seule puissance dans la région capable de défier Israël. Son soutien au Hezbollah [1], l’assistance qu’il apporte au Hamas, sa ténacité dans le bras de fer qui l’oppose à l’Occident sur le dossier du nucléaire lui permet de gagner des sympathies dans des larges couches de la “rue arabe“ et ce, jusque dans les rues de Djedda et d’Alexandrie. Dans le même temps, (et cet antagonisme ne s’est jamais totalement démenti depuis le début des années 1980) la République Islamique d’Iran continue de railler la monarchie saoudienne et certains pays arabes, en les présentant comme étant des gouvernements à la solde des Américains et plus largement des Occidentaux. Rappelons que depuis 1981, l’Egypte n’entretient pas de relations diplomatiques avec Téhéran (alors qu’elle en a avec Israël) et qu’une rue à Téhéran porte le nom de l’assassin du président Sadate…

Cette inquiétude semble être partagée par d’autres Etats de la région et notamment les petits émirats du Golfe, très vulnérables, et qui partagent pour l’essentiel les inquiétudes du grand frère saoudien [2]. En outre, la trajectoire, les déclarations, l’identité et les positionnements de l’élite politico-religieuse au pouvoir à Téhéran n’est pas de nature à apaiser les voisins de l’Iran. Il est à rappeler que l’assise idéologique du président Ahmadinejad comme d’une grande partie des dirigeants iraniens est issue du chiisme révolutionnaire hérité de l’ayatollah Khomeiny [3]. Et que les références à l’Imam caché, au Mahdi ou au sang de l’Imam Hussein sont légion dans leurs discours, souvent empreints de messianisme.

C’est ainsi que Mahmoud Ahmadinejad, élu président de la République d’Iran en juin 2005 s’est réclamé «explicitement du Mahdi dont il prétend préparer le retour»[4]. Cette situation rend le discours politique iranien au mieux confus, au pire très inquiétant pour ses voisins. Cette vision messianique du rôle de l’Iran inquiète au plus haut niveau les dirigeants arabes sunnites, lesquels craignent l’utilisation de l’arsenal iranien à des fins d’Apocalypse... «Le droit de l’Iran à la technologie nucléaire est une des solutions qui préparent le retour de l’Imam» a également déclaré le président Ahmadinejad [5]. Cette vision du monde, dans laquelle une foi intérieure croise le destin de toute une région fait craindre le pire au Moyen-Orient. Ce qui fait dire à Olivier Roy que «le jour où les Etats-Unis - ou Israël - bombarderont l’Iran, toutes les capitales arabes protesteront, mais plus d’une se réjouira» [6].

Chiites-sunnites : une fracture instrumentalisée
L’opposition politique se double désormais d’un antagonisme confessionnel qui a pris, ces dernières années, une place primordiale dans l’échiquier politique régional. Malgré son origine lointaine, le différend chiite-sunnite a récemment opéré un fulgurant retour en force. Il est aujourd’hui frappant de constater que l’une des raisons qui plaident pour une limitation de la puissance iranienne (et donc d’une intervention militaire) est l’endiguement de l’expansionnisme chiite au Moyen-Orient. Partout dans le monde arabe sunnite, les débats ont fait rage ces dernières années pour voir dans le chiisme le véritable ennemi qui menace la stabilité des Etats et met en péril la domination sunnite. L’Arabie Saoudite, qui ne supporte pas l’idée d’une forme alternative de gouvernement “islamique“, a été à la pointe de cette offensive tous azimuts. Cette surenchère a redoublé d’intensité après l’avènement en Irak d’un gouvernement dominé par des chiites et dont l’aversion envers Riyad est bien connue [7].

Malheureusement, cette stratégie est en passe de parvenir à ses objectifs. Dans certains pays et auprès d’une partie croissante de la population, la menace chiite est si prégnante qu’elle supplante désormais l’opposition à Israël. Certains médias, journaux, sites internet, chaînes de télévision et même, certaines autorités religieuses [8] voient la lutte contre l’influence chiite prioritaire face à la menace israélienne. Ce renversement de tendance a aussi été favorisé par le climat d’hostilité croissante à l’égard des chiites consécutif à la guerre civile irakienne où les terribles affrontements intercommunautaires de 2005-2007 ont marginalisé la minorité
sunnite du pays [9]. Le royaume saoudien, concurrencé par la République Islamique d’Iran dans sa lutte pour le leadership de l’Islam mondial et échaudé par les récents succès des alliés de Téhéran dans la région (au Liban comme en Irak) met toutes ses forces dans la bataille pour empêcher l’avènement d’un croissant chiite revanchard et conquérant [10].

Il est vrai que l’Arabie Saoudite a de quoi s’inquiéter, car «entre la Méditerranée et l’Iran, les sunnites semblent politiquement minoritaires (Irak, Liban, Syrie), quand ils ne le sont pas aussi démographiquement (Irak, Liban, Bahreïn)» [11]. De plus, les chiites, dont le ressenti envers les pouvoirs sunnites usurpateurs reste vivace, font aujourd’hui la démonstration de leur force [12]. Il n’y a qu’à voir les millions de pèlerins chiites déferlant chaque année depuis la chute de Saddam Hussein en pèlerinage à Kerbala - lequel relègue désormais le pèlerinage à la Mecque au second plan - pour s’en rendre compte. Près de quatre millions de personnes ont ainsi participé au pèlerinage de Kerbala en avril 2003 et ce sont près de huit millions qui ont fait de même en 2008 [13]. Pareil évènement est interprété à Riyad comme l’une des manifestations les plus spectaculaires de la résurgence d’un chiisme militant voire révolutionnaire qui ne cache pas sa volonté de reprendre un jour à la dynastie wahhabite le contrôle des Lieux saints usurpés par un pouvoir corrompu et honni [14].

En l’espace de quelques années, un arc chiite en plein expansion s’est formé et qui, même s’il n’est pas totalement homogène, suscite de grandes inquiétudes. Ainsi, dès décembre 2004, le roi AbdAllah II de Jordanie formalisait ce sentiment lors d’une interview accordé au Washington Post. Selon lui, l’émergence d’un “croissant chiite“ allant de l’Iran au Liban en passant par l’Irak, Bahreïn et les nombreuses communautés chiites du Golfe – dont l’allégeance se porterait envers l’Iran plutôt que vers les pouvoirs nationaux - menacerait l’intégrité et la stabilité des autres Etats arabes [15]. C’est ce basculement tectonique qui fait que pour les pays arabes sunnites (Arabie Saoudite, Egypte et Jordanie) la «menace chiite» est désormais plus importante et plus alarmante que le problème israélien.

Le salut viendra … des Etats-Unis !
Paradoxalement, ce sont peut-être les Etats-Unis qui empêcheront Israël de se lancer dans cette aventure militaire. Cette offensive entraînera, en effet, un désordre mondial et aura des répercussions incalculables dans tout le Moyen-Orient. De plus, la crise économique que le monde traverse actuellement n’est pas de nature à favoriser une escalade militaire dont les retombées économiques seront catastrophiques, notamment dans le domaine du pétrole.
Même si la politique étrangère américaine a souvent été dictée par les intérêts d’Israël [16], il semblerait qu’une vraie divergence oppose les Etats-Unis à Israël sur la question de l’éventualité d’une attaque militaire contre l’Iran.

En outre, et même si l’ensemble des infrastructures militaires de l’Iran risquent d’être détruites dès les premiers jours de l’attaque, le régime iranien conservera des moyens de représailles sérieux pour frapper les intérêts israéliens, américains et occidentaux en Irak, au Liban et dans le Golfe. C’est sûrement pour ces raisons que l’administration Bush avait refusé de donner son feu vert à Israël, en mai 2008, pour lancer une attaque contre les installations nucléaires iraniennes [17]. Et c’est certainement pour ces même raisons que Barack Obama a pris soin de revenir sur les déclarations de son vice-président qui sonnait en Israël comme un véritable laisser faire quant à une future attaque contre l’Iran.

Quoiqu’il en soit, le Moyen-Orient fait aujourd’hui face à un équilibre de la terreur où des alliances nouvelles se font jour. Dans un contexte où le temps ne joue pas en faveur de la paix, la conjugaison de rivalités politiques tendues, d’intérêts stratégiques majeurs et de querelles religieuses manipulées risquent de déclencher un cataclysme terrible dans un Moyen-Orient que la violence semble ne jamais vouloir quitter.

24.08.10

Notes:

[1] La place et l’aura dont bénéficie aujourd’hui le Hezbollah au Liban et au-delà, dans tout le monde arabe, doit beaucoup à l’Iran. Et chacun sait que la “victoire“ du Hezbollah contre l’armée israélienne en juin 2006 est aussi une victoire iranienne.
[2] En témoigne la récente installation de la base militaire française à Abu Dhabi. L’accord conclu entre la France et les Emirats Arabes Unis prévoit même la possibilité d’utiliser la dissuasion nucléaire française en cas de conflit avec l’Iran! Cf. Le nucléaire français contre l’Iran, blog d’Alain Gresh, 17 juin 2009.
[3] Ainsi de la fameuse théorie de wilâyat al-faqih – opinion selon laquelle le pouvoir politique doit incomber aux religieux.
[4] Cf. Le Monde des religions N° 31- Septembre, Octobre 2008. Le thème principal de ce numéro portait sur l’opposition Sunnite-Chiite dans le monde musulman.
[5] Cité in Sunnites, chiites, pourquoi ils s’entretuent, Martin Gozlan, Seuil, mars 2008, p. 136. Après un pèlerinage à Jamkaran, l’un des mausolées les plus vénérés du chiisme, Ahmadinejad avait également eu ses mots: «La principale mission pour la révolution, c’est de préparer le chemin pour la résurrection de l’Imam caché».
[6] Cf. Le croissant et le chaos, Olivier Roy, Hachette Littératures, 2007.
[7] Il n’existe pas de relations diplomatiques officielles entre l’Irak et l’Arabie Saoudite. Les deux pays entretiennent des relations tendues depuis la chute du régime de Saddam Hussein. Le royaume saoudien se méfie du gouvernement en place à Bagdad car issu de la majorité chiite du pays. Pendant les affrontements intercommunautaires qui ont déchiré l’Irak en 2005-2007, le ministre de l’Intérieur irakien, le très controversé Bayan Jaber Solagh, avait traité le ministre saoudien des Affaires étrangères de «misérable Bédouin sur son chameau» parce que ce dernier s’inquiétait alors de la multiplication de meurtres de sunnites en territoire irakien…Sur la responsabilité et le rôle de Bayan Jaber Solagh dans les tueries qui ont ensanglanté l’Irak, cf. le débat très agité de l’émission Al Itijah Al Mou’akass de la chaîne Al Jazeera du 6 février 2007.
[8] Du Maroc aux pays du Golfe, tout un discours religieux a désigné le chiite comme l’ennemi intérieur à combattre. Certaines autorités religieuses, utilisant notamment le canal des nombreuses chaînes satellitaires qui ont récemment émergé dans le monde arabe, ont produit un discours excommuniant le chiisme de l’islam proprement dit. Parmi les Cheikhs connus et réputés, on peut ainsi citer les cas des égyptiens Abou Ishaq Al Howeini et Mohamed Hasan. Ces deux prédicateurs vedettes de la chaîne égyptienne “Al Nass“ se sont livrés, avec beaucoup d’autres, à des diatribes à l’encontre des chiites hérétiques dont l’influence devait absolument être stoppée. Reprenant les arguments d’oulémas saoudiens, Abou Ishaq Al Howeini a été jusqu’à mettre dos à dos le Hezbollah et l’armée israélienne lors de l’offensive de cette dernière au sud Liban à l’été 2006.
[9] Cette guerre civile a été le point culminant de ce clivage. A partir du 22 février 2006, jour de la destruction du «mausolée d’or» chiite de Samarra, les affrontements intercommunautaires en Irak ont pris une tournure radicale avec une explosion de haine entre les deux communautés qui se solda par des dizaines de milliers de victimes. Une véritable épuration confessionnelle a alors traversé l’Irak et elle a eu un retentissement considérable dans le monde arabe. Cf. Gilles Kepel, Terreur et martyre, relever le défi de la civilisation, Flammarion, Paris, 2008 ainsi que «La Saint-Barthélemy en Irak», reportage de Patrice Claude, Le Monde, 1er avril 2006.
[10] Quitte à soutenir les groupes djihadistes en Irak contre les chiites irakiens. En décembre 2006, une conférence de soutien aux Irakiens tenue à Istanbul réunit uniquement des sunnites. Parmi eux, le cheikh saoudien Nasir Bin Soulayman al-Umar a appelé les sunnites à s’unir contre les chiites. Et en cas de conflit armé contre Téhéran,, nul doute que la monarchie saoudienne aura l’appui de tout l’establishment religieux du royaume au premier rang desquels le Corps des grands oulémas (Hay’at kibar al ‘ulamas) lequel considère le chiisme comme une hérésie condamnable et dangereuse.
[11] Cf. Olivier Roy op.cit.
[12] «L’identité chiite, telle qu’elle s’exprime dans l’Irak de l’après-2003, se forge autour d’un sentiment d’injustice». Cf. Fanny Lafourcade, Le chaos irakien, 10 clés pour comprendre, La Découverte, Paris, 2007.
[13] Le fait que le plus grand rassemblement humain au Moyen-Orient se fasse désormais à Kerbala et non à La Mecque a une portée symbolique très forte et est révélateur de la nouvelle donne géopolitique dans la région. Cf. la dépêche AFP suivante : http://afp.google.com/article /ALeqM5j5cIe3K7hcmWa_MDl2lZXv-lqFvA
[14] Les discriminations dont sont victimes les chiites en Arabie Saoudite – et dans d’autres pays du Golfe où vivent de fortes communautés chiites – entraînent régulièrement des heurts avec les autorités. L’auteur de ces lignes a pu constater combien ce clivage était prégnant notamment lors du dernier pèlerinage à la Mecque et lors de la visite du cimetière Al Baqi’ de Médine. Régulièrement, des frictions apparaissent entre des pèlerins chiites et les forces de police saoudienne. Le dernier en date, en février 2009 à Médine, a donné lieu à plusieurs manifestations et à des heurts entre pèlerins chiites et fidèles sunnites. Cf. http://observers.france24.com/fr/content/20090305-chiites-saoudiennes-cibles-police-religieuse-sunnite-muttawa-medine-pelerinage.
[15] Cf. Fanny Lafourcade. op. cit
[16] Cf. notamment John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine, La Découverte, 2009.
[17] Cf. «Israël aurait voulu bombarder les installations nucléaires iraniennes en mai», Le Monde, 26 septembre 2008 et «Washington se serait opposé à un raid israélien en Iran», Le Monde, 13 janvier 2009.

Source: alterinfo.net

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